Qu’est-ce qui distingue le bon détenu du mauvais détenu ?
À cette question, mon expérience de travail dans le milieu carcéral me suggère que le mauvais détenu est celui qui se comporte comme une éternelle victime.
Le bon détenu est celui qui, avant sa sortie de prison, se libère des tourments du passé en faisant de son avenir un projet de vie, un nouveau départ, une renaissance!
Dans ce sens, Omar Khadr est un cas formidable. Au lieu de tuer son humanité à petites doses, les longues années de prison et de tortures ont fait grandir Omar en forgeant chez-lui une grande sagesse et la capacité au pardon. Selon ses déclarations, il a compris que pardonner est le seul moyen de se soulager du poids de la haine.
Au lieu de haïr son père qui a fait de lui un enfant soldat dès l’âge de neuf ans, au lieu de haïr les américains qui l’ont fait subir des procédures judiciaires d’exception que la cour suprême des États-unis a déclaré illégale en 2006, au lieu de haïr le Premier ministre Stephen Harper qui s’est montré farouchement complice de l’injustice américaine en refusant son rapatriement, au lieu de haïr Michaëlle Jean qui, en tant que Gouverneur Générale, aurait pu dans cette affaire, mieux représenter les valeurs canadiennes de justice, au lieu de haïr le mauvais sort qui n’a cessé de s’acharner sur lui depuis son enfance, au lieu de haïr l’univers, les dieux et les cieux, au lieu de haïr tous les canadiens qui ont fait preuve d’apathie et d’indifférence à son sort, au lieu de se haïr lui-même en se considérant comme une malédiction…
Au lieu de haïr la vie qui a porté sur son épaule le poids d’une guerre dont il est nullement responsable, Omar Khadr a fait le choix de sourire à la vie en préservant contre toute épreuve, sa dignité d’homme. Il a fait le choix de renaître de ses cendres!
Si cette démarche n’est pas héroïque, dîtes-moi ce que c’est ?
Dans le cadre de mon travail, j’ai côtoyé de très près, plus de 20 mille détenus. J’en ai connu plusieurs qui, comme Omar, ont fait de leur incarcération une source de lumière. Combien de fois j’ai entendu « être en prison c’est la meilleure chose qui aurait pu m’arriver » ou « Être en prison m’a sauvé la vie ». Si pour beaucoup de détenus, la prison est une école de crimes, pour d’autres elle s’avère un frein à leur criminalisation. J’en suis témoin.
Évidemment, la réhabilitation des personnes incarcérées ne se fait pas avec la bénédiction du Saint-esprit. Ce n’est pas un miracle. C’est le résultat d’un grand effort et d’un combat contre soi. Cela produit souvent de la lucidité et de la clairvoyance. La prison pour certains détenus que j’ai bien connus, n’était plus synonyme de privation de liberté mais de retraite et de voyage intérieur. Les programmes s’avèrent des atouts formidables pour les détenus qui décident de se prendre en main. Quand je les revois, ceux-là, c’est en dehors des murs.
Mais Omar Khadr, lui, pour sa réinsertion, il n’avait à sa disposition aucun programme de réinsertion. Ce n’est pas le genre de la maison à Guantanamo d’offrir aux détenus des activités d’épanouissement et de développement personnel! Ne connaissant pas sa date de sortie, Omar a dû puiser en lui-même la petite lumière, celle qui laisse entrevoir la fin du tunnel carcéral.
Au moins quatre autres facteurs auraient pu attiser chez-lui un goût immodéré pour la vengeance. 1- Sa culpabilité n’a jamais été prouvée hors de tout doute. Les aveux sous la torture n’ont aucune valeur légale. 2- De l’âge de 9 ans à 15 ans, Omar a été reconnu, en conformité aux conventions internationales, signées par le Canada, comme un enfant-soldat, donc il devait être traité comme une victime. 3- Dans ses années d’incarcération à Guantanamo, à part son avocat, il n’avait aucun contact avec le monde extérieur, encore moins avec sa famille. Il est reconnu que garder un lien avec le monde extérieur contribue à la réinsertion sociale d’un détenu. 4- L’interrogatoire musclé qu’il a subit par des agents fédéraux canadiens en 2008, aurait pu tuer chez-lui tout espoir d’être un jour libéré de l’enfer de Guantanamo!
Ces conditions auraient pu rendre difficile, voir impossible, chez Omar, toute disposition à la réinsertion. J’ignore le procédé qui lui a permis de détourner les sentiments de vengeance et d’amertume, force est de reconnaître que sa résilience est un cas qui devrait intéresser la science ainsi que les psychologues, les psychiatres et les criminologues qui oeuvrent dans le contexte carcéral.
Parmi les milliers de détenus que j’ai bien connus, quelques uns étaient des anciens enfants-soldats. Je n’en ai connu aucun qui avait réussi une intégration sociale. Par leurs propres aveux, aucun n’a réussi à se délivrer des traumatismes infligées par les guerres et les atrocités dont ils étaient acteurs et témoins. La plus part, je les référais à des soins qui ne sont pas de mes compétences. Tous ces anciens enfants-soldats partageaient le même caractère: Ils se comportaient et se percevaient comme d’éternelles victimes.
C’est très difficile, voir impossible, de réussir la réhabilitation d’un détenu tant qu’il se perçoit comme venu au monde pour être une victime. Voilà pourquoi le cas d’Omar Khadr, par la notoriété de son cas, il devrait être présenté comme un modèle de réinsertion. Évidemment, tous les détenus n’ont pas connu l’enfer de Guantanamo et ne sont pas des anciens enfants-soldats, mais tous, quelque soit la nature de leur crime, connaissent l’expérience de l’enfermement et la privation de liberté. Tous ont en commun un ami potentiel: L’avenir.
Comment préparer son avenir en prison ? Aucun programme de réinsertion ne peut suffire s’il n’est pas soutenu par la volonté ferme du détenu à s’en sortir. Durant ses années à Guantanamo, Omar nourrissait un rêve, celui de devenir un jour un aide-soignant. Aujourd’hui, ce rêve est devenu un projet. Et tout indique, selon ses déclarations, que ce n’est pas une indemnisation de quelques millions de dollars qui va mettre fin au projet d’Omar.
Les millions de dollars ne lui rendront pas non plus son enfance. Par contre, les excuses officielles du gouvernement libéral, quelques soient leurs raisons politiques, elles devraient jouer un rôle pour le réhabiliter aux yeux de l’opinion publique. Pour l’instant, selon un sondage Angus, 71% des canadiens sont contre l’indemnisation. Cela en dit long sur les années de manipulations politiques et médiatiques sur cette affaire. D’ailleurs, certains chroniqueurs persistent dans la manipulation en considérant le sondage comme une bonne nouvelle.
La vraie bonne nouvelle se trouve dans le regard d’Omar. Celui d’un homme déterminé à conjurer le mauvais sort. Déterminé à rattraper le temps perdu. Au risque de décevoir ses bourreaux et ses détracteurs, Omar Kadhr n’est pas une éternelle victime.
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Si Kadhr n’est plus une victime, alors, comment expliquer qu’il a accepté 10 millions de dollars à même l’argent du peuple, en catimini, et de la main pressée des politiciens au pouvoir à Ottawa??
Comment expliquer que les « excuses » de Kadhr ne se sont jamais incarnées dans une demande de rencontre formelle avec la famille de la victime??
Pour s’excuser?? Absolument pas! Mais pour nous montrer que son humanité n’est pas un selfie toutes dents dehors soigneusement encadré d’une barbe djihadiste taillée au couteau??
Ne voyez-vous pas que cette sinistre mascarade, de plus en plus, à mesure qu’elle s’affiche, qu’elle se dévoile dans nos médias, nous montre un Kadhr avide de pouvoir avec le fric à l’avenant, nous fait voir un ado dans le déni qui refuse de se voir en adulte responsable…
Un enfant attardé, devant l’éternel…
L’éternel de votre choix…
Et je ne pense pas que les jeunes gens détenus dans nos prisons aient beaucoup d’estime pour Kadhr!
