Rap local : Sonido Pesao, Enima, Green Hypnotic et c-nek
Chaque semaine, cette chronique vise à mettre en lumière les prochains shows et les plus récentes sorties des scènes rap et hip-hop instrumental québécoises.
Sonido Pesao, forte diversité //
Gagnant du Prix de la diversité en musique 2016, le groupe hip-hop latino Sonido Pesao se prépare à chauffer les planches du Groove Nation ce vendredi.
Accompagné par le groupe Bumaranga, reconnu «pour son énergie et sa fidélité aux racines de la cumbia afro-colombienne», et le DJ torontois Andres Obergozo, le quintet montréalais proposera son métissage chaleureux de hip-hop et de rythmes latino-américains, principalement ceux qui émergent de la cumbia. «C’est toujours rythmé, syncopé. Ça va du sexy au brut, de manière assumée», décrit le bassiste Julien Senez-Gagnon. «Il y a des flows saccadés, des refrains chantés, des grosses basses bien deep avec une touche d’électro et un côté super ludique en même temps (…) C’est latino, c’est hip-hop, c’est world, mais il y a aussi une énergie quasiment punk qui se dégage de ce qu’on fait, surtout en live.»
«Boom! That’s it!» poursuit Chele, l’un des deux rappeurs de la formation. «On a tellement de choses en nous qu’on veut exprimer. L’important, c’est de trouver l’équilibre entre tous les éléments.»
Et c’est cet équilibre que recherchent avec assiduité et méticulosité les membres du groupe depuis sa formation embryonnaire en 2006. Après une décennie d’activité sous le nom de Heavy Soundz, notamment marquée par une victoire au Syli d’Or en 2012, le groupe a resserré son noyau dur et a officiellement changé de nom pour Sonido Pesao l’an dernier.
L’album Reir Para No Llorar (Mieux vaut en rire qu’en pleurer) a d’ailleurs cimenté la nouvelle proposition. «C’est un album qui nous représente parfaitement en ce moment», explique Chele. «Avec la déportation de David Sanchez et le départ de Rila (NDLR Deux anciens membres de Heavy Soundz), le band prenait une nouvelle direction, et c’est à partir de là que Ian Lettre a pris position comme producteur.»
Complété par le rappeur Luny et la chanteuse Catherine Molnar, Sonido Pesao se dit encore choyé d’avoir remporté le Prix de la diversité en musique l’an dernier, remis dans le cadre de la rencontre annuelle des partenaires du Conseil des arts de Montréal. «On ne s’attendait vraiment pas à gagner ça», admet Chele. «Non seulement les autres bands étaient excellents, mais en plus, notre band est loin d’être classique. On avait l’impression que ce genre de prix allait plus couronner des bands traditionnels de ‘’musiques du monde’’. En fait, je suis content que ce genre de jury commence à prendre des risques et à sortir de sa zone de confort (…) On est vraiment fiers, car on a l’impression qu’ils voulaient marquer un genre de changement de cap à l’interne et qu’on incarne un peu ça pour eux.»
Tout comme Boogat et Alquimia Verbal, le groupe est bien conscient que sa survie passe à travers cette étiquette fourre-tout et indéfinissable des musiques du monde. «Comme beaucoup de gens, on trouve que le terme est un peu galvaudé. On peut pas rejeter en bloc cette étiquette-là non plus. L’industrie a besoin de catégoriser les choses, plus pour elle-même que pour les gens, j’ai l’impression», analyse Julien Senez-Gagnon. «On se fait systématiquement classer là-dedans (…) et parfois, c’est à se demander c’est quoi le “degré zéro” de la musique du monde. Pour certaines personnes, ça veut dire une fille qui joue de la flûte de pan à genoux sur un tapis à l’ombre d’un séquoia par un matin brumeux, alors que pour d’autres, ça veut dire des formations comme Sonido Pesao, des projets comme ceux de Poirier, Pierre Kwenders ou même Major Lazer. Nous, on sait où l’on se situe là-dedans. C’est sûr que ça ratisse un peu (trop?) large, mais il n’y a pas de solutions simples à des enjeux comme ceux-là. Depuis quand c’est facile de catégoriser et compartimenter l’art?»
Sonido Pesao avec Bumaranga et DJ Andres Orbegozo – Groove Nation (Montréal), 19 mai (21h)
Nouveautés d’envergure //
Après un court séjour en prison, le controversé Enima met la table pour la sortie de son projet Éclipse (16 juin 2017) avec le clip For The Low.
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Le duo Blicky x Loss One offre la salve trap Real Nxgga Deya.
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Le phénomène MTLord pose son flow complexe sur une production aux tons west coast.
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MTLord fait aussi bonne figure sur Gang, nouvelle pièce de son collègue Jtreal.
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Obia le Chef livre un nouveau clip/extrait de sa percutante mixtape Paranoïa vol. 1.
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Dix ans après [youtube href= »https://www.youtube.com/watch?v=ahfSb66HACA »]la version originale [/youtube]de CDX, le rappeur Yes Mccan (Dead Obies) remet au goût du jour l’adage Fais pas ton niaiseux. Son premier maxi solo paraît ce vendredi.
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Rowjay rend hommage à son quartier.
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Trois ans après un premier EP collaboratif de grande qualité, le duo d’origine trifluvienne Moriss Regal & Yerly rapplique avec Hundreds, premier extrait du EP Blue prévu pour ce vendredi.
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Le fier Lavallois Green Hypnotic s’allie avec ses camarades Yen Dough et Wab Lunick sur l’accrocheuse Heavy Metal.
Comme beaucoup de ses collègues du Team XXI, le emcee Burb 5:13 poursuit ses explorations en solo.
Kirouac dévoile au grand jour son amour des Crocs. Le projet au titre incