Rap local : LaF, DJ Manifest, J7 & DisaronnO et Mike Shabb
Chaque semaine, cette chronique vise à mettre en lumière les plus récentes sorties rap québécoises et à faire un étalage non-exhaustif des prochains shows hip-hop à ne pas manquer.
Olivier Boisvert-Magnen
Photo : LaF / Crédit : Felipe Arriagada
LaF, une question de temps //
Plus unie que jamais, LaF présente Monsieur-Madame, un premier album qui remet en question les contraintes imposées par le temps.
«On a beaucoup réfléchi à la manière dont on se situe par rapport au temps et aux différentes façons qu’on a pour combler le vide de nos vies», explique Mantisse, l’un des trois rappeurs du sextuor montréalais. «On a essayé d’amener ça de manière ludique et personnelle, en racontant ce qu’on traverse depuis qu’on a fini notre adolescence. On parle de notre vie en appart, de notre difficulté à joindre les deux bouts, entre le cégep et le travail.»
Développé de manière conceptuelle et linéaire, Monsieur-Madame retrace une semaine typique dans la vie des membres du groupe. Après une fin de semaine parsemée de «puff puff chillin» entre amis, les rappeurs font face au dimanche, puis au douloureux «6h30» du lundi matin, avant de retomber dans la routine. Ensuite, le «jour de paye» arrive, et le groupe trouve son «way out».
«Vers la fin, on trouve le moyen de sortir de la structure imposée», explique le rappeur Bkay. «Mais bon, on assume qu’il y a une partie de l’album qui sera interprétée différemment par l’auditeur. On voulait pas non plus écrire un livre pour expliquer notre concept.»
Complété par le rappeur parisien Jah Maaz ainsi que les talentueux producteurs BLVDR, Oclaz et Lloyd$, qui signent une chaleureuse trame neo-soul, LaF (ex-LaFamille MTL) a mis du temps avant d’en arriver à ce premier album. Créé en 2014 au cégep Saint-Laurent, le groupe était hélas un collectif d’une dizaine de membres.
«On était un peu disparate pour être franc, on n’avait pas vraiment d’identité», explique Bkay. «Pendant un bout, on a rien créé, mais on était plutôt actifs sur scène. C’est vraiment en rencontrant L’Amalgame (NDLR groupe de rap originaire du quartier Rosemont) qu’on a eu la chance de faire plus de shows. Leur vibe nous a également inspirés à sortir de notre cadre habituel pour ajouter un petit côté comique à notre musique.»
Désirant aller de l’avant plus sérieusement avec un projet d’album, le groupe a procédé à une refonte de son branding. En ont résulté une graphie tronquée, un resserrement du noyau dur et un raffinement musical.
Absent lors de la création des beats, BLVDR s’est joint au projet en cours de route et a contribué au mixage. «C’est également lui qui a ajouté les bruits de la ville qu’on entend ici et là sur l’album», explique Mantisse. «Il a construit la trame narrative.»
Pour un premier effort, le résultat s’avère impressionnant. On aura la chance de voir le groupe à l’oeuvre lors d’un spectacle de lancement vendredi soir à L’Hémisphère gauche.
Nouveautés d’envergure //
Le vérétan DJ Manifest s’amuse avec ce mix boogie funk, qui met la table pour son passage au Artbeat de ce vendredi.
Rednext Level ajoute du soleil floridien dans nos vies avec cet excellent clip, qui met en vedette le grand Claude Bégin.
[youtube]AsZ8Lo0PMn0[/youtube]
L’hymne bas-canadien par excellence d’Alaclair Ensemble profite d’un clip de grande qualité signé GED.
[youtube]E4ym9r_YraY[/youtube]
Le groupe a également fait cadeau de certains de ses plus brillants acappellas cette semaine.
Les deux rappeurs longueillois J7 et DisaronnO envoient Gros Big, nouvelle mixtape aux contours trap.
Les deux complices ont également offert un clip pour la chanson Morning Lights.
[youtube]7XkEit7huwg[/youtube]
Après Le Dud3 et Richman également du collectif Les 13 Salopards, Baggies se lance en solo avec Su’a front, un nouveau projet qui bénéficie maintenant d’un premier extrait homonyme.
[youtube]NdIJwJm1rGs[/youtube]
Tourné à New York, ce clip met en vedette le Montréalais Jibré et le New-Yorkais INTeLL.
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Street clip nocturne pour le emcee prometteur Mike Shabb, qui fera probablement parler de lui dans les prochains mois.
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Autre révélation à suivre de très près en 2017 : le trio Planet Giza.
Originaire de Parc-Ex, Shad Enar présente le fruit du travail qu’il a fait avec Butta Beats et Lou Piensa de Nomadic Massive lors d’une résidence artistique aux UpNext Studios.
Toujours aussi prolifique, le groupe Yen Collective continue ses explorations hip-hop/indie R&B sur No Amigo.
Fidèle à son habitude, le collectif Team XXI a fait paraître son nouveau projet au 21e jour du mois. Puddles témoigne d’une belle progression.
Fort d’un bagage grunge et death metal, Only Revl se démarque avec un trap lugubre embryonnaire.
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Dans un style sombre un peu moins intense, le Montréalais Rico Watts s’en tire plutôt bien sur Dodgin, chanson produite par Lucky Lucc.
L’éminent rappeur Jai Nitai Lotus se joint à la chanteuse Sam I Am Montolla et à DJ Static sur l’honorable Life Support, tirée d’une série de collaborations entamée il y a plusieurs mois.
Kaytranada continue d’enchaîner les bons coups. En témoigne cette chanson du rappeur américain GoldLink, qu’il a coproduite avec le quatuor jazz torontois BadBadNotGood.
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Top 3 shows //
3 : GAMIQ #11
La grande célébration de la musique alternative québécoise aura lieu ce dimanche. Aux commandes de la musique durant toute la soirée, Toast Dawg sera accompagné par Snail Kid de Dead Obies. Le groupe est d’ailleurs en nomination cinq fois cette année.
Lion d’or (Montréal), 27 novembre (19h)
Le producteur lavallois High Klassified invite ses amis Da-P, Planet Giza et Nana Zen le temps d’un gros party au Belmont.
Le Belmont (Montréal), 25 novembre (22h)
1 : Artbeat Montreal JOAT Edition
Évènement incontournable de la scène hip-hop montréalaise, Artbeat Montreal se joint au festival urbain JOAT pour une soirée spéciale. S’y produiront en table ronde Chris R.T., DJ Manifest, Jai Nitai Lotus et Fruits. On pourra également y voir une prestation d’Illa J ainsi qu’un battle entre le Montréalais Shash’U et le Californien d’adoption Mofak-Mofeezy.
Artgang (Montréal), 25 novembre (22h)