Rap local : Jei Bandit, PCL, Miles 1000 et Poirier
Musique

Rap local : Jei Bandit, PCL, Miles 1000 et Poirier

Chaque semaine, cette chronique vise à mettre en lumière les plus récentes sorties rap québécoises et à faire un étalage non-exhaustif des prochains shows hip-hop à ne pas manquer.

Jei Bandit, énergie vive et créatrice //

Révélation notable de la scène hip-hop montréalaise, le rappeur et producteur Jei Bandit s’affirme avec audace sur Bolt, un premier EP solo qui sort des sentiers battus.

Synthés lugubres, ambiances sombres, basses caverneuses… L’esthétique de Bolt n’a rien de très lumineux. Pourtant, son auteur dégage une certaine confiance quand on lui parle. «La musique est sombre, oui, mais je m’assure de trouver l’équilibre qu’il faut, en mélangeant les dark vibes autour de moi à mes émotions les plus puissantes», explique l’artiste qui aura 22 ans dans quelques jours. «Je suis assez négatif dans la vie, mais il y a du love en-dessous de tout ça. Les messages que j’envoie dans mes textes sont souvent nuancés.»

Le titre de ce premier EP solo a des échos assez profonds pour Jei Bandit : «Bolt, c’est l’énergie vive, créatrice, celle qui domine et qu’on veut partager au monde. C’est my own sort of love. Un des artistes que j’admire actuellement, c’est Sean Leon. Avec sa musique, il est très courageux et intimiste. Il est capable d’être très intense et de raconter comment il aime ses enfants. Moi, je m’inspire de ce vibe-là et je donne le meilleur de moi.»

Sur Head Honcho, le rappeur puise dans certains épisodes de son enfance et de son adolescence, une période particulièrement mouvementée qu’il a vécue entre Orlando (chez son père) et la Rive-Nord de Montréal (chez sa mère) : «Avec cette chanson, j’ai voulu montrer qui je suis vraiment. Plus jeune, on me disait que j’étais trop excité et que j’avais trop d’énergie. Y a des gens qui voulaient me calmer et m’empêcher d’être qui je suis. Maintenant, j’ai la chance de m’affirmer et de montrer que je n’ai plus peur de faire ce que je veux.»

Dans un mélange assez surprenant de glitch, de trap et d’électro, Bolt traduit avec intensité le parcours du rappeur. Loin de vouloir se cantonner dans une catégorie précise, Bandit a lui-même créé son style : le wokecore. «C’est une musique dans laquelle on peut se perdre et s’immerger», explique-t-il. «Elle a cette particularité de pouvoir nous faire à la fois penser et ressentir des choses. J’ai toujours eu une attraction pour la musique powerful, autant celle de Massive Attack et de Kid Cudi que de Tyler, The Creator. Comme eux, je ne veux pas m’inscrire dans une tendance, mais bien en créer une.»

Bolt arrive deux ans après l’album collaboratif Metanoia, créé en collaboration avec le producteur lavallois VXNYL, et plus de trois ans après Indigo, une première mixtape parue sous son ancien nom Jay R. Sans renier ces deux premiers projets, Bandit reconnait que celui-ci est de loin son plus about :  «Disons que la direction est plus claire. Avec VXNYL, la musique était bonne, mais les résultats n’ont pas été à la hauteur de ce qu’on espérait. Là, je me suis assuré de créer de quoi de solide qui pourra intéresser plus de gens.»

À court terme, le Montréalais désire se faire entendre à plus grande échelle. Fort de ses collaborations avec les rappeurs locaux Karyke et Knwbe ainsi que l’Atlantien Brndn., le preneur de son oddio et les producteurs OCTN et jamvvis, Bandit veut continuer de se nourrir des différentes rencontres artistiques qu’il fait : «J’aimerais m’établir à Montréal comme The Posterz ou High Klassified l’ont fait récemment ou, du moins, me rapprocher de ces cercles. Le but premier est de connecter avec tout le monde et de faire des shows avec des amis.»

En spectacle (DJ set) avec knwbe, Moriss Regal & Yerly, lunadeth et Mike Shabb & kap.dog

Blue Dog (Montreal), 10 décembre (23h)

Nouveautés d’envergure //

Le Montréalais d’origine chilienne PCL renoue avec ses complices 8ieme et Cart3l sur la pesante 300.

