Le week-end des grands duos: Second retour sur Mutek
Musique

Le week-end des grands duos: Second retour sur Mutek

Vendredi dernier, Montréal surchauffait déjà dans la perspective de tous les événements culturels qui allaient remplir le week-end. Oui, l’été montréalais était bel et bien lancé. Parmi toutes les activités possibles et imaginables (juste au centre-ville, il y avait déjà beaucoup à faire!) Mutek était le choix numéro 1 des amateurs de musiques électroniques en tous genres. Entamé le 27 mai, le festival avait à nouveau gardé ses grosses pointures pour les spectacles du week-end.

MAC ou Métropolis, sacré dilemme?

Vendredi et samedi, les festivaliers avaient des choix importants à faire, car les deux soirées les plus chargées du festival se déroulaient en simultané: la série Nocturne (au Musée d’art contemporain) et la série Métropolis. Après un bref tour à la grande salle pour voir Andy Stott – un artiste de Manchester dont l’originalité et l’usage de la voix m’avaient beaucoup impressionnée à Mutek en 2013, et qui cette fois m’a plutôt laissée sur ma faim avec un set plutôt générique qui n’utilisait pas les possibilités de la salle – c’est au musée que le coup de cœur a vraiment eu lieu.

Peu après minuit, suivant Rival Consoles dont je n’ai malheureusement qu’aperçu la fin, Kiasmos s’est emparé de la salle d’exposition convertie en temple voué aux meilleures performances audiovisuelles de Mutek. Le duo formé par les Islandais Olafur Arnalds et Janus Rasmussen a livré un spectacle intense et d’une grande richesse orchestrale, mais suffisamment rythmique pour que la foule en transe puisse bouger enfin.

La (pas si) longue nuit du Métropolis

Le samedi, je suis retournée au Métropolis pour braver les orages violents et assister à la soirée traditionnellement la plus festive (et grand public) de Mutek. Pour l’occasion, la salle ferme plus tard qu’à la normale (6h) et présente six projets musicaux plutôt que quatre. Le parterre a mis du temps à se remplir, ce qui n’a pas empêché les amateurs de dub arrivés assez tôt de profiter de la performance d’Adrian Sherwood et Rob Ellis (Sherwood & Pinch).

C’était plein de bonne grosse basse – du genre qui secoue tout le corps, peu importe où on se trouve dans le Métropolis –, ultra varié et aussi très ludique (on pense par exemple à cette version revisitée de Space Oddity, qui a déclenché bon nombre de cris). S’amuser sans se prendre la tête. Dommage que la salle ne se soit remplie qu’après, pour Millie & Andrea, le projet en duo d’Andy Stott et Miles Whittaker. Plus animé et moins blasé qu’Andy Stott solo la veille, mais trop mou pour me donner envie de rester sur place pour continuer la fête jusqu’au petit matin.

Le repos des guerriers

Il restait encore une dernière soirée au MAC: l’ultime Nocturne, le traditionnel dimanche des survivants, cette année avec des noms intéressants comme Pole & MFO ainsi que Cobblestone Jazz, dont on m’a dit beaucoup de bien. Eh bien, honte à moi. Mes pauvres jambes ont préféré opter pour Expérience 4 un peu plus tôt dans la journée, dans un contexte qui rappelait vaguement les premiers Piknic. Même si on avait perdu environ 25 degrés depuis la veille.

Bien assise sur l’herbe du Parterre des festivals, je pensais arriver tout juste pour le célèbre Londonien Kode9, vu à Mutek en 2012. Mais plutôt Adrian Sherwood que j’ai revu, seul, tout aussi dub, et encore plus ludique qu’au Métropolis (transformant par exemple des hits d’été quétaines pour faire rigoler et bouger les festivaliers). Je le répète: j’aime quand un producteur s’adapte au contexte dans lequel il se produit, ne se prend pas trop au sérieux, et a à cœur le plaisir des gens qui venus assister à sa performance. En bref, Sherwood: 1, Stott: 0. À l’an prochain, Mutek!

mutek.org

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Adrian Sherwood / MUTEK: Double dose dub