Le Grand Théâtre de Québec proposait un sacré doublé cette semaine avec Gogo Penguin le 2 juillet et Sons of Kemet le 3 juillet. Si j’ai manqué le premier groupe (grr), j’ai eu la chance d’être présent pour le groupe londonais.
Sons of Kemet est une bombe musicale, une bibitte principalement jazz, pigeant dans le funk, l’afrobeat et le tribal, entre autres. Par moment, ça sonne aussi large qu’une fanfare (complètement éclatée), mais si on ouvre les yeux, on se rend bien compte qu’ils sont juste quatre. Mais les deux percussionnistes, le tubiste et le saxophoniste sont de sacrés musiciens!
Avec deux batteries, la section rythmique s’éclate sans arrêt. Juste là, c’est déjà débile. Et c’est bien dans ces segments les plus endiablés où les deux percussionnistes (Tom Skinner et Seb Rochford) étaient les mieux fusionnés.
Ajoutons à ça le tuba qui tantôt élève la section rythmique avec ses sons bien gras et bien ronds, mais qui va aussi aller s’amuser avec le saxophone ténor. Les solos de Theon Cross étaient délicieux, jouant bien avec les possibilités mélodiques et rythmiques des lignes de basse.
On a tous les éléments pour être envoûté, être emporté. Arrive alors le saxophone de Shabaka Hutchings, qui nous surprend avec ses changements de tons, de mélodies et de rythmes, parfois rapidement et brusquement. Si ce n’était de la précision et de l’interaction avec ses comparses, ça pourrait sembler être de longues improvisations, mais c’est beaucoup plus une chorégraphie musicale finement tricotée, avec toute la latitude qu’il faut pour le plaisir de jouer.
Pour certaines oreilles moins habituées, ce mur sonore pourrait avoir des airs cacophoniques, tellement c’est chargé, intense et dans tous les sens, mais pour moi et la majorité du public je crois, ça été une belle et profonde transe.
Le groupe ne repassera pas par le Québec, mais ils seront de retour en Amérique du Nord à l’automne, allant de New York à Seattle, mais en commençant à Toronto.