Mais ses millions, ça, faudrait leur demander, monsieur l’avocat des mauvais garçons…
https://www.google.ca/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&cad=rja&uact=8&ved=0ahUKEwiH39zR7ozVAhWBz4MKHWfcCNkQFggmMAA&url=http%3A%2F%2Fwww.pouromarkhadr.com%2Fphotos%2Ftorture-et-detention-illegale-domar-khadr-attention-ces-images-peuvent-choquer%2F&usg=AFQjCNEFpFMrVFeC1SLOc7RqVhj7727POQ
Et si tout cela vous arrivé M.Guillemette, auriez vous été assez fort pour agir comme lui? Il n’a vraiment pas l’attitude d’un enfant attardé comme vous dites. Je l’admire d’avoir passé à travers tout ça sans avoir devenu fou et en pardonnant. Ceux qui le juge n’ont jamais passé au travers tout ce qu’il a subi. Il y a des lois pour les enfants soldats Et honte aux membres du gouvernement Harper qui ne L’ont pas aidé même s’ils ont été débouté en cours supérieure plusieurs fois. Si les gens au lieu de juger montreraient plus d’empathie et de compassion le monde n’en serait que meilleur. Bonne chance M. Kadhr!
Merci Monsieur Lotfi d’apporter un contrepoids à tous ces détracteurs. Omar Khadr est un enfant-soldat dont la résilience est phénoménale. En tant que canadienne, M. Khadr je vous exprime de profondes excuses. Je vous souhaite de vous accomplir en tant qu’aide-soignant.
Plus j’en lis la dessus, et plus mon indignation monte. À la même hauteur que ma nausée devant la charte des valeurs de Drainville. Au fond, c’est quoi le problème??
La facilité avec laquelle nous déportons toute responsabilité individuelle vers une culpabilité généralisée, sans visage propre, et le plus souvent totalement étrangère à notre entendement.
Pour les protecteurs de Kadhr, le vrai coupable c’est Guantanamo, les gouvernements, et voilà comment on évite à tout prix de considérer froidement si Kadhr, à 15 ans, savait très bien ce qu’il faisait.
L’abolition de la responsabilité individuelle au profit d’une culpabilité collective. Le refus de l’intelligence de chacun, clairement. La grande affaire des religions, de tout temps. Et de leurs Dieux Tout Puissants…ces bien nommés « souverains anonymes », par vous, monsieur Lofti!
Je viens de lire le refus de Saint Apollinaire devant la demande d’un cimetière musulman. Le refus des 19 souverains anonymes qui règnent en maître dans cette communauté de 10,000 habitants!!
Et tout cela commence à s’additionner sur la terre québécoise, je trouve. Sommes-nous racistes? Pas encore, mais « ça nous travaille » comme dirait l’autre! Les 10 millions de dollars de notre argent à Kadhr, du mien, du vôtre qui nous rend coupables, vous, moi, personnellement, des erreurs de nos gouvernements insondables et impersonnels…
Et Kadhr qui s’y affiche sourire fendu jusqu’aux oreilles, silencieux sur la famille du médecin américain tué, et qui se sauve avec le fric…comme une anguille dans un aquarium de poissons des chenaux
J’ai pas de certitude, et je me fous d’avoir raison, mais Justin Trudeau devra démissionner, et Kadhr quittera le Canada. D’ici la prochaine élection…C’est la raison politicienne, celle qui nous mène, dans le pire, ici, comme dans le meilleur, ailleurs.
https://youtu.be/x4nxfXOwklM
Tout l’affaire khadr est un montage fait par les américains .. Aucune preuve , cet enfant était trop gravement blessé ,lors qu’il l’ont trouvé pour lancer une grenade !
Lors de sa découverte , il était face contre terre , inanimé ,deux balles dans le dos , des éclats d’obus dans les deux jambes et un œil très amoché!
Il aurait tué un homme qui était un paramédic selon ses détracteurs , Mais la réalité est toute autre!.. Le solda décédé ,(Speer) était armé et participait avec la force Delta à une attaque contre le bâtiment ou était Khadr avec des combattant talibans! …Mais si tout les accusations formulées auraient été vrais tout cela ne justifiait pas que le gouvernement Harper(canadien) viole ses droits d’avoir un juste procès! .. Le 10 millions de compensation vient du fait que le même gouvernement Harper avait déboursé en 2007 11,7 millions à Maher Arar pour les même raisons! Ironique ! ….Pourquoi vouloir autant s’acharner dans cette cause perdue!…? La réponse se trouve quelque par dans les croyances religieuses du gouvernement Harper !