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Les rappeurs Random et Lost font une petite escapade bucolique dans leur nouveau clip.

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En vedette dans cette chronique la semaine dernière, le vétéran Obia le Chef présente un clip pour le premier extrait de sa mixtape Paranoïa vol. 1.

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Le rappeur installé à Pierrefonds T.K poursuit ses traductions de chansons américaines avec Used To This.

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Demon Doa explore des horizons cloud rap avec Gxlden Child sur Déconner.

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Le jeune et prometteur chanteur, producteur et rappeur Yen Dough s’offre un beau clip pour Bad Vibes.

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On n’est pas encore trop certain de comprendre ce qui s’y passe, mais Gauge pique la curiosité avec son nouveau clip.

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À 16 ans, Salimo fait preuve d’une certaine maturité sur cette pièce.

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Un an après A Trappin Ape, l’Italo-Montréalais Rowjay se prépare à sortir Carnaval de finesse et lance, en attendant, l’extrait CBTJ, qui vante la culture outremontaise et les comptes bancaires juifs.

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Le Montréalais Karyke risque de faire grand bruit dans les prochains mois, si l’on se fie à la constante qualité qu’il nous sert.

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Révélation de la scène anglo-montréalaise, Gabe ‘Nandez poursuit son ascension avec brio.

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Le Rouyn-Norandien Mathew James s’interroge avec plus de profondeur sur son troisième EP.

Koriass nous sert le résultat final de son Facebook live de trois heures, durant lequel il a répété une quarantaine de fois sa chanson Nulle part. La présence de Safia Nolin avec le chandail de la discorde est mémorable.

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Le vétéran James-Lee (Nazbrok) s’allie avec MAXO sur Freedom, chanson tirée de la compilation au concept assez large The Worldwide Mixtape volume 1.

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À l’occasion de son 20e anniversaire, Taktika actualise les chansons de ses cinq albums avec des couplets inédits, des beats réactualisés et de nouveaux invités. Le premier clip mélange les récits de Désintox et de Comme un ange, parus initialement sur Le coeur et la raison (2008).

[youtube]3HzMC_MYHbw[/youtube]

Le méconnu producteur montréalais spliff jacksun présente crumbs vol.1, un troisième EP, lo-fi.

L’éminent producteur d’adoption québécoise Pomo revisite une chanson du rappeur américain Goldlink.

La chanteuse R&B Zeina présente Trap Ballad, chanson composée par le producteur hip-hop Da-P.

Allié de Jah Maaz (LaF) dans le duo Jah Miles, le rappeur Miles 1000 se la joue funky en solo sur 1996.

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Le rappeur de 19 ans FouKi propose un clip pour Mabad, tiré de son premier album Plato Hess.

[youtube]C5J6TRYVPUc[/youtube]

Les remix d’Alaclair Ensemble continuent de prendre d’assaut la toile hip-hop locale cette semaine. Du lot, Poirier a tiré son épingle du jeu en mélangeant l’hymne Ça que c’tait au super succès Hotline Bling.

En matière de remix bas-canadien, notre collègue Antoine Bordeleau s’en tire également très bien avec son 3 AM Blunt mix.

Enfin, King Abid (Movèzerbe) renoue avec son ancien collègue Eman pour l’entraînante Fattouma.

[youtube]WbSjETYTIKY[/youtube]

3 shows à voir //

Noël dans le parc

Le festival hivernal bientôt incontournable prévoit une soirée hip-hop de calibre ce vendredi. Après des premières parties d’Empereur Pâdplatines et de KNLO, c’est Alaclair Ensemble qui prendra l’hiver montréalais d’assaut.

Parc Émilie-Gamelin (Montréal), 9 décembre (19h30)

Kaaris

Le rappeur français Kaaris aura de la belle compagnie ce soir, alors que le phénomène rap montréalais Enima le précédera à L’Olympia.

Olympia (Montréal), 8 décembre (20h)

Boulevard Live Jam

Enfin, le très talentueux producteur et multi-instrumentiste Téhu (de Dézuets d’Plingrés) viendra montrer de quel bois il se chauffe dans le cadre du lancement de son premier album solo, Boulevard.

Bleury-Bar à vinyle (Montréal), 9 décembre (22h)