Éric Goulet : Où la route mène
Fort d’un intérêt soutenu de la part de son public, le vétéran caméléon du rock alternatif québécois Éric Goulet propose Volume 2, une nouvelle série de chansons country toutes aussi vives que celles de la précédente mouture parue en 2011.
Membre fondateur des groupes rock cultes Possession Simple et Les Chiens, âme déchirée derrière le mélancolique Monsieur Mono et réalisateur d’album reconnu, Éric Goulet, alias Monsieur Le Chien, ne s’attendait pas à obtenir un quelconque succès avec son projet country. «Au début, c’était vraiment une aventure de création, un projet pour me payer la traite», avoue-t-il. «Finalement, on s’est ramassés à faire pas mal de shows. Ça nous a donné le gout d’en faire un peu plus.»
Ce «nous» inclusif, c’est son groupe, indispensable au foisonnement créatif du projet: Mark Hébert à la basse, Vincent Carré à la batterie, l’incontournable Rick Haworth à la pedal steel ainsi qu’Ariane Ouellet au violon et Carl Prévost à la guitare, tous deux membres des Mountain Daisies et instigateurs des soirées mensuelles Open Country – dans lesquelles des musiciens de tout acabit sont invités à reprendre leurs chansons à la sauce country.
C’est en performant à l’une de leurs soirées qu’Éric Goulet a eu l’illumination, il y a près de quatre ans. «Ça a vraiment été l’élément déclencheur. J’ai tout de suite senti que je devais aller plus loin avec ça», explique-t-il. «Faut dire que j’ai toujours eu une inclinaison naturelle vers le country. Dans le temps de Possession Simple, par exemple, je tripais là-dessus, mais le reste du band ne voulait rien savoir.»
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«Oui, le country est à la mode en ce moment, mais ça, je m’en sacre»
Sur Volume 2, Éric fait un clin d’œil à cette époque révolue en reprenant Comme un cave, une relecture enivrante qui n’a rien à envier à celle parue il y a 20 ans. Le reste est essentiellement composé de pièces country originales aux accords simples et aux arrangements chaleureux qui, malgré leur penchant thématique assumé pour les histoires de cœur et les grands espaces, assez typique du genre, ont été inspirées par les rêves du musicien. «Je me réveillais en pleine nuit pour enregistrer des idées sur mon dictaphone. C’était très étrange…», admet-il. «Sers-moi à boire, par exemple, je rêvais qu’on la faisait en show et que tout le monde tripait. J’avais toute la structure de la toune, même les accords, dans mon rêve.»
Par-dessus tout, c’est l’unité thématique et mélodique du projet qui lui donne toute sa raison d’être. Un projet intemporel, selon Éric: «C’était essentiel pour moi d’écrire des chansons qui n’ont pas de date de péremption, qui ne cherchent pas à être trendy. Oui, le country est à la mode en ce moment, mais ça, je m’en sacre. Je fais pas ça parce que c’est la mode, je fais ça parce que j’aime ça.»
Plus motivé que jamais, le musicien sent que sa carrière, qui s’échelonne maintenant sur plus d’un quart de siècle, obtient un second souffle. «C’est l’fun de voir des gens chanter mes chansons avec un smile dans la face», indique-t-il, comblé. «Je sens que je m’en vais à quelque part avec ça.»
En attendant de savoir où «ça» le mènera, Éric planche sur deux autres projets, fort différents: la réalisation du nouvel album de Pierre Flynn (premier album original en 13 ans) et une anthologie de «matériel ramassé à gauche, à droite» pendant toute sa carrière. «Y’a des reprises, des trucs plus expérimentaux», ajoute-t-il, par rapport à ce ramassis b-sides prévu pour cette année. «Je ne sais pas encore sous quel nom je vais faire paraître tout ça… À un moment donné, je n’aurai plus le choix d’assumer mon nom.»
Album en magasin dès le 19 mai. Spectacle de lancement le 24 mai à la Vitrola (4602 Saint-Laurent, Montréal). Détails sur ericgoulet.net.