Si j’en comprends bien l’article dans La Presse, le groupe de doctorant.e.s de différents départements de l’UQAM qui a proposé le «Petit guide des enjeux LGBTQIA+ à l’Université» voulait surtout attirer l’attention afin de sensibiliser et montrer que ce vocabulaire existe aussi. Eh bien, c’est réussi!
Et tant mieux! Pas moi qui vais les blâmer ou les critiquer! Je suis plutôt amusé, en fait, par certaines réactions que le guide suscite – je ne parle évidemment pas des propos homophobes ou transphobes, mais par ceux et celles qui pensent que la langue ne peut pas changer ou évoluer.
Selon moi, les personnes qui pensent que la langue est figée sont celles qui rendent le français lourd. Celleux derrière le guide tentent plutôt de montrer que la langue est mouvante et peut s’adapter aux situations, être inclusive, inventive… vivante, quoi!
Avant d’aller plus loin, je vais le confesser. Même si je viens d’utiliser le mot «celleux», même si j’essaie d’avoir une écriture inclusive ou épicène, je ne suis pas prêt encore à intégrer ce vocabulaire dans mes textes.
Ça ne veut pas dire que je ne comprends pas ni que je ne suis pas d’accord, ou contre, mais que je ne suis encore rendu à manier ce vocabulaire. Pour plusieurs raisons.
La principale raison est que je ne suis pas encore assez familier avec, même si ça fait déjà un moment que je connais l’existence des iels, celleux, heureuxe et que je connais plusieurs personnes qui l’utilisent autour de moi. Je ne trouve pas que je les ai assez bien intégrés dans mon vocabulaire, encore. Petit à petit, ça se fait un chemin.
Et je sais que j’ai déjà l’air radical en utilisant l’écriture inclusive dans tous mes textes – merci au Voir d’ailleurs de le respecter, ce ne sont pas tous les médias qui laissent cette liberté à ses chroniqueur.euse.s.
Je préfère encore utiliser «ils et elles», même si c’est plus court dire «iels». Je préfère encore dire «nombreux et nombreuses» plutôt que «nombreuxes». Je préfère trouver des termes épicènes.
Pis c’est correct. Contrairement à ce que plusieurs propagent, je ne connais personne qui tente d’imposer ces mots, ce sont des suggestions et une sensibilisation, une invitation, aussi, mais pas une obligation. À chacun.e son rythme et c’est correct!
Toutefois, il y a un aspect important et c’est celui de respecter le genre ou l’absence de genre dont une personne se réclame, de ne pas mégenrer, bref.
Si une personne demande qu’on lui dise «elle», les médias et les journalistes doivent dire «elle». Si la personne préfère «il», les journalistes doivent utiliser «il». Et si la personne ne se considère ni homme ni femme, et se présente comme «iel» ou «ille», les journalistes et les médias doivent respecter la personne et utiliser «iel» ou «ille». C’est un minimum de respect et de considération, au même titre qu’on ne déforme pas les prénoms des gens ou qu’on ne change pas leur origine culturelle.
Ce n’est pas prendre position dans une forme de militantisme, c’est la même chose que respecter la manière dont une culture souhaite être nommée (Innu au lieu de Montagnais, par exemple).
C’est normal que la langue évolue et tente d’être non seulement inclusive, mais représentative. On ne parle pas comme on parlait en 1950, encore moins comme en 1832 et encore moins comme en 982. Le français a toujours évolué – une évolution qui a ralenti (ou reculé?) depuis l’Académie, ceci dit.
On passe notre temps à piger des mots dans d’autres langues ou à inventer des mots pour mieux représenter les changements dans notre société. Maintenant, le français a besoin de termes neutres sur le genre. Question d’habitude. D’essais et erreurs aussi. Ce Petit guide présenté à l’UQAM, comme les ateliers que donnent Divergenres, fait partie de ces essais qui existent en ce moment pour aider la langue à continuer à être actuelle.
Surtout, la langue évolue aussi de la manière dont les gens la parlent. Ni l’Académie, ni l’Office de la langue, ni les doctorant.e.s de l’UQAM ne peuvent imposer un vocabulaire. Par contre, tout le monde peut faire des suggestions, qui sont intégrées ou non, mais à chaque fois, c’est pour tenter de mieux se comprendre, de mieux refléter la société.
Vous pouvez trouver les suggestions laides, peut-être que ces mots ne réussiront jamais à s’imposer, même s’ils sont déjà le fruit de plusieurs années de discussions, mais le français n’aura pas le choix de refléter cette partie de la population qui ne se retrouve pas dans «il» et «elle». La langue devra trouver un vocabulaire qui fait consensus. Si vous avez de meilleures idées, je suis sûr que les communautés LGBTQIA+ sont bien ouvertes à vous écouter. Tant que vous les respectez dans leur différence et revendication.
C’est ça qui est au coeur du Petit guide, le respect.
L’imbécilité au maximum. La langue française est parfaite telle qu’elle est. Cette bande de cons ne réussira pas à ruiner notre langue.
Bien d accord , je ne crois pas que nos amis anglophones se compliquent la vie avec le she or he !!
En fait, les anglais aussi (et d’autres langues) ont les mêmes préoccupations, malgré l’existence de It ou They. Des revendications similaires existent pour une intégration de E ou Ey, ou encore Ze (et plusieurs autres). Ainsi, au lieu de He laughing ou She laughing, on aurait Ey laughing ou Ze laughing. Et ce n’est qu’un exemple parmi plusieurs autres suggestions de vocabulaires proposés chez nos ami.e.s anglophones. Donc, oui, les anglophones aussi se « compliquent la vie ».
Courages, mes frères! Nous sauverons notre langue de l’Aveulissement qui la guette!
Personnellement je trouve que vous êtes tousse des intellect qui ne savent plus quoi inventer pour se glorifier. Prenez donc se temps perdu inutilement pour la protéger notre langue.Qui est déjà difficile à maîtriser. Ne me répondez pas que je fait des fautes je le sait!!
Merci de partager votre approche sensée et saine de la situation. On peut faire l’effort d’intégrer les nouveaux mots à son propre rythme. Et les personnes que je connaîs ne s’insurgent jamais au contraire. Désolée de voir les 3 commentaires précédents. Pourquoi tant de colère messieurs?