Je ne voulais pas en ajouter. Il se fait beaucoup, beaucoup, beaucoup de chroniques sur Québec solidaire. Sur Vincent Marissal, aussi, mais sur le parti aussi, sur la candidate Eve Torres, par exemple.
D’ailleurs, à voir le nombre de textes négatifs et critiques envers QS, je me demande où est cette gauche qui contrôle les médias québécois que dénoncent tant de personnalités médiatiques.
Je pense que c’est toutefois un peu inévitable de rebondir sur ce qu’il se dit dans les médias lorsqu’on écrit à tous les jours sur l’actualité. La bête qui se nourrit par elle-même. Ça fera sûrement partie de mes réflexions à la fin de mon #DéfiMartineau.
D’un côté, il y a Joseph Facal qui répète que Québec solidaire n’a qu’un seul but: nuire au Parti québécois. Je le cite dans une chronique d’hier: « C’est que Québec solidaire [prône] la souveraineté moins pour des raisons identitaires que pour nuire au PQ… et dans l’espoir de bâtir, un jour, un Québec carrément socialiste. »
Le 5 avril, le même chroniqueur écrivait ceci: « Voilà qui indique clairement les vraies priorités de QS. Pour QS, l’ennemi à abattre, c’est le PQ. »
Je ne suis pas dans le secret des dieux, ni même dans le secret des coulisses de Québec solidaire, mais je doute vraiment que les gens du parti ont comme priorité de nuire au Parti québécois plus qu’à un autre parti. Québec solidaire souhaite, je crois bien, changer le système en général, pas juste le Parti québécois. QS ne vise pas spécifiquement le PQ, il vise pas mal l’ensemble des grands partis… Battre le Parti québécois, sans aucun doute, plus qu’un autre? Je pense qu’on mélange des effets et des causes.
D’ailleurs, j’en profite pour souligner ceci à Joseph Facal, lorsqu’il affirme que les « propositions autoritaires, liberticides et appauvrissantes » de Québec solidaire « ont échoué partout où elles ont été implantées », je serais curieux s’il pouvait me nommer un pays où les idées des lucides ont diminué les inégalités et les écarts entre les riches et les pauvres, où la main invisible a été bénéfique pour la population, où le ruissellement de l’économie a déjà eu lieu pour vrai? Je serais curieux, aussi, de savoir aussi si le Danemark, la Suède ou la Norvège sont des échecs.
Claude Villeneuve aussi m’a étonné. Tout d’abord avec son texte Le vote idiot, publié samedi dernier. Dans ce texte où il caricature des électeurs de QS, comme dans cet extrait: « en essuyant de sa barbe soigneusement entretenue les vestiges de la bouteille de vin qu’il vient de descendre dans son condo acheté dans un quartier en voie d’embourgeoisement rapide. »
Claude souligne quelque chose qui existe pour vrai, pas de doute. Plusieurs personnes voteront QS sans réellement connaitre le programme, parfois au point d’être paradoxal sur leur mode de vie et les valeurs mis de l’avant par QS. Sauf que ceci existe-t-il seulement chez QS?
Je pourrais faire la même caricature avec des électeurs et électrices de la CAQ. On pourrait faire le même exercice. Des gens qui trouvent les finances sont mal gérés et que l’État est trop présent, qu’on paie trop d’impôts… mais lorsqu’on les questionne, ces personnes sont bien contentes de ne pas payer pour les services de santé, de profiter des CPE, de ne pas tout payer pour l’éducation de leurs enfants, de ne pas payer le plein prix d’électricité, de profiter de certaines subventions, même.
Donald Trump a été élu en bonne partie sur « le vote idiot ». Et sans aucune doute, ceci est aussi présent au PLQ et au PQ…
Alors pourquoi le faire avec une telle caricature et même avec un signe d’agacement envers Québec solidaire seulement, Claude? Ça m’a surpris.
Et en passant, Patrick Lagacé et Claude, évidemment, un chroniqueur a la liberté de donner son opinion dans ses textes, mais il a aussi la liberté de ne pas le faire. C’est flou, faire de la chronique. Certains gardent un oeil très journalistique, d’autres sont seulement dans l’opinion, plusieurs se promènent entre les deux, mais n’assumez pas que parce que c’est permis que tout le monde a envie de le faire. Je n’ai aucune idée si Vincent Marissal donne dans la bullshit ou non, c’est son problème, mais je trouvais qu’il manquait cette nuance dans la colère partagée.
J’ai compris, du papier « Bullshit » de Patrick Lagacé, qu’il ne visait pas l’engagement politique à QS de Vincent Marissal. Il s’en prenait plutôt aux propos que Marissal a tenu à Tout le monde en parle, particulièrement lorsqu’il a dit que comme chroniqueur à la Presse, il ne pouvait pas vraiment exprimer toute son indignation. Lagacé considère que de tels propos laissent entendre que lui-même et ses collègues chroniqueurs sont censurés ou qu’ils s’autocensurent, ce qu’il dénonce vivement, en s’appuyant sur les nombreuses années où Marissal et lui ont été collègues de travail. Étant une lectrice assidue de la Presse depuis longtemps, je suis à même de constater les multiples dénonciations faites par ses chroniqueurs sans égard aux pouvoirs politique, financier, policier, etc..Je trouve qu’ils vont souvent bien loin, y incluant Marissal. Alors, ce n’était pas très élégant d’attaquer ses ex-collègues sur cette question.
Oui, on sent bien que la colère est sur les propos qu’il a tenu et je ne conteste pas leur colère. Mais en les lisant, je trouvais qu’il manquait cette nuance lorsqu’ils décrivaient le métier. Simplement que dans leurs réactions ils n’expliquent pas qu’un chroniqueur peut aussi ne pas donner son opinion s’il ne souhaite pas le faire. C’était vraiment juste un petit complément que j’apportais.