FME 2016 jour 1 : «ben plus cool su’a brosse»
Les festivités ont démarré conséquemment hier à Rouyn-Noranda, à l’occasion du 14e Festival de musique émergente. Retour à peu près chronologique.
Les yeux encore collés à 6h45 am, nous entrons dans l’autobus qui nous servira d’habitacle pour les huit-neuf prochaines heures.
Excité au possible, notre chauffeur garoche du gros Maroon 5 dans le tapis à partir de 7h20. C’en est déjà trop pour un passager qui demande expressément l’arrêt de la souffrance auditive. S’ensuit une vive pluie d’applaudissements.
Pour des raisons obscures, notre sympathique chauffeur décide de faire un pit stop 45 minutes après le départ, à Saint-Jérôme. «Certains» individus en profitent donc pour faire le plein de breuvages quelque peu alcoolisés. Il n’y a maintenant plus de doutes : le FME est bel et bien commencé.
Deux heures et demie plus tard, on s’arrête encore, cette fois dans un restaurant de haute gastronomie.
Épuisés après avoir joué 46 parties de roche-papier-ciseau, nous finissons par dormir un bon 17 minutes.
À notre réveil, l’Abitibi-Témiscamingue se dévoile, et notre chauffeur se paie le luxe d’une bonne friandise glacée à Val-d’Or.
À 16h45, nous arrivons à la maison média, pimpants.
En d’autres mots, c’est ce qu’on pourrait appeler un triomphe.
Ici, les verres sont gratuits, donc il est possible de les échapper par terre sans grande conséquence.
La solidarité entre les journalistes se fait sentir.
En cherchant les toilettes, on découvre plusieurs sentiers off-road de l’espace média. C’est à ce moment qu’on se rend compte que l’endroit est en fait une école de musique ou, plus précisément, le Centre musical en sol mineur.
Aperçu du lavabo :
Et de ça aussi :
De généreux bénévoles conducteurs s’occupent de nous, comme si nous étions de grands rois mages.
Grâce à eux, nous arrivons à l’autre bout du centre-ville de Rouyn pour y découvrir notre majestueux motel.
À notre grand bonheur, il y a de la loterie vidéo.
À la scène extérieure Desjardins, la soirée s’ouvre avec Quebec Redneck Bluegrass Project. Si on peut remettre en question ce choix d’horaire (le groupe étant réputé pour son côté fêtard et festif), on peut au moins se consoler en se disant que, pour une fois, on va se souvenir du show.
Comme d’habitude, JP LePad débite ses paroles avec vigueur et Nick bouge sa casquette en faisant des simagrées faciaux incroyables, alors que Madeleine Bouchard se démène comme jamais au violon.
Moment clé : la finale circonstancielle Chu ben plus cool su’a brosse, chantée à l’unisson par un cortège de festivaliers infatigables.
En moins de temps qu’il n’en faut pour dire bye à pitou, on traverse en face, à l’Agora des arts.
Devant un parterre plus que bondé, Charlotte Cardin dévoile sa chanson électro-pop avec finesse et précision. Vocalement près d’Adele, la Montréalaise captive la foule.
Au même moment, ça brasse comme il faut à la scène Desjardins. L’efficace tandem Galaxie/Marie-Pierre Arthur y propose un rock accrocheur – parfait pour satisfaire une foule massive, majoritairement composée de gens de la place.
On a essayé de prendre une meilleure photo que ça, mais ça n’a pas été possible.
L’espace lounge Hydro-Québec redéfinit avec audace la notion de «lounge» ce soir. Oubliez la flûte traversière, le martini et le volume 32 de Buddha Bar, c’est plutôt Rouge Pompier qui est en vedette ce soir.
Sans aller jusqu’à dire que c’est très bon, on peut affirmer que le duo défend bien son répertoire punk rock élémentaire.
De quoi faire triper ben raide cet individu à la mobilité relative.
Exaspéré du comportement très lounge de son auditoire, Jessy Fuchs prend les choses en main et enjoint les spectateurs à faire un circle pit autour de lui.
Au climax, il y a environ 13 personnes qui embarquent dans le trip.
Direction Petit théâtre du vieux Noranda pour un show nocturne qui promet.
Après une très concluante entrée en matière de Black Legary, side project de deux musiciens de Patrick Watson (Robbie Kuster et Mishka Stein), c’est à We Are Wolves que revient le défi de conclure la soirée.
Si l’on pouvait appréhender une formule plus pop qu’à l’habitude (en raison du tout nouveau single), nous sommes heureux d’assister à un mur de sons lourds, à l’image de Total Magique.
Avant la classique poutine du Morasse, on finit ça bien tranquillement au mythique Bar des chums avec une sensationnelle session de karaoké.
Ok, à demain.