Les Hay Babies : Idoles instantanées
Musique

Les Hay Babies : Idoles instantanées

Enchaînant les spectacles depuis ses balbutiements à la fin 2011, la sensation acadienne Les Hay Babies présente Mon Homesick Heart, un premier album «western moderne» réalisé par François Lafontaine.

Deux ans se sont écoulés depuis la parution du premier EP Folio. Deux ans durant lesquels les trois chanteuses acadiennes d’à peine 20 ans n’auront cessé de tourner au Canada, en Europe, aux États-Unis, remportant au passage la finale des Francouvertes 2013 et raflant de surcroît six trophées au gala des prix MNB (Musique Nouveau-Brunswick). «Y’a beaucoup de bands qui bossent dur pis que ça pogne pas, mais nous, on a été chanceuses. Pas mal tout ce qu’on a fait a abouti à quelque chose», résume Julie Aubé, banjoïste.

À quoi tient donc cette ascension fulgurante? À la fougue contagieuse des trois musiciennes, bien entendu, mais également à l’intérêt renouvelé d’un jeune public pour certaines musiques «rurales». «Il y a actuellement un gros mouvement folk qui se passe», avance la guitariste Vivianne Roy. Le succès vertigineux, maintenant outre-Atlantique, de la comparse Lisa LeBlanc a évidemment contribué à cette tendance musicale. «En Acadie, elle donne de l’espoir», indique Katrine Noël, ukuléliste. «Elle incite les gens à rester vrai et à écrire dans leur accent.»

Le respect mutuel qu’entretiennent la coqueluche acadienne et Les Hay Babies ne date pas d’hier. Il est même à la base de l’exploration musicale de Vivianne Roy. «Nos influences musicales viennent de la même place. Ça fait depuis que j’ai 14 ans qu’elle vient chez nous et qu’on joue de la guit’ dans ma chambre», se rappelle-t-elle. À la même époque, la guitariste native de Rogersville participe au concours Accros de la chanson, «un genre de Cégeps en spectacle au Nouveau-Brunswick», et y rencontre ses deux futurs acolytes, avec qui elle gardera contact. «Après la high school, on a tous déménagé à Moncton pour faire des shows solo. On s’est rapidement rendus compte qu’on avait bien plus de fun à jouer ensemble», résume la guitariste.

François s’en mêle

C’est ce plaisir spontané qu’elles nous partagent sur Mon Homesick Heart. Moins country et festif que le précédent EP, l’album oscille entre des textes ludiques et désenchantés. Un «western moderne», comme elles aiment le dire, fortement imprégné de la signature de son réalisateur François Lafontaine, qui agrémente les cordes du trio de claviers froids mais harmonieux. «Au départ, c’était juste un rêve de pouvoir travailler avec lui, avoue Vivianne. On se disait qu’il était beaucoup trop big et que no way qu’il pourrait s’intéresser à trois random chicks du Nouveau-Brunswick! Puis, on l’a rencontré dans un festival et on lui a fait notre déclaration d’amour.»

L’album maintenant terminé, Katrine, Vivianne, Julie et leurs trois nouveaux musiciens mettent le cap sur un été passablement chargé qui les amènera partout au Québec, en Louisiane et, même, en France – là où elles se font constamment demander si elles sont déguisées. «C’est cool de se promener autant, mais à la base, notre but, c’était uniquement de jouer à Moncton et d’avoir du monde à nos shows», indique Julie.

«Même si on ne regrette rien, y’a des jours ou je me lève et je me dis que j’aimerais ça être secrétaire et juste répondre à des appels», confie Vivianne, à la blague. «D’autres jours, je me dis qu’anyway, je pourrais pas faire anything else que de la musique.»

Mon Homesick Heart est disponible maintenant.

leshaybabies.com