Rap local : Bilo Da Kid, Clay and Friends, Rwo et J.u.D.
Musique

Rap local : Bilo Da Kid, Clay and Friends, Rwo et J.u.D.

Chaque semaine, cette chronique vise à mettre en lumière les plus récentes sorties rap québécoises et à faire un étalage non-exhaustif des prochains shows hip-hop à ne pas manquer.  

Bilo Da Kid, l’histoire avant le message //

Sorti de prison depuis un peu plus d’un an, le rappeur montréalais Bilo Da Kid revient sous les feux de la rampe avec sa nouvelle mixtape Apologize Later.

«J’ai pas de message, mais j’ai une histoire», souligne d’emblée Bilo Da Kid, rejoint par téléphone au lendemain de son lancement. «Ceux qui connaissent bien mon histoire savent qu’il y a des liens à faire entre ma précédente mixtape Out on Bail et celle-ci. J’ai envie de dire au monde que c’est à moi de parler. I’m busy workin’ now, je m’excuserai plus tard.»

Affichant des coupures de journaux à propos de son procès très médiatisé, la pochette d’Apologize Later est frappante. «C’est vraiment juste pour capter l’attention du monde», admet le rappeur. «Sur l’album, je dis pas du tout que je suis un tough et que j’ai fait de la prison. C’est plus une façon pour moi de dire que je suis revenu et que j’ai passé à travers.»

bilopochette

Emprisonné en 2007 pour homicide, Bilo Da Kid (un nom déjà bien connu sur la scène rap montréalaise à l’époque) a tenté de porter sa cause à la Cour d’appel du Québec – ce qui lui a été refusé en 2012. Loin de se décourager, l’ex-acteur (qui avait joué aux côtés de Luc Guérin dans le téléroman Fred-Dy) a finalement eu droit à un nouveau procès en novembre 2014, cette fois devant la Cour suprême du Canada. Jugé coupable d’homicide involontaire, il a vu sa peine réduire considérablement.

«J’aime pas vraiment parler de ça… En fait, c’est que j’aime pas parler de quelqu’un qui est pas là pour se défendre… Moi, je voulais pas que les choses se passent comme ça», dit-il, à propos de cette tragique soirée qui a débuté par une bagarre dans un bar. «Au moins, le juge a compris que mes intentions n’étaient pas celles que le procureur m’avait attribuées lors de mon premier procès.»

S’il admet que cette sentence de sept ans a été très difficile à vivre, le rappeur reconnait toutefois qu’elle a parfois été bénéfique en termes d’inspiration. «La prison, c’est un roller coaster d’émotions. Des jours, j’étais très inspiré, et d’autres, complètement découragé. Parfois, ça me jetait par terre et j’arrivais à peine à me relever…» confie-t-il. «En 2012, quand la Cour d’appel a refusé de me donner un nouveau procès, ça a été très difficile mentalement. Je crois que j’ai écrit seulement quatre verses en un an!»

« Autrement, la musique, c’est la seule chose à laquelle je pouvais m’accrocher», poursuit le rappeur, qui vient tout juste d’être mentionné sur le site américain World Star Hip-Hop pour sa reprise de Panda. «C’est un rêve d’enfance, c’est tout c’que j’ai… J’ai perfectionné mon art et, là, je reviens avec tout ce que j’ai à donner.»

Bilo a donné son premier spectacle en sept ans au mois de juillet 2015, en tête d’affiche du Festival d’expression de la rue, une initiative du Groupe d’intervention alternative par les pairs (GIAP) afin de soutenir les jeunes de la rue. «C’était pas le premier show qu’on m’avait offert, mais c’est le premier que j’ai décidé de faire. Je trouvais que la cause était bonne», explique-t-il. «Pour vrai, ça m’a fait du bien de donner un spectacle à des gens qui n’ont pas la chance d’avoir ce que les autres prennent pour acquis. Si on peut leur mettre un sourire dans la face le temps d’une soirée, faut le faire.»

Par-dessus tout, le rappeur de 29 ans est heureux d’avoir repris sa place sur la scène rap montréalaise. «Les fans avaient toutes les raisons du monde de m’oublier et de passer à autre chose, mais ils ne m’ont jamais lâché», dit-il. «Honnêtement, it’s a blessing.»

Apologize Later, en écoute sur le site web de Bilo Da Kid.

[youtube]rnWZ9IheBZg[/youtube]

Nouveautés d’envergure //

Jei Bandit se démarque avec panache sur cette incroyable chanson au rythme instable.

[youtube]H5oqBaCMqkE[/youtube]

Débarquant directement de La Fourmilière, FouKi flirte avec le reggae sur Jusqu’au close.

Toast Dawg offre une relecture planante de Church, chanson du duo ER mené par l’illustre DoubleD.

Le Joliettois Yen Dough offre une pièce soul aux contours jazzy avec son complice Cape Tula.

R.A.F. et Souldia s’unissent sur la puissante Cimetière.

[youtube]mWa74BRsBUE[/youtube]

Produite par Chromakey, Narcisse met en valeur le jeune rappeur Ghost Kid.

[youtube]Tkx-LsccUus[/youtube]

Petit détour en français pour Clay and Friends sur la très estivale Dans ma cité.

[youtube]p7CBQBEKmcU[/youtube]

Les vétérans DJ Storm et Shades of Culture prouvent qu’ils sont encore dans la game avec ce nouveau clip.

[youtube]V2mkx7eoTnQ[/youtube]

Originaire de la Rive-Nord de Montréal, Rwo frappe fort avec ce premier tiers de Drillogie.

[youtube]CDsmJkdzSkw[/youtube]

Toujours aussi attiré par la dream pop et le vaporwave, le producteur J.u.D. offre un premier extrait de son album à venir cet automne.

Après un premier clip la semaine dernière, le duo B K L L O Y D offre son premier EP gratuitement sur sa page Bandcamp.

Top 3 shows //

3 : Notre St-Jean rap pour la foule

Gros party de Saint-Jean demain soir avec Sans Pression, Northsiderz et Benny Adam.

Club Soda (Montréal), 24 juin (19h)

2 : FLY Ladies

Beaucoup de grouillade music à se mettre sous la dent samedi soir avec Dr. MaD, Lexis et Walla P.

Bleury-Bar à vinyle (Montréal), 25 juin (22h)

1 : La St-Jean dans le parc

Alaclair Ensemble donnera un show pour la Saint-Jean au parc La Fontaine ce soir, entre Les Guerres d’l’amour et Canailles.

Parc La Fontaine (Montréal), 23 juin (19h)

[youtube]ta3Qgxw_Dhw[/youtube]

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