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Critique du dimanche: Batman de Tim Burton

Il y a de ces films qui nous ont marqués gamin. Parfois, on les connait même par coeur, du moins, on pense qu’on les connait par coeur, mais la réalité est que depuis notre adolescence, on ne les a pas revus si souvent que ça. Les regarder à nouveau, à 34 ans, bien des années plus tard, donne un tout autre au point de vue.

Inspiré par TVA qui a diffusé le premier Batman, et dans cette mouvance d’un Batman maintenant interprété par Ben Affleck et de la sortie de Suicide Squad (qui n’est pas ben bon), j’ai décidé de réécouter la tétralogie Batman sortie entre 1989 et 1997, soit les deux de Tim Burton et les deux de Joel Shumacher.

Étrangement, bien que le duo ait produit des films très différents, le tout est vraiment une suite et normalement dans le même univers. Ça a l’air que des scientifiques et des critiques cherchent encore le chainon manquant entre Batman (le I) et Batman & Robin (le IV). Comment a-t-on pu passer d’un style gothique, sombre et sérieux à un univers ludique rempli de jeux de mots et coloré au point d’être fluo? Pauvre Darwin, une faille dans sa théorie.

Voici donc quelques notes et réflexions sur cette série qui s’est perdue en cours de chemin.

Affiche du film Batman de Tim Burton
Affiche du film Batman de Tim Burton

BATMAN
Réalisé par Tim Burton
Sorti en 1989
Batman est interprété par Michael Keaton, le Joker par Jack Nicholson.

À propos des Wayne, Bruce dira à Vicki Vale, une photographe pour les médias qui, évidemment, s’amourache de Batman, que son père était un médecin. Je sais que les médecins ont un bon revenu, mais je ne savais pas que ça permettait de devenir milliardaire et de bâtir un empire industriel. Surtout, comment ça qu’une journaliste comme Vicki Vale ne sait pas qui est Bruce Wayne, sa famille, l’empire et tout?

D’ailleurs, personne ne connait les Wayne dans ce premier Batman – un truc qui va changer au cours de cette série. Dans ce premier Batman, absolument personne ne connait Bruce Wayne et l’empire Wayne. Que ce soit le Joker et ses acolytes ou les journalistes enquêtant sur Batman. Phrase clé du film: «C’est qui, ça, Bruce Wayne?!» Ils doivent faire des recherches approfondies pour découvrir qui est Bruce Wayne. Comme si Gotham était trop nihiliste pour avoir une presse à potins. Un fantasme dans ma tête: un monde où l’on se fout de Kim Kardashian, de la famille royale, de Paris Hilton, de Donald Trump, …

Tout d’un coup, Harvey Dent arrive dans l’écran. Il est noir! Harvey Dent est noir! Bravo pour l’audace, Two Face est pas mal toujours un homme blanc (pour la partie du visage pas maganée en tout cas). Sauf que son personnage est plus un clin d’oeil qu’autre chose. Il ne fait rien, sauf être là dans des conférences de presse. Tellement secondaire qu’il n’est pas là dans la suite et revient dans le troisième… en homme blanc.

Dans un combat, qui aurait l’air d’être une pratique chorégraphique dans un film aujourd’hui, Batman envoie Jack Napier (qui deviendra le Joker) dans un bassin de produit chimique. Premier réflexe du Joker pendant qu’il se noie dans tout ce liquide? Sortir sa tête pour respirer? Ben non, sortir la main toute crispée et assoiffée de vengeance.

À la toute fin, [youtube href= »https://youtu.be/_xF0ekZztOA?t=2m37s »]Batman attache le pied du Joker à une gargouille[/youtube] (t’sais, les statues de pierre ayant l’air de gobelin sur les églises) pendant que le Joker, lui, tente de grimper sur une échelle qui descend d’un hélicoptère. Quiz! Si on attache quelqu’un à un hélicoptère et à une roche, et que les deux exercent une pression opposée, qu’est-ce qui va céder en premier? L’hélicoptère, la roche ou l’être humain? En plein ça, c’est le roc qui cède! Votre instinct était bon! Il faut dire que le Joker a un corps super athlétique.

Ceci dit, on voit comment ce Batman a influencé les films de super-héros qui ont suivi, y compris celui de Christopher Nolan. Ce Batman est très réaliste malgré un univers gothique et les influences bédéesques bien présentes. C’est même tellement réaliste que parfois, tu trouves que ça manque d’envergure.

Batman ne semble pas un si grand combattant (et tu remarques tellement que Michael Keaton était incapable de tourner la tête dans le costume), ni un grand enquêteur, ni un tacticien. Joker est un mafieux mégalomane et fou, mais c’est sobre comme un discours de Stephen Harper quand on compare à ce qu’on a aujourd’hui avec Marvel et l’actuel Batman vs Superman.

Pis c’est bien correct de même.

En terminant, essayez d’imaginer Batman joué par Stallone, Charlie Sheen, Tom Hanks ou Bill Murray. Ils ont tous fait l’audition pour le rôle de Michael Keaton. J’aime Bill Murray… mais il ne serait pas très crédible en combattant.

La semaine prochaine, Batman: le défi, sorti en 1992.