Bulletin officiel de SXSW 2016
Musique

Bulletin officiel de SXSW 2016

Après moult émotions et découvertes, un bilan de notre volet musical de South by Southwest 2016 s’impose. Pour l’occasion, nous avons pris le temps d’évaluer la grande majorité des showcases vus et de les mettre en ordre, du meilleur au pire. Voici donc notre bulletin officiel du festival texan qui s’est terminé le 20 mars dernier.

A+ : Anderson .Paak

Le rappeur/chanteur californien a multiplié les spectacles d’envergure durant son passage à SXSW 2016. Le 16 mars au Stubb’s, il a donné un excellent et généreux spectacle devant une foule curieuse, rapidement conquise. À la batterie ou au micro, Paak a misé sur un groove de haut calibre.

Crédit : Marc-Olivier Gilbert
Crédit : Marc-Olivier Gilbert

A : Taylor McFerrin

Fils du légendaire auteur de Don’t Worry Be Happy, Taylor McFerrin a tiré son épingle du jeu lors du showcase Ninja Tune, qui se déroulait le 18 mars au spacieux 800 Congress. Le DJ, producteur, beatboxeur et multi-instrumentiste new-yorkais a envoyé avec précision son amalgame de jazz, de hip-hop et d’électro, empoignant parfois le clavier.

A : Peanut Butter Wolf

Lors du showcase spécial du 20e anniversaire de son label Stones Throw Records, le producteur californien Peanut Butter Wolf a offert un DJ set à couper le souffle. Avec ses tables tournantes synchronisées avec des projections vidéo, le Californien a replongé dans l’ensemble du catalogue de son label, de Madvillain à Homeboy Sandman, sans oublier J Dilla. Un moment historique.

A- : Chocolat

En tant qu’unique représentant francophone du traditionnel «Poutine party» de M pour Montréal, Chocolat a été à la hauteur, en livrant une demi-heure de rock pesant, qui a semblé plaire à la foule texane. La troupe à Jimmy Hunt a également donné plusieurs autres showcases un peu partout à Austin, signe que son engouement international est bel et bien réel.

Crédit : Marc-Olivier Gilbert
Crédit : Marc-Olivier Gilbert

A- : Wasiu

De tout le cortège rap canadien invité à SXSW cette année, qui était plus massif qu’à l’habitude, le Montréalais Wasiu est sans doute celui qui a le plus surpris. À la House of Canada du Friend’s le 16 mars, il a tout cassé avec son flow mordant et imperturbable, qu’il a su renouveler et revigorer à chaque chanson pendant plus de 45 minutes.

B+ : Saxsyndrum

Une autre très belle surprise du festival : le trio jazz expérimental montréalais Saxsyndrum qui, comme son nom le présuppose, mélange saxophone, synthés et batterie. Lors du «Poutine party» de samedi dernier, le groupe a su piquer la curiosité d’un public essentiellement hypnotisé par la folie renversante de son chanteur.

B+ : Moodymann

Outre Taylor McFerrin, il y a également Moodymann qui a volé la vedette lors du showcase Ninja Tune du 800 Congress vendredi dernier. Le vétéran DJ techno originaire de Detroit a clôturé la soirée avec un set progressif, passant du dub à la deep house de façon efficace et précise.

B : Basia Bulat

Habituée à SXSW, Basia Bulat a ajouté de la couleur à un après-midi plutôt nuageux, vendredi dernier dans la cour du Swan Dive. Avec sa cape scintillante, la Torontoise d’adoption montréalaise a livré ses chansons folk avec un sourire contagieux. Son moment en solo avec sa mini-harpe électrique a été particulièrement apprécié, malgré le bruit considérable des autres spectacles à proximité.

B : Milk & Bone

Débutant sa tournée américaine avec quelques dates à SXSW, le duo électro-pop montréalais Milk & Bone a probablement convaincu plusieurs diffuseurs lors de son passage au Canadian Blast BBQ le 16 mars dernier.  Les deux chanteuses ont séduit la foule avec leurs harmonies vocales prenantes et leurs synthés envoûtants.

Crédit : Marc-Olivier Gilbert
Crédit : Marc-Olivier Gilbert

B : Domo Genesis

À la House of Vans le 16 mars, le rappeur californien Domo Genesis a donné une prestation plutôt courte, mais convaincante, enchaînant les chansons incisives, notamment l’excellente Rustie, malheureusement interprétée sans  Earl Sweatshirt et Tyler, The Creator, ses deux alliés de OFWGKTA. On attend son premier album à la fin du mois.

B : Suicideyear

Réchauffant les planches pour le maître du Harlem Shake, Bauuer, au 800 Congress lors du premier jour du festival, le jeune producteur électro Suicideyear a enchaîné avec finesse et intensité des chansons aux basses pesantes. Devant une foule un peu trop clairsemée, il a tout de même très bien fait.

B- : DOOMSTARKS

Le 17 mars au Emo’s, cette rencontre prometteuse entre Ghostface Killah et MF Doom a été marquée par une majeure déception : l’absence du rappeur masqué le plus mythique de l’histoire du rap. Même si on avait de la difficulté à croire qu’il allait vraiment être là, on avait toujours une petite lueur d’espoir de voir arriver MF Doom, qui finalement n’était présent que virtuellement par l’entremise d’une projection. Heureusement, Ghostface a livré la marchandise, en compagnie de Cappadonna et Killah Priest.

B- : The Posterz

Choisis pour clôturer le «Poutine party» de samedi dernier, les Posterz ont offert une performance en dents de scie. Devant une foule famélique, le trio rap montréalais a semblé manquer d’énergie pendant plus de la moitié du spectacle. Ce n’est que vers 1h50 du matin qu’il a semblé revivre, alors que, mystérieusement, une foule de plus en plus grande a pris d’assaut le Barracuda.

C+ : Big Boi

Toujours à la hauteur, la figure de proue du hip-hop de Géorgie a toutefois été miné par des problèmes de son, lors de son passage en ouverture du volet musical au Stubb’s. Sa prestance princière et ses refrains accrocheurs, chantés à l’unisson, ont toutefois compensé ce problème, probablement hors de son contrôle.

C- : Vince Staples

Après l’incroyable spectacle d’Anderson .Paak au Stubb’s jeudi dernier, le rappeur californien Vince Staples a eu de la difficulté à être à la hauteur. Même si les principales chansons de son percutant premier album ont été reçues comme il le fallait, soit avec une énergie plus virulente, Staples a eu de la difficulté à garder son souffle, se fiant un peu trop à son DJ pour donner de l’impact à ses rimes.

Crédit : Marc-Olivier Gilbert
Crédit : Marc-Olivier Gilbert

D : Lil B

Sans surprise, le rappeur californien/dieu basé Lil B a livré une prestation complètement décousue, à son image. Multipliant les «suck my dick» au micro, le rappeur était sans doute trop intoxiqué pour comprendre vraiment ce qui se passait. Reste que son noyau dur de fans le suivra toujours dans ses délires les plus profonds, comme en témoignait le parterre en liesse du Emo’s jeudi dernier.

F : Jazz Cartier

Au Stubb’s samedi soir, la nouvelle coqueluche du rap canadien en a déçu plusieurs, en refusant de se pointer sur place pour des raisons inconnues. L’hypothèse la plus probable : il ne voulait pas faire partie d’un line-up avec X Ambassadors, qui clôturait la vitrine du samedi soir.

Galerie photos de SXSW 2016. Vous devez agrandir l’image pour voir le nom de l’artiste. Crédit : Marc-Olivier Gilbert.

Infos
Fermer
Plein écran