Rap local : Souldia, 36 Fahrenheit, Charlie Shulz et High Klassified
Musique

Rap local : Souldia, 36 Fahrenheit, Charlie Shulz et High Klassified

Chaque semaine, cette chronique vise à mettre en lumière les plus récentes sorties rap québécoises et à faire un étalage non-exhaustif des prochains shows hip-hop à ne pas manquer.

Souldia, rap réalité //

Cumulant les projets connexes depuis deux ans, l’implacable Souldia revient en solo sur Sacrifice, un quatrième album à la signature musicale moins incisive que son prédécesseur.

Après un album avec son groupe Facekché (Les Poètes maudits, octobre 2015), un autre avec son collectif Northsiderz (Fils de l’anarchie, décembre 2015), une compilation de b-sides (Les Archives vol. 3, janvier 2016) et un effort collaboratif avec Rymz (Amsterdam, juin 2016), Souldia aurait pu se permettre de prendre une pause.

Mais le rappeur originaire de Québec n’est pas trop du genre à ralentir la cadence. Pour lui, la pression est un moteur qui l’amène à se dépasser. «La barre était haute, et je voulais pas me répéter», dit-il. «L’objectif numéro 1 de Sacrifice, c’était donc qu’il ne ressemble pas à l’autre d’avant. Y a fallu que j’me retire quelque temps de la vie publique pour passer du temps seul. J’ai barré la porte chez nous, j’ai fermé mon téléphone, je me suis assis et j’ai commencé à écrire.»

Comme c’était le cas sur Krime Grave, Souldia replonge avec une hargne libératrice dans plusieurs moments sombres de son passé tortueux. Bien qu’il reste nébuleux à certains égards, le récit de Sacrifice est toutefois un peu plus personnel et profond que celui de ses trois précédents albums.

«Mon approche est sensiblement la même. C’est reste du rap réalité», observe le Limoulois de 31 ans. «À un certain moment, toute cette écriture-là, ça devient un peu lourd. Je finis par avoir des envies de décalisser ailleurs. La chanson Corbeau, c’est un peu ça qu’elle raconte. Elle vient des tripes.»

Musicalement, Souldia a élargi sa palette de producteurs, au lieu d’uniquement faire confiance à Ruffsound pour l’ensemble des compositions. «J’avais envie de renouer avec les gros drums violents, mais j’avais aussi envie d’avoir du feeling. Je voulais entendre des violons et du piano mélangés à des beats futuristes», explique le rappeur qui, pour ce faire, a laissé une grande place à Nabo de Hotbox, en plus de collaborer avec Gary Wide, Ajust, DJ Manifest et, évidemment, Ruffsound.

En spectacle, l’artiste compte toutefois laisser de côté les ambiances mélodramatiques : «Même si la musique est plus douce sur certaines chansons, je suis capable de les décapiter avec mon flow violent. On a construit un show encore plus fracassant que Krime Grave. Ça va être une tournée de feu!»

Sacrifice – disponible dès vendredi

Lancement le 12 novembre à salle Méduse (Québec)

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Nouveautés d’envergure //

Il faut décidément garder un œil ouvert sur 36 Fahrenheit. Sur son troisième single 1608, le producteur/rappeur sort les basses pesantes et prouve une fois de plus qu’il a de l’imagination à revendre.

Parlant de jeune prodige, le probant Charlie Shulz livre un trap déconstruit convaincant sur YOU AINT SHHH ?. D’autres singles paraîtront sous peu.

Codeine in the cup, le Montréalais Mike Shabb pose habilement son flow détendu sur In Da Kut

Fort probablement inspiré par l’un ou l’autre des récents albums de Kanye West, GrandBuda passe son Auto-Tune dans le tordeur sur Yeah Yeah Yeah. Réalisé par Xavier Cantin-Lemieux, le clip nous dévoile le rappeur montréalais sous un angle plutôt défavorable.

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High Klassified a une relation amoureuse problématique avec sa poupée gonflable dans ce sublime clip signé Rachid Allaoua.

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Réunion au sommet de Laval avec les deux princes Wab Lunick et Green Hypnotic.

Le tout nouveau quatuor TBMKZ se joint aux 13 Salopards sur Belly, incursion trap produite par le Châteauguois Carlito.

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Le rappeur montréalais FouKi dévoile officiellement son vibe organique sur Plato Hess, un premier album à considérer.

Brûlot indiscutable du premier album solo de KNLO, Tabac Indien s’imposait comme choix de clip. À la barre du court métrage musical L’an 16, Phil Chagnon livre ici «un clip ultra léché» et captivant.

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Après l’incroyable Haitian Mom Boucher, GunDei remet ça avec Sacrément, un nouvel extrait de son album #PuRLN à venir l’an prochain.

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Le groupe montréalais 5Sang14 sort les rythmes africains sur cet hommage entraînant à Didier Drogba.

[youtube]fK6m0PEsioI[/youtube]

Au croisement entre le funk, le soul, le hip-hop et le jazz, le quatuor The Marshenz (qui comprend notamment Illa J et Atamone) propose une belle entrée en matière, Do It.

Entre dance, house et hip-hop, le producteur Nerdish (originaire de Québec) lance Floral, un premier EP en deux ans.

Top 3 shows //

3 : Urban Science

Comme chaque jeudi, le septuor Urban Science prend d’assaut le Bleury. Cette fois, il propose une édition halloweenesque avec des invités de marque : les rappeurs Lou Piensa (Nomadic Massive) et Milla Thyme.

Bleury-Bar à vinyle (Montréal), 27 octobre (20h)

2 : KNLO

Après des spectacles de lancement à Québec et Montréal la semaine dernière, l’as du micro KNLO balancera sa sauce aux Maskoutains.

Le Zaricot (Saint-Hyacinthe), 29 octobre (21h)

1 : Froots in Dakar 2017

Le trio rap féminin Strange Froots se rendra à Dakar l’an prochain pour participer au tournage d’un documentaire sur le hip-hop. Cherchant à financer leur voyage, les trois Montréalaises amorcent une série de spectacles ce dimanche à L’artère. Plusieurs révélations de la scène rap anglophone de la métropole seront également en vedette : la chanteuse Aralune, le emcee Tshizimba et le collectif Susiety.

L’artère coop (Montréal), 30 octobre (20h)