Rap local : KNLO, Brown, Dr. MaD et Yerly
Chaque semaine, cette chronique vise à mettre en lumière les plus récentes sorties rap québécoises et à faire un étalage non-exhaustif des prochains shows hip-hop à ne pas manquer.
Olivier Boisvert-Magnen
Photo : KNLO (Crédit : Laurence Dauphinais)
KNLO, quête de lucidité //
Artiste incontournable de la scène hip-hop québécoise depuis plus d’une décennie, le rappeur, chanteur et compositeur KNLO s’apprête enfin à prendre son envol avec un premier album solo, Long jeu.
Membre en règle des groupes/collectifs K6A, Movèzerbe et Alaclair Ensemble, KNLO (ex-KenLo) avait quelque peu délaissé l’écriture au tournant de la décennie actuelle, préférant se concentrer sur les nombreuses beat tapes de son projet instrumental Craqnuques, amorcé en 2007.
«À la fin de 2014, j’ai fait un bilan de mon année et je me suis rendu compte que j’avais rien écrit, mis à part les trucs d’Alaclair. C’est là que je me suis donné le défi de passer moins de temps à faire des beats pour écrire des chansons à la place», se souvient le rappeur d’adoption montréalaise. «J’ai toujours senti que le rap m’attendait sur le ricochet. Je voulais aller dans le meaning et dans le reach social, au lieu de fuck around avec les ordis.»
Abordant avec un recul impressionnant des épisodes de sa vie, autant son éducation à l’église que ses relations personnelles et sa réalité de «adult rapper», KNLO se permet aussi plusieurs réflexions sur le monde qui l’entoure. «Clairement, les sujets me sont inspirés des évènements qui m’arrivent au quotidien. Je cherche pas si loin que ça en général», explique-t-il. «J’essaie de parler au nom de plusieurs personnes. Chaque fois que je parle au ‘’je’’, c’est avec cette idée-là en tête, comme si le ‘’je’’ était un ‘’nous’’. Un ‘’nous’’ qui représente le people de Hochelag, de Limoilou, de Sainte-Foy et de toutes les villes où j’ai vécu.»
Sur Justeçayinque, premier extrait paru le mois dernier, le rappeur de 32 ans aborde l’éternelle insatisfaction de l’être humain, alors que sur Coquillages, une collaboration avec sa copine multi-instrumentiste Caro Dupont, il déplore notamment la banalisation de la consommation de drogue. Sur Avenue, l’artiste évoque le cheminement plus tortueux de certains de ses amis d’adolescence qui ont séjourné en prison.
«Ce qui me feed à écrire, c’est le dépérissement collectif. De voir l’effet de la drogue et de la prison sur les familles, c’est clairement ça qui me push à créer», souligne KNLO. «Y a certains trucs qui vont choquer, mais moi, je respecte la loi du tableau global, dans le sens qu’un track peut pas représenter l’ensemble de l’œuvre.»
Bref, KNLO offre des textes moins absurdes que sur les albums d’Alaclair Ensemble. Certains passages plus cryptés et/ou abstraits sont toutefois encore au menu. «De nature, je tends vers l’abstraction, mais là, j’ai essayé de me tempérer. J’ai donc nettoyé et simplifié mes textes, en plus de retravailler mes verses. J’avais une quête de lucidité. Je voulais que ma mère et des gens qui écoutent pas de rap puissent comprendre mes textes.»
Aux commandes de toutes les compositions, sauf Tabac indien (Jew3lz), Merci et Coquillages (coproduit avec Vlooper) et L’arbre (coproduit avec Caro Dupont), KNLO navigue entre styles fondateurs du hip-hop (soul, funk, jazz) et éléments modernes du style (influences trap et hyphy). «Je respecte beaucoup les gens qui sont capables de craft un style précis, mais moi, c’est impossible que je sois ce dude-là», admet-il, humble. «Fallait obviously que ça parte dans toutes les directions.»
Long jeu – en vente le 21 octobre
Lancement le 19 octobre au Cercle (Québec) et le 20 octobre à La Vitrola (Montréal)
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Nouveautés d’envergure //
Très beau clip pour cette excellente chanson de l’album homonyme de Brown, lancé en janvier dernier.
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Le prince lavallois Green Hypnotic rapplique avec Bish Wha.
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À quelques jours de son Sacrifice, le maître limoulois Souldia ramène son «rap cancéreux» sur Inoubliable.
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Le talentueux Kevin Shayne a fait un petit saut à Pierrefonds pour réaliser le nouveau clip de DeeBoyy.
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Le chanteur montréalais Ruks explore des horizons dancehall avec son collègue du Yen Collective, le doué Yen Dough.
Membres du collectif/studio Exceler, les trois complices Dostie, Olivier Orange et DisaronnO vantent les mérites des fruits de mer et du twerk.
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Les producteurs GooMar et GrandHuit (du collectif franco-québécois Tour de Manège) joignent leurs forces sur un nouveau EP aux contours sensuels, Point G.
Performant et prolifique, Dr. MaD revient en solo avec un nouvel EP soul rap.
Le producteur de Québec Lewis D donne suite à son Time Travel avec Jouvence, une nouvelle mixtape qui vaut le détour.
Le Trifluvien Yerly envoie un tout nouveau et relevé mix de beats.
Toujours sur un nuage depuis son prix Polaris, obtenu le mois dernier, le Longueuillois Kaytranada propose une version élargie de sa fructueuse collaboration avec Chance The Rapper et Knox Fortune.
Deux ans après le prometteur Single People, le Montréalais d’adoption Dead Horse Beats dévoile le premier extrait de Bad Hopes, en collaboration avec le chanteur future soul montréalais Frase.
L’inclassable Kid Brittle remet ça avec Longtemps, un délire 8-bit à ne pas négliger.
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Top 3 shows //
Actuellement en pause indéfinie dans son projet avec Loud et Ajust, le rayonnant Lary Kidd présentera ses nouvelles chansons et sa nouvelle marque vestimentaire Officiel lors d’une soirée unique, ce lundi.
Casa del Popolo (Montréal), 17 octobre (22h)
2 : If It Happened To Me Album Launch
GrandBuda est fin prêt à faire paraître son premier album solo, If It Happened To Me. Gros lancement au menu avec une prestation prévue pour 18h30.
Le Belmont (Montréal), 13 octobre (17h)
1 : Turbo Crunk
LA grosse soirée hip-hop/électro de la Red Bull Music Academy est à nos portes. Ce samedi, des immenses pointures du beatmaking international (dont Clams Casino, Ango, Machinedrum et Suicideyear) côtoieront des figures de proue locales (notamment Jacques Greene et Lunice). À ne pas manquer.
Espace Reunion (Montréal), 15 octobre (21h)
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