Rap local : les 30 meilleurs projets de 2016
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Rap local : les 30 meilleurs projets de 2016

On l’a dit et redit : le hip-hop québécois a connu une année faste en 2016. Bien au-delà de sa branche franglaise surmédiatisée, la scène d’ici a multiplié les bons coups et a laissé entrevoir ce que la relève avait de bon à offrir. À l’heure des bilans, voici notre palmarès des 30 projets hip-hop québécois (albums, EPs et mixtapes) qui ont marqué les 12 derniers mois. 

30 : Souldia X Rymz – Amsterdam (Explicit / Silence d’or)

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Cherchant à s’évader de leur virulent quotidien, les rappeurs Souldia et Rymz trouvent refuge à Amsterdam, capitale emblématique de l’intoxication légale. En découle un premier album collaboratif efficace, qui témoigne de la complicité fraternelle entre les deux artistes. Critique complète à lire.

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29 : Gxlden Child – Helladi$e (Indépendant)

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La scène rap anglo de Montréal a bien compris les rouages du hip-hop moderne, celui qui mélange sans limites prédéfinies les élans trap massifs et les mélodies néo-R&B. Avec ce premier EP, Gxlden Child s’affiche comme une digne révélation.

28 : The Posterz – Bored In Canada (Moonshine)

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Le trio montréalais rend hommage au groupe électro culte Boards of Canada sur ce mini-EP qui est tout sauf ennuyant. Flirtant avec l’industriel et l’ambient, les trois acolytes montrent une fois de plus qu’ils ont de l’audace à revendre.

27 : B K L L O Y D – Dans l’vide (Indépendant)

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Issus du collectif LaF, le rappeur Bkay et le producteur Lloyd$ proposent un premier projet collaboratif qui dresse un portrait acéré d’une jeunesse montréalaise instable. Le mélange de hip-hop, de house, de jazz et de soul s’avère concluant.

26 : Obia le Chef – Paranoïa vol. 1 (Indépendant)

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Le maître des Word Up! Battles montre qu’il n’a rien perdu de sa verve sur cette mixtape encore trop sous-estimée. Chronique urbaine parfois rude, Paranoïa vol. 1 nous dévoile un rappeur hors pair.

25 : Loud Lary Ajust – Ondulé (Audiogram)

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Même si l’on regrette son départ prématuré, le trio rap visionnaire aura laissé ses fans sur une bonne note avec Ondulé, un EP à la production irréprochable qui mise sur des combinaisons percutantes et inventives. Critique complète à lire.

24 : Monk.E – Le gris impérial (Indépendant)

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Le prolifique rappeur montréalais Monk.E livre un habile sixième album solo. Appuyé par les productions soul et jazz du talentueux producteur français Gyver Hypman, il critique le gris ambiant qui l’entoure.

23 : Yen Dough – Lawless (Indépendant)

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Originaire de Joliette, le jeune chanteur, rappeur et producteur de 18 ans s’impose comme un pionnier québécois du R&B alternatif grâce à Lawless, un premier EP sur lequel il fait preuve d’une surprenante maturité artistique.

22 : Susiety – Woke (NoBad Sound Studio)

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La relève rap montréalaise se fait de plus en plus jeune, comme le prouve le prometteur sextuor Susiety. Formé au No Bad Sound Studio, une alternative de la maison des jeunes de Côte-des-Neiges pilotée par Dr. MaD, le groupe formé de rappeurs et producteurs de 17-18 ans impressionne avec Woke.

21 : LaF – Monsieur-Madame (Indépendant)

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Formée de trois rappeurs et d’autant de producteurs, LaF (ex-LaFamille MTL) offre une excellente entrée en matière avec Monsieur-Madame, un album concept qui témoigne d’une chimie naturelle et d’une expertise musicale évidente.

20 : Koriass – Love Suprême (7ieme Ciel)

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Ce quatrième album de Koriass est une œuvre étoffée qui gagne à être découverte au-delà de la première impression. On y retrouve certaines des chansons les plus abouties du rappeur eustachois (Blacklights et Nulle part en tête de liste). Critique complète à lire.

19 : D-Track – Message texte à Nelligan (Coyote)

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Au lieu de célébrer l’ignorance et le culte du vide, à l’instar de beaucoup de ses confrères rappeurs, D-Track allie forme et fond avec une créativité soutenue sur son quatrième album, qui profite d’un brillant enrobage soul aux influences funk et jazz. Critique complète à lire.

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18 : Artistes Variés – The Link Up (Indépendant)

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Initiée par le journaliste indépendant Julien Mckenzie, cette compilation tâte le pouls de la relève hip-hop de Montréal. De Moriss Regal à Planet Giza en passant par Jei Bandit, The Link Up rassemble et met en lumière des talents purs.

17 : GrandBuda – If It Happened To Me (Ghost Club)

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Le DJ, producteur, rappeur et artiste visuel montréalais livre un ambitieux et foisonnant premier album, entièrement composé par l’ingénieux Prince Club. Les deux complices y dévoilent un objet artistique touffu, qui s’inspire fortement des tendances hip-hop américaines.

16 : Lost & White-B – En noir et blanc (Indépendant)

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On les voyait évoluer séparément depuis quelque temps déjà, mais disons que cette excellente première mixtape collaborative a confirmé bien des choses. Arpentant des brûlots trap classiques, les deux rappeurs prouvent qu’ils sont des as du micro, capables de construire des textes intègres et intelligents.

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15 : Planet Giza – Road 2 Pharaon (Indépendant)

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Le jeune trio vise dans le mille avec ce deuxième EP, qui met de l’avant basses lourdes et mélodies vives aux échantillons arabisants. Savoureuse mise en bouche avant l’album complet, Road 2 Pharaon est bien plus qu’une carte de visite.

14 : Catboot – Duct Tape (Indépendant)

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L’exceptionnel beatmaker du quintet rosemontois L’Amalgame offre ici un somptueux «racollâge préparatoire au Tie Wrap». Enchevêtrement de beats morcelés et volontairement approximatifs, Duct Tape est une œuvre libre et éclatée.

13 : Tommy Kruise – Memphis Confidential Vol. 2 (Indépendant)

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Quatre ans après un premier volume qui reprenait essentiellement l’esthétique de la scène hip-hop de Memphis, l’éminent beatmaker Tommy Kruise montre qu’il est plus jamais en possession de ses moyens.

12 : Téhu – EP Boulevard (Indépendant)

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Fruit d’un parcimonieux travail, ce premier album du multi-instrumentiste d’origine drummondvilloise est un bijou dans son genre. Hommage à l’âge d’or du piano électrique, EP Boulevard navigue à bon escient entre hip-hop et jazz progressif.

11 : Rednext Level – Argent légal (Coyote)

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Sur une scène hip-hop québécoise qui se prend de plus en plus au sérieux, le premier album de Rednext Level détonne avec éclat. Sur des productions hip-pop aux intonations house, neo-funk et dancehall tropical, Ogden et Watson livrent des textes divertissants. Critique complète à lire.

10 : Rymz – Petit Prince (Silence d’or)

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Longtemps ignoré par les médias québécois, Rymz propose un deuxième album saisissant, où il expose ses réflexions franches sur les idées préconçues de la vie. Il se tient généralement loin du format pop consensuel grâce à des compositions originales du Guadeloupéen Gary Wide. Critique complète à lire.

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9 : Musoni – Niggas Is Allergic (Indépendant)

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À la recherche du chaos sonore, le producteur Musoni (qu’on a découvert durant les soirées Artbeat Montréal) présente le discordant mais habile Niggas Is Allergic, premier EP solo qui privilégie la déconstruction au polissage.

8 : Ragers – Unum (Indépendant)

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Le trio de producteurs et musiciens montréalais fait preuve d’une évolution tangible sur cet exceptionnel deuxième mini-album, qui fait suite à l’incisive entrée en matière Chapters. Billy Eff et Husser (de The Posterz) rayonnent parmi les multiples rappeurs invités.

7 : KNLO – Long jeu (7ieme Ciel)

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Plus de 15 ans après ses débuts sur la scène rap de Québec, KNLO propose un remarquable premier album officiel. Mélomane indéfectible, le membre d’Alaclair Ensemble embrasse les musiques fondatrices du hip-hop et flirte avec les éléments qui cisèlent actuellement le style. Critique complète à lire.

6 : Jei Bandit – Bolt (Indépendant)

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Le rappeur montréalais surprend et déstabilise avec ce premier EP solo, qu’il a composé en collaboration avec les producteurs jamvvis et OCTN. Ambitieux et équilibré, Bolt dévoile des ambiances très sombres et met de l’avant des réflexions nuancées.

5 : Bueller – Melancholy Status (Indépendant)

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Pour son huitième projet en carrière, Bueller met les bouchées doubles et propose une fusion organique entre hip-hop, jazz, soul et R&B. Fin mélodiste, le producteur montréalais mise sur un groove à la fois accrocheur et contemplatif.

4 : Alaclair Ensemble – Les Frères cueilleurs (7ieme Ciel)

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Revitalisés par leurs projets respectifs, les six acolytes d’Alaclair Ensemble proposent un quatrième album plus cohérent et homogène que leur précédent Toute est impossible. À la barre de l’essentiel des compositions, Vlooper échafaude des structures de chansons irrégulières, menées par des transitions fluides et ingénieuses. Critique complète à lire.

3 : Dead Obies – Gesamtkunstwerk (Bonsound)

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Pour son très attendu deuxième album, Dead Obies propose une audacieuse formule partiellement live, menée à terme par le prodigieux Vnce. Vivant du paradoxe d’avoir réussi à «make it» sur la scène rap québécoise et de toujours travailler «au salaire minimum», les cinq rappeurs signent des textes bien ficelés, livrés avec des flows malléables et dynamiques. Critique complète à lire.

2 : Brown – Brown (7ieme Ciel)

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Élaboré sur une période de trois ans, ce premier album du trio père-fils complété par l’éminent Toast Dawg mélange les genres et les époques avec un épatant souci du détail, tout en s’appuyant sur un propos social intègre. Cet album d’exception amène un vent de fraîcheur au hip-hop québécois. Critique complète à lire.

1 : Kaytranada – 99.9% (XL Recordings)

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Couronné du prix Polaris 2016, ce premier album du producteur originaire de Saint-Hubert est un chef-d’œuvre unique, qui ne mettra pas de temps avant de prendre sa place au sein des classiques de la musique québécoise, tous styles confondus. Explorant divers styles (jazz, house, R&B…), Kaytranada s’assure de livrer un album homogène en exhibant un groove imparable, qui puise son essence dans les fondements mêmes du hip-hop.

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