Québec Redneck Bluegrass Project : De brosse en brosse
À bord de leur van judicieusement nommée L’émeute, les quatre alcoolytes de Québec Redneck Bluegrass Project parcourent la province de long en large depuis le début de l’été. Le foie paré à toutes intempéries, l’équipe du Voir s’est jointe à l’aventure, le temps d’un mémorable aller-retour à Val-David aux épisodes progressivement flous.
Jeudi 11 août en milieu d’après-midi, Nick The Flame (alias Capitaine Cool) nous attend dans l’escalier de son appart du Plateau. Seul membre du groupe saguenéen à habiter la métropole, le mandoliniste multiplie les périples illogiques depuis le début du Réguine Tour.
«Là, on s’en va dans les Laurentides, mais faut d’abord qu’on passe par Joliette pour rejoindre la van. On s’entend que ça a pas vraiment de sens!», admet-il, en riant. «Ça a l’air con de même, mais c’est là qu’on joue samedi, et vu que la van retourne toujours au Saguenay, j’ai pas ben ben le choix.»
Jusqu’à maintenant, l’été 2016 est un feu roulant de kilomètres, de musique et de houblon pour le groupe, complété par la violoniste Madeleine Bouchard, le contrebassiste Frank Gaudreault ainsi que le chanteur et guitariste JP Tremblay. Uniquement entre le 28 juillet et le 8 août, QRBP a sillonné la Gaspésie, le Bas-Saint-Laurent, le Saguenay–Lac-Saint-Jean et la Baie James.
«À la Baie, c’était malade! Il y avait à peu près 35 personnes dans la salle, mais on a donné un show comme si on était au Rockfest», raconte Nick, actionnant du même coup une playlist trash metal. «En plus, c’tait un lundi soir, fait que les travailleurs avaient tous la tête dans le cul le lendemain matin. Frank pis moi, on les saluait en buvant de la bière dehors.»
Avec des titres de chansons comme Chu ben plus cool su’a brosse, L’cœur su’a main, l’foie dans l’autre et Je r’lève de brosse, QRBP cultive son image de groupe de party avec constance, redoublant d’ardeur en spectacle grâce à une formule fougueuse et simple, au croisement du punk, du trad et du bluegrass.
Si les dérapages sont moins nombreux qu’avant (Frank aurait soi-disant cessé de «s’endormir sur sa basse»), ils alimentent encore le côté mythique du groupe. En Gaspésie, lors du Festival western de Bonaventure, le quatuor a donné raison d’être au nom de sa van.
«Ça a super ben viré…», relate le mandoliniste, aussi sarcastique qu’amusé. «L’affaire, c’est que là-bas, y a ben des bagarreurs pis des cowboys. Pas trop loin, à Paspebiac, ils disent que si t’as toutes tes dents dans yeule, t’es soit un peureux, soit une femme… Bref, nous autres, on commence à jouer vers minuit et demi dans une grosse crisse de grange, alors que tout le monde est pas mal déjà ben chaud. Dès qu’on part, ça se met à se taper la yeule. À plusieurs reprises, JP arrête de jouer pour dire aux gens de se calmer. Au climax, quand on part Chu ben plus cool su’a brosse, les agents de sécurité décident qu’ils en ont assez pis ils coupent le son. La foule a complètement pété les plombs… Quelques-uns ont commencé à arracher la rampe de sécurité pour venir sur le stage avec nous finir la toune a capella. La sécurité perdait totalement le contrôle! Il y a quatre chars de police qui sont débarqués pour vider la place. Nous, on capotait de voir à quel point c’était épique.»
S’amorçant à Kunming en Chine il y a près d’une décennie, l’épopée QRBP carbure aux histoires abracadabrantes.
Alors qu’on se bute à un autre incompréhensible bouchon de l’heure de pointe au sortir de l’île de Montréal, Nick raconte la genèse rocambolesque du projet: «Moi et Charles Hudon, l’un des membres fondateurs, on est partis en voyage pendant trois ans après le cégep. On est arrivés en Chine quelque part en 2004 et on a vraiment tripé. Après ça, on s’est inscrits à l’Université de Montréal en sciences politiques et on s’est dégoté des bourses pour retourner là-bas. C’est là qu’on a rencontré Didier Dessureault, un autre membre fondateur, avec qui on voulait se partir un band. C’est lui qui nous a mis en contact avec JP. À ce moment-là, il était aux Philippines, mais il s’est fait convaincre de venir à Kunming parce qu’il faisait tout le temps beau pis que la bière était pas chère.»
Décembre 2006, le groupe se forme et, rapidement, le côté exotique de ces crazy French Canadians interpelle les «expat et les Chinois», qui semblent apprécier autant les chansons en anglais qu’en français du groupe.
«On s’est construit une réputation de party», poursuit notre chauffeur. «On avait cinq-six bookers indépendants qui nous bookaient des shows, autant des gros stages extérieurs devant 8000 personnes que des shows corpos comme le Salon de l’automobile. Nous, on n’avait pas peur de faire des fous de nous autres. Souvent, les compagnies pensaient même qu’ils nous faisaient venir du Canada, alors elles sortaient le gros cash.»
Arrivés au Sim’s Irish Pub de Joliette, on aperçoit L’émeute – radieuse, telle que prévu.
Mais le départ n’est pas pour tout de suite…
Bien assis dans le bar devant un rack d’ailes de poulet, JP, Madeleine, Frank et leur roadie Victor terminent une pinte de bière.
«On a-tu le temps d’en prendre une autre?», demande Nick.
«Ben oui, c’est juste à une heure et quart de route», répond JP alias LePad, sourire en coin.
Il est actuellement 17h15, et le test de son a lieu à Val-David à 18h.
C’est ce qui s’appelle avoir le sens des priorités.
L’importance de la foule et du dosage d’alcool
En terminant sa dernière aile, LePad nous dévoile en exclusivité son rituel d’avant-spectacle : «Habituellement, je fais mon soundcheck pis je vais faire un petit somme. Après ça, je reviens sur place une heure et demie avant le show, et j’essaie de me mettre juste assez chaud.»
«Pas trop chaud, mais plus que rien qu’un peu», nuance Madeleine, assise en face.
Conscient du succès de plus en plus important de sa formation, le quatuor tente désormais de doser sa consommation d’alcool afin de donner un spectacle à la hauteur de l’engouement qui le précède. «Avant, on faisait l’erreur de se crisser ben chaud avant le show, mais maintenant, on progresse avec la foule», explique LePad. «Après le show, par contre, c’est une autre histoire… Personnellement, je l’échappe en esti.»
Loin d’être au bout de ses forces et de son foie, l’auteur-compositeur-interprète de 37 ans est plus que satisfait de son été jusqu’à maintenant. Capable de s’adapter à n’importe quel genre de foule, autant celle complètement intoxiquée du Rockfest que celle plus sage d’une Saint-Jean familiale à Drummondville, le leader constate avec excitation l’accroissement de son public.
«Je pensais jamais rejoindre tout ce monde-là en parlant autant de mess!» blague-t-il, en référence à 3000, boulevard de Mess, deuxième album du groupe paru en 2011. «Non mais, pour vrai, on est fiers d’en être arrivés là par la porte d’en arrière, sans l’aide d’un label. On aurait pu se rendre au même résultat crissement plus vite avec une machine derrière nous, mais ça aurait pas été aussi payant en bout de ligne.»
La pinte calée, on sort du pub joliettain pour investir L’émeute, une GMC Vandura diesel 1995 qui a remplacé, à pied levé, la mythique van La Meute l’an dernier. «On a eu un esti de deal!» admet Frank, chauffeur en chef. «C’est un fan qui nous l’a vendue à rabais, pour 1000 piasses.»
«On a toujours eu une relation très particulière avec nos vans et nos fans», poursuit JP. «Avec le temps, on a rencontré plein de monde partout au Québec. Du monde avec qui on a pris des shots après nos shows et qui, maintenant, sont devenus des grands chums.»
Alors que se promène judicieusement le 13 onces de gin chaud, longuement laissé à lui-même au soleil plombant, on remarque avec enthousiasme les artéfacts décoratifs qui ornent la van. Entre les figurines de loup, les carcasses de breuvage étendues sur le sol et les autocollants hétéroclites qui tapissent le plafond, là où cohabitent candidement les Dead Kennedy’s, le géant pétrolier Sunoco et le 1er mai anticapitaliste, L’émeute s’apparente à un chaos esthétique de belle envergure.
Toujours au volant (heureusement), Frank profite du moment pour nous apprendre le nom des ministères que chacun des membres gère assidument : «Moi, je suis le ministère des Transports. Madeleine, c’est le ministère des Finances et du Vol. Nic, c’est le ministère de la Mode et des Affaires cools. Pis JP, c’est le ministère de la Poésie et de la Réprimande.»
«En gros, c’est moi qui donne d’la marde à tout le monde!» précise le chanteur.
Derniers moments à jeun
À mi-chemin, sur la 125 Nord, on jouit de nos derniers moments à jeun pour poser des questions qui se tiennent encore.
Précédemment interrompus par notre arrivée au bar joliettain, nous demandons à JP de poursuivre l’histoire du groupe, telle qu’amorcée par Nick. «En 2011, après cinq ans de shows en Asie, on a décidé de venir essayer le Québec», raconte-t-il. «Quand on a donné notre deuxième show à Alma et qu’on a vu que les gens chantaient nos paroles, on en revenait pas. Le poil nous a levé sur les bras! C’est là qu’on s’est rendu compte qu’il se passait de quoi.»
Formellement québécois depuis la sortie de son troisième album Scandales & bonne humeur en 2013, le groupe a évidemment dû changer son mode de vie. Nick The Flame a d’ailleurs laissé tomber son emploi d’agent consulaire pour se concentrer sur la musique. «Ma job était cool. En gros, j’aidais les Canadiens dans marde qui étaient en Chine. L’été, je demandais des congés sans solde pour venir faire des tournées au Québec», résume-t-il. «Quand ma blonde est tombée enceinte, j’ai voulu donner une chance à ma famille et lui éviter l’air pollué de Shanghai. J’ai choisi la musique, contrairement à Charles, qui a décidé de lâcher le groupe pour rentrer aux Affaires étrangères à Ottawa.»
Formation à géométrie variable depuis ses tout débuts, QRBP est officiellement un quatuor depuis l’an dernier. Plus stable, la formation se prépare à finaliser son quatrième album – le premier entièrement écrit, composé et enregistré au Québec.
«Pour la première fois, il va juste y avoir des tounes en français», annonce LePad, qui roulait hélas sa bosse au sein du groupe rock Tremblay 73. «On va poursuivre sur la voie plus éclectique du troisième, au lieu de revenir au pur bluegrass des deux premiers. À part ça, ça va être des histoires de voyage et de party. Si j’avais à modifier le créneau de mes paroles, je crois que je changerais de projet. Disons qu’on n’est pas trop du genre à faire des chansons dépressives…»
Devant nous se dévoile alors le sublime village champêtre de Val-David. Aux abords de la rivière du Nord, la charmante et exigüe microbrasserie Le baril roulant se prépare à accueillir les festivités impétueuses du cortège QRBP. Avec une capacité d’à peu près 70 personnes, la place sera évidemment sold-out ce soir.
Avant-spectacle arrosé
Il est environ 18h45 quand on met les pieds dans le bar. Chaleur accablante oblige, Nick et Frank ne perdent pas de temps à se rendre au comptoir. Alors que le deuxième opte pour une commande qui va de soi (lire : pinte de bière), le premier ose trahir l’image du groupe avec un verre de liquide transparent. «Là, écris pas que j’ai pris un verre d’eau… Dis que c’est de la vodka pure», justifie-t-il, en riant.
Bref, grand verre de vodka à la main, Nick se dirige vers la minuscule scène pour aider ses collègues à placer les instruments. «Finalement, on n’est pas en retard pantoute pour le soundcheck», observe-t-il. «Je pense que notre gérant a commencé à comprendre la game… Il nous call toujours des deadlines une heure plus tôt pour être certain qu’on arrive à peu près à l’heure.»
En attendant que le soundman finisse de s’obstiner avec ses prises et sa console, ce qui prendra finalement plus d’une heure et demie, les quatre alcoolytes s’assoient sur la terrasse, le temps de quelques autres pintes et d’un nachos bio au cheddar et à la betterave.
Accompagné de sa blonde, un ami de longue date s’approche alors d’eux. «Aujourd’hui, ça fait un an qu’on sort ensemble!» annonce, surexcité, celui que tous surnomment Djee. «On s’est rencontrés icitte pendant votre show l’an passé.»
Quittant la métropole pour Val-Morin (municipalité voisine de Val-David), ce fameux Djee a déménagé dans une maison mobile avec sa blonde au courant des derniers mois. Comme quoi un show de QRBP peut, dans quelques cas bien précis, changer le cours d’une existence.
À une heure de ce qui était prévu pour être le début du spectacle, soit 22 heures, le groupe a finalement droit à un semblant de test de son. «Tantôt, ça sentait le brulé, mais là, on dirait que le soundman a finalement trouvé une façon de faire marcher ça», observe JP qui, en fin de compte, n’aura pas le temps de mettre en branle sa routine d’avant-spectacle.
Arracher des lattes au plafond
À 22h30, la place est pleine et suintante. Évidemment, les pintes de vitre ont été soigneusement remplacées par des grands verres en plastique. On pourra donc trasher sans avoir peur de s’ouvrir le genou en tombant.
Dès les premières notes de Le Grader, on comprend que Le baril roulant risque de passer de douloureux moments ce soir. Après une sizaine de chansons, les gens en retrait, sur le bord du bar, sont unanimes : «La place est en train de sauter.»
Par un nébuleux concours de circonstances, certains spectateurs décident que le plafond de la microbrasserie est trop beau pour encore avoir le droit d’exister dans son intégralité. Trois ou quatre lattes de bois sont donc furtivement arrachées par des individus festifs au savoir-vivre évident.
Ça trash bien comme il faut, jusqu’au moment où JP prend un moment de répit pour réparer sa strap de guit avec un élastique.
«Si on avait du fuel qui se rendait jusqu’icitte, on le boirait!» déclare quelqu’un à un moment donné, selon d’incertaines notes de cellulaire, prises sur le vif.
Entre les deux sets, on réussit à attraper JP pour lui parler de l’ambiance survoltée de ce demi-show. «C’est pas mal tout le temps de même, sauf que d’habitude, y’a 100 fois plus de monde», dit-il, en criant parce que la musique d’intermission est pas mal forte en arrière. «Je trouve ça plus dangereux, des petits shows de même. J’ai toujours peur de recevoir un coup dans face pis me ramasser avec pu de dents.»
Interrogé sur la déconstruction partielle du plafond, le chanteur se fait brusquement interrompre par un fan en délire. «Tantôt, y’en aura pu de plafond!!!» s’exclame l’admirateur avec intensité. «Anyway, tout le monde icitte est saoul mort… Ça casse toute!!!! Demande-toi pas pourquoi y’a pas de bière en vitre man…»
Merci man.
En deuxième partie, le groupe garde la cadence, tandis que la foule, elle, perd peu à peu son équilibre. À la toute fin, les hits de brosse se multiplient vivement jusqu’au point culminant : l’indétrônable Chu ben plus cool su’a brosse.
Après ça, on peut probablement certifier qu’il y a eu un rappel, mais même là, c’est pas sûr. Au moins, Frank est en chest.
Chose certaine, la boisson continue à couler de la valve pendant un bon deux heures. Bien accoudé au comptoir, Frank (avec chandail) raconte son expérience : «L’ambiance était malade, c’était cool en criss! Pareil comme d’habitude.»
«C’est tout le temps malade, Québec Redneck», enchaine une fan fidèle. «À Joliette, j’avais du sang sur les bottes.»
After-party trépidant et randonnée aux chanterelles
Trois heures sonnent. Frank, Madeleine et le roadie Victor semblent décidés à prendre le chemin de l’auberge du Baril roulant, à quelques minutes de marche de là.
Viveurs à fond de train, Nick et JP choisissent plutôt de suivre en taxi l’infatigable Djee et sa blonde vers un after party à leur maison mobile de Val-Morin.
Pour des raisons strictement journalistiques, nous choisissons également cette dernière option.
Sur place, JP joue de la guit pendant que les boissons alcoolisées continuent de descendre. Puis, les ressouvenances s’embrument tout doucement, au fur et à mesure que les aurores se dévoilent. C’est Dark Side of the Moon qui joue quand nous tombons au combat.
Après trois belles heures de sommeil rédempteur, JP se lève avec un projet en tête. «On s’en va aux chanterelles : venez-vous en!» lance-t-il, après que Djee lui ait rappelé qu’il habitait tout près d’un ruisseau.
Motivé au possible, le mycologue des grandes occasions prend les devants de la chasse aux chanterelles, grimpant avec une volonté implacable la pente qui mène au sommet de la station de ski Belle neige.
À défaut de trouver un quelconque champignon, le chef de la randonnée tombe sur un sentier très, très particulier.
«Ça, c’est malade», s’exclame Djee, à quelques mètres en arrière de lui. «C’est un cimetière de toutous mouillés pendus. J’amène tout le temps mes chums là pour leur faire peur la nuit.»
Abasourdis, nous visitons avec stupéfaction ce musée terrifiant.
De retour à la maison mobile, après cette expérience effroyable, on constate que Nick, lui aussi, commence à reprendre vie.
La fin de la matinée arrive à grands pas, donc il est temps de voguer vers d’autres contrées. Aujourd’hui, c’est vendredi, et Québec Redneck est la tête d’affiche du festival du porc de Saint-Nazaire d’Acton, là où, chaque année, plus d’une centaine de jambons sont à faire tirer parmi les milliers de spectateurs.
Bref, il faut déguerpir parce que ça promet.
À bord de L’émeute, on profite de nos derniers moments en compagnie du groupe, alors que jouent en boucle les hits du mystérieux Bruno Rodéo et que Madeleine, plutôt en forme, saisit fermement une canette de Canadian qui roulait sur le parterre de la van.
Assis en arrière, Nick cultive quelques regrets.
«En tout cas, on a été faibles en esti hier soir…» envoie-t-il, mollement, à JP.
«Comment ça?» rétorque son complice en chef.
«Ben… On s’est couchés.»
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Réguine Tour : 1er septembre (FME, Rouyn-Noranda), 2 septembre (Bar Ô Max, Mont-Laurier), 3 septembre (Minotaure, Gatineau), 8 septembre (Le Draveur, Roberval), 9 septembre (La Taverne, Saint-Casimir), 10 septembre pour Envol et Macadam avec Les Hôtesses d’Hilaire (Le Cercle, Québec), 15 septembre (UQAR, Rimouski).
Photos par Antoine Bordeleau