Rockfest 2015: la joie d'être sale
Musique

Rockfest 2015: la joie d’être sale

L’odeur empirait de jour en jour les 18, 19 et 20 juin derniers à Montebello, dans le cadre du maintenant mythique Rockfest.  Qu’à cela ne tienne, les 60 000 festivaliers avaient les oreilles tellement remplies de bruit que les quatre autres sens n’avaient probablement pas leur raison d’être. Résumé quasi chronologique de l’épopée 2015.

En arrivant, vers 21h-22h jeudi soir, après un déluge considérable, on reste surpris de pouvoir entrer dans le village en char en moins d’une heure et demie. L’an passé, au même moment, ça prenait au moins deux fois plus de temps. Le tout nouveau line-up musical du jeudi y est probablement pour quelque chose, même si on doute fortement que les festivaliers se soient dépêchés d’arriver pour voir Reset…

Chose certaine: en arrivant sur le site des spectacles, les gens se pitchent sur le SEUL stand à bières ouvert. Ok, on est peut-être juste jeudi, mais les organisateurs ont été naïfs de croire que les gens partiraient pas solide s’a brosse en arrivant.

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Olivier Boisvert-Magnen

Cette année, Montebello a des airs de Disney World grâce à sa foire de manèges, quelque peu à l’ouest du site. Vu le nombre de bières déjà englouties, le potentiel de vomi semble considérable. Tenez-vous le pour dit.

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Olivier Boisvert-Magnen

Alternative monétaire respectable.

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Olivier Boisvert-Magnen

Vu qu’il est juste 2h32 du matin, un petit stop au Bar Central s’impose. Pour des raisons obscures, quelques individus se font amener dans le char de police. En rentrant dans les toilettes, on comprend que les fautifs ont probablement été arrêtés pour avoir dégueulasser la toilette avec beaucoup d’insistance. Nous sommes rendus au moment où les hommes doivent prendre fortement en considération l’idée de faire leurs besoins dans le lavabo.

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Olivier Boisvert-Magnen

En rentrant, la légendaire Belle Bédaine nous indique le line-up démesuré qui nous attend tantôt et samedi. Slayer, Snoop Dogg et le fameux groupe Wi-Fi dans le même festival? Non, vous ne rêvez pas.

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Olivier Boisvert-Magnen

Vendredi fin de matinée, après un 3 heures 38 de sommeil bien mérité, l’action débute POUR VRAI à Montebello. On retrouve d’ores et déjà plusieurs classiques, qu’on se plaît à retrouver:

La fameuse file bien garnie du Bonichoix.

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Stéphanie Robillard

Les fautes d’orthographe.

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Olivier Boisvert-Magnen

La piscine dans le pick-up.

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Julie Mathieu

Les accoutrements exemplaires.

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photo François Larivière
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photo Florence G. Lemieux

La dame qui fait de la promotion anti-chemtrails sur son terrain.

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François Larivière

Les gens décâlissés devant des pancartes édifiantes [« boobs 4 beer »].

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Florence G. Lemieux

Les établissements qui essaient de nous vendre de la bière pour emporter.

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Olivier Boisvert-Magnen

Bref, on se sent comme à la maison, tellement tout semble bien aller. Après quelques pérégrinations souvent inutiles, on s’assure de manquer en bonne et due forme le retour de Pénélope et on arrive juste à temps pour s’immiscer dans les coulisses du spectacle de Bad Religion. Les gars ont beau avoir pratiquement tous 50 ans passés, ils sont encore capables de livrer des shows à couper le souffle.

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photo Julie Mathieu

Moment très attendu : l’interprétation intégrale de Around The Fur, classique deuxième album des Deftones. L’intensité de Chino Moreno est irréprochable.

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Plus ou moins conquis par le «show» de Steve-O, qui préfère raconter des jokes poches plutôt que de faire comme d’habitude et s’accrocher des hameçons après le pénis, beaucoup de festivaliers finissent par juste chiller. C’est le cas de ces énergumènes masquées qui passent leur après-midi à se faire photographier.

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Florence G. Lemieux

Même chose pour ce maître du Monopoly, qui profite d’un engouement palpable de la part de l’ensemble des festivaliers.

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photo Florence G. Lemieux

D’autres profitent d’un temps mort pour s’acheter une bière et se faire dessiner au sharpie.

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photo Florence G. Lemieux

Pour le Rockfest, la notion de média est large et inclut désormais le réseau Naked News. Très ROCK!!!!

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photo Florence G. Lemieux

Après un début de coucher de soleil sous fond de reggae avec Sublime with Rome, le Rockfest vire du dessous avec un aparté métal industriel signé Skinny Puppy et Ministry. Entre les deux, on brise la cadence frénétique avec The Offspring, qui déterre des boules à mites de 1998 son classique Americana. Le spectacle est correct, mais on sent les gars plus ou moins dedans, comme s’ils se rendent compte à ce même moment que pu personne n’est vraiment intéressé à entendre leur nouveau stock. Évidemment, ça brasse comme il se doit durant The Kids Aren’t Alright.

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Une fois la nuit arrivée, on renoue avec d’autres classiques :

Le fameux «Crosse ta plotte».

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photo François Larivière

Les écrits sur le cul.

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photo Didier Charette

Les concours de limbo avec une épée à la place d’un bâton.

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photo François Larivière

La cerise sur le drumstick : un show de Linkin Park pour finir la soirée. Si la plupart des festivaliers sont heureux de réentendre Chester Benningston beugler comme il se doit sur One Step Closer, Papercut et In The End, certains d’entre eux perdent intérêt lors des moments nu-métal électro 2.0 wannabe dubstep. Bref, on aurait pris davantage de hargne et de colère que de New City Gas.

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Après un décâlissage légendaire généralisé, Montebello se réveille samedi matin, prêt à affronter son dernier droit. Y’a pas encore de pénurie de bières ni d’argent (comme en 2013), mais y’a pu de pepperonis. Inutile d’ajouter qu’on est pas mal tous démoralisés à ce moment-là.

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photo Stéphanie Robillard

En entrant sur le site en milieu d’après-midi, on se rend compte que l’insalubrité commence dangereusement à faire des siennes. On doit redoubler de vigilance pour éviter de rester pogner les pieds dans boue.

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Olivier Boisvert-Magnen

Dans le bout des toilettes, ça commence à puer pis pas à peu près. Voici en exclusivité la photo de quelques personnes qui en sont responsables.

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photo Florence G. Lemieux

La cause probable de tout ça? Une «diarrhée de cocaïne».

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photo Florence G. Lemieux

Puis, à la toute fin de l’après-midi, alors que tout se déroule dans l’allégresse, deux individus piquent une violente chute de la grande roue. C’est la cohue générale un peu partout.

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photo Riel de Bellefeuille

La rumeur qui court : les deux festivaliers se faisaient balancer avec un peu trop d’entrain du haut de la grande roue. Pas plus stable qu’il faut, l’embarcation a fait un tour plus ardent qu’à l’habitude, ce qui a causé la chute des deux victimes. L’inquiétude se lit alors sur toutes les lèvres : est-ce que le Rockfest aura son premier mort? Le questionnement est légitime, et la réponse, heureusement négative, ne sera connue que quelques heures plus tard.

Riel_GrandeRoue
photo Riel de Bellefeuille

Touchés par les évènements, certains festivaliers la vivent pas mal tough. Une dépression momentanée s’installe, à l’approche des grosses pointures de la soirée.

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photo Olivier Boisvert-Magnen
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photo Olivier Boisvert-Magnen

Le show de Thrice bat son plein.

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photo Didier Charette

À en juger par la réaction jubilatoire de spectateur, ça a l’air assez malade merci.

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photo Didier Charette

Dans un autre style, Snoop Dogg s’amène. À l’instar de Cypress Hill l’an dernier, la seule figure rap du festival fait, sans surprise, l’apologie du weed, ce qui force pratiquement les festivaliers à s’intoxiquer de surcroît. What’s My Name et Drop It Like It’s Hot stimulent les esprits convenablement. Audacieux, le rappeur californien profite de son passage au Rockfest pour proposer ses hits les plus ROCK, comme California Girls et I Wanna Fuck You. On cherche encore à comprendre pourquoi.

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L’heure des choix déchirants arrive : Refused ou Tom Green? Bigwig ou Rob Zombie? Tenacious D ou Groovy Aardvark? Dans tous les cas, quand on hésite, on essaie de se rappeler l’adage du chandail ci-dessous.

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photo Didier Charette

En tentant de courir un peu partout, on attrape des bouttes de chaque show : Tom Green qui chugge des Budweiser en livrant un stand-up hilarant, Refused qui démolit la scène avec son hardcore toujours aussi incisif, Jack Black dangereusement en forme qui, interrompu par le show pas du tout bruyant de Slayer à quelques mètres de là, termine toutes les phrases de la douce Fuck Her Gently par des «SLAYEEEEER!» bien sentis… Des beaux moments, bref.

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S’il y a bien un choix qui n’est pas déchirant, c’est bien celui de 23h qui oppose les Pixies aux Cowboys Fringants.

En forme, la troupe à Frank Black mise bien entendu sur des classiques comme Broken Face, Caribou et Monkey Gone To Heaven, tout en s’assurant de promouvoir quelques-unes (peut-être même trop?) de ses nouvelles chansons. Peu nombreuse, la foule se fait un peu trop discrète et tranquille.

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Reste qu’on regrette de ne pas avoir pu assister à ce moment.

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La foule se compacte solide pour le clou de la soirée : System of a Down, qui offre à Montebello l’un de ses trois spectacles de l’été. Rapidement, les trashs, les body-surfings et les poussaillages de toutes sortes se multiplient. On atteint des summums sur Chop Suey, Deer Dance, Toxicity, Suite-Pee et Sugar.

Probablement le meilleur spectacle du Rockfest 2015 à avoir eu lieu sur la scène principale.

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Rien de moins.