Rap local : Obia le Chef, Sam Faye, Catboot et Toast Dawg
Musique

Rap local : Obia le Chef, Sam Faye, Catboot et Toast Dawg

Chaque semaine, cette chronique vise à mettre en lumière les plus récentes sorties rap québécoises et à faire un étalage non-exhaustif des prochains shows hip-hop à ne pas manquer.

Obia le Chef, parano mais pas maniaque //

À deux jours du spectacle anniversaire de Ghetto Erudit auquel il participera, Obia le Chef revient sur le concept général sa mixtape Paranoïa vol. 1, parue le mois dernier.

«C’est une mixtape assez street», confirme le rappeur, que plusieurs ont connu aux Word Up! Battles. «Les thèmes sont essentiellement marqués par la rue : je parle d’argent, de surveillance policière, de crimes, de prison… Bref, de tous les éléments qui, dans un certain milieu, peuvent rendre quelqu’un paranoïaque.»

«Faut pas trop prendre ça au sérieux non plus», nuance-t-il. «Je ne suis pas un maniaque… Y a un sens très figuré à tout ce que je dis. Le thème de la paranoïa teinte l’ensemble de l’album, mais c’est pas uniquement ça.»

Sur le premier extrait Pinel, qui a obtenu une rotation sur la renommée plateforme/radio française OKLM, le vétéran de la scène hip-hop québécoise évoque l’hôpital psychiatrique montréalais afin de mettre en relief cette dite paranoïa.

À travers des récits comme celui-ci, Obia s’intéresse à la subjectivité et aux différents degrés de lecture et d’analyse des évènements. «Pour la plupart des gens, une voiture qui passe deux fois devant le même endroit, c’est sans doute quelqu’un qui se cherche du stationnement. Mais pour un paranoïaque, c’est probablement quelqu’un qui cherche du trouble. C’est ce genre de situation dont je parle», dit-il.

Pour appuyer sa cinglante trame narrative, le rappeur est allé fouiller ici et là dans les réserves instrumentales infinies de l’internet : «C’est un projet enregistré entre 11h du soir et 3-4 heures du matin, donc j’y suis vraiment allé avec la vibe du moment. On peut dire que le choix des beats s’est fait de manière très spontanée. Pour une chanson comme Drogba, par exemple, je divaguais sur la chanson Jumpman de Drake et Future en reprenant les consonances du refrain. J’ai fait le même exercice sur Fortune à partir d’une chanson de Shy Glizzy.»

Deux compositions originales ponctuent cet album : l’une de son fidèle allié El Cotola et une autre du producteur étoile High Klassified. «Je suis allé chez lui, dans le sous-sol de ses parents à Laval», raconte-t-il, à propos du deuxième. «On s’est fait une petite session, et ça a cliqué tout de suite. J’ai d’abord trouvé le refrain, puis après j’ai écrit les couplets.»

Paru le 1er novembre dernier, Paranoïa vol. 1 a connu un accueil décent de la part de communauté hip-hop québécoise, qui attendait un retour d’Obia le Chef depuis trois ans, soit depuis la parution du sous-estimé Le Théorème, son deuxième album collaboratif avec Cotola. «Les gens étaient contents que je sorte un projet après un long silence», remarque-t-il. «Mais bon, ça reste une sortie Internet que j’ai uniquement promue sur mes réseaux sociaux et dans quelques radios communautaires. Je n’avais pas de grosses attentes.»

Ce samedi, il donnera une rare prestation au Club Lambi dans le cadre de Survival of the mongness, un événement spécial visant à souligner les 10 ans d’existence de l’émission de radio hip-hop Ghetto Erudit diffusée à CISM 89,3. «C’est une équipe qui a toujours mis de l’avant ma musique, que je sois présent ou non à leur émission», indique-t-il. «Ça me fait plaisir d’être là pour célébrer leur 10e anniversaire. Je vois ça comme un retour d’ascenseur.»

Pour l’occasion, il sera accompagné par plusieurs rappeurs et DJs respectés du milieu, notamment Dézuets d’Plingrés, Figure8, FunkyFalz, Karma Atchykah, Osti One, Syme et Green Hypnotic. 

Club Lambi (Montréal), 3 décembre (21h30)

Nouveautés d’envergure //

Originaire de Gatineau, le Montréalais d’adoption Sam Faye (ex-Kalibre) présente le clip de la chanson titre de son premier album solo.

[facebook]1008249589321689[/facebook]

Un freestyle de qualité signé D-Track, qui multiplie les rimes avec fougue.

[facebook]1209270509166433[/facebook]

Producteur de L’Amalgame, Catboot montre enfin de quel bois il se chauffe en solo avec Duct Tape, une première beat tape ponctuée de quelques apparitions vocales de ses amis.

L’équipe du Sac de chips a mis au point un ludique mélange entre les univers d’Alaclair Ensemble et de Pierre F. Brault, regretté compositeur des chansons de Passe-Partout.

Les remix d’Alaclair Ensemble continuent d’alimenter la toile hip-hop québécoise depuis la sortie de quelques versions a capellas de leurs récentes chansons. Lewis D des Maestronautes s’en est plutôt bien tiré.

L’infatigable Toast Dawg frappe fort avec ce parfait remix de Ça que c’tait. Via Feu à volonté.

Parlant du loup, le prolifique beatmaker a également partagé les excellents remix qu’il a faits dans le cadre du dernier GAMIQ, dont il assurait l’animation musicale.

Dead Obies sort les feux d’artifices pour l’efficace cinquième clip en soutien à son album Gesamtkunstwerk.

[youtube]PP0ryUDYzzs[/youtube]

L’une des plus éminentes révélations montréalaises des dernières années est sans contredit Jei Bandit. Il se surpasse avec ce premier EP solo officiel, Bolt.

Le Montréalais d’adoption torontoise brtrnd. poursuit ses explorations électro aux contours hip-hop avec jejune, nouvelle composition très accrocheuse.

Directement de Rouyn-Noranda, Mathew James propose un tout premier clip en carrière, Cruel.

[youtube]4km_vKtSQqc[/youtube]

Originaire de Québec, le mystérieux rappeur Les Sumériens livre une pièce rap club en collaboration avec ses alliés, le rappeur Velozo et le producteur Duff.

[youtube]UUCnQBo96rw[/youtube]

En attendant la sortie de Bonhomme pendu chapitre 2, prévu pour le 18 décembre, le Montréalais Lost se joint à B.Cliff sur Ennemis.

[youtube]-g03fmAl6oI[/youtube]

En vedette dans cette même chronique il y a quelques mois, Bilo Da Kid collabore avec Gato Da Bato ainsi que le jeune et prometteur Izzy-S sur la frappante Gros chef bandit.

[youtube]MSATa5_YtOE[/youtube]

Enima, l’un des phénomènes hip-hop montréalais de l’année, continue d’accumuler les bons coups sur Youtube, comme en témoigne ce nouveau clip regardé plus de 36 000 fois en cinq jours. Cette fois, il est accompagné par les rappeurs LK Tha Goon et White-B.

[youtube]xloXdasfhlw[/youtube]

Prévu pour la fin décembre, le deuxième album du rappeur Jonathan Emile, Phantom Pain, profite d’un nouvel extrait mettant en vedette la chanteuse Ezra Lewis.

[facebook]10154669730229178[/facebook]

Avec des collaborations de Sonny Black, Samy Elmousif, Jibré, Onesixx et Chukk James, le vétéran longueillois Corrosif balance Petit soldat.

Récit typique et convenu d’une vie de tournée mouvementée, le nouveau clip de Souldia est un hommage à ses nombreux fans fidèles.

[youtube]7toWPAZaWGk[/youtube]

Quelques jours après la sortie de son album La chute de l’ange, Infrak dévoile un clip caricatural pour Ready 4 the ride.

[youtube]KS6C8Q2lAZY[/youtube]

3 shows à voir //

Alaclair et Never Tête Enough

Alaclair Ensemble se rendra dans les Cantons-de-l’Est le temps d’un spectacle coloré et mémorable avec les bêtes de scène de Never Tête Enough.

Beat & Betterave (Frelighsburg), 3 décembre (20h30)

XXXPlosif Tour 2016

Trois shows à guichets fermés en trois soirs pour Dead Obies, d’abord à Québec ce soir, puis à Montréal et Gatineau en fin de semaine.

Club Soda, 2 décembre (20h)

Release party E.P.

Avec des prestations attendues de Rami.B (Planet Giza), HelloTaxi?! et Jfrxshh, Teddy the Beer sera plutôt bien accompagné pour le lancement de son nouvel EP électro-rap, Le loup et le téléphone.

Bleury-Bar à vinyle (Montréal), 6 décembre (21h30)