Charlie Winston: Le pari de la curiosité
Musique

Charlie Winston: Le pari de la curiosité

Loin de s’en faire avec les ventes plus modestes de son précédent effort, l’auteur-compositeur-interprète folk britannique Charlie Winston propose un quatrième album aux teintes électro, qu’il a pris le temps de composer tranquillement, sans trop se mettre de pression.

Pour venir à bout de Curio City, le chanteur Charlie Winston a mis deux fois plus de temps qu’à l’habitude. Au lieu de forcer l’inspiration, il a tout simplement décidé de se laisser guider par elle. «J’ai laissé à l’album le temps qu’il lui fallait pour arriver», explique-t-il. «J’avais également besoin de vivre une vie normale, ce que j’ai particulièrement apprécié.»

Porté par le succès de son deuxième album Hobo, particulièrement vif et intense en France où il a atteint la première place des ventes en 2009, Charlie Winston a connu un succès plus modéré avec son suivant, Running Still, deux ans plus tard. «J’ai appris à vivre avec la situation», assure le musicien de 36 ans, qui a grandi dans une famille de musiciens. «C’est certain que je suis une personne ambitieuse qui veut accomplir de grandes choses, mais en autant que je sois heureux et fier des albums que je fais paraître, je crois qu’il y aura toujours un public pour ça, peu importe sa grandeur.»

Incursion électro

Dans cette optique, le multi-instrumentiste a décidé de se faire plaisir sur Curio City, en ajoutant à ses compositions folk une touche d’électro. Un choix qui allait de soi pour ce fan avoué de Lorde, M83, Caribou et James Blake: «En tant que mélomane, la musique électronique a toujours fait partie de mon paysage musical. J’aime particulièrement le minimalisme qu’on peut y trouver. Pour moi, ce n’était donc pas une grosse étape à franchir. J’aurais certainement pu aller plus loin dans les expérimentations, mais je ne voulais pas rejoindre un nouveau public au détriment de mes fans.»

Deux trames sonores classiques du cinéma américain se sont imposées durant la confection de l’album: celles de Blade Runner et Drive. «Je voulais à la fois capter l’atmosphère musicale et l’ambiance précaire de ces films», explique-t-il. «Le défi a été de combiner ces textures à mon univers, sans en perdre l’essence et sans trahir mes origines musicales.»

Un second souffle

À la fois plus pop et exploratoire, Curio City donne sans aucun doute un nouveau souffle à la carrière de Charlie Winston, qui a désormais laissé de côté l’obsession d’enregistrer un «hit» à tout prix. «Tout le monde aspire à en créer un et, habituellement, on le sait quand c’est le cas», admet-il, humblement. «Mais plus on perd du temps à essayer d’en faire un, plus la musique et l’intégrité en souffrent. Je préfère donc m’en remettre à mes inspirations du moment, tout simplement.»

Pour la suite de l’aventure, le chanteur folk a la noble ambition de voyager avec sa musique. «Je veux que l’album se fraie un chemin à travers différents pays», dit celui qui, pour l’instant, a connu la majeure partie de son succès en France.

«Jusqu’à maintenant, la musique m’a permis de rencontrer des nouveaux gens et de vivre de belles expériences. Je veux continuer sur cette voie.»

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Curio City (AFishant/Universal) disponible maintenant // En spectacle le 5 février au Théâtre Corona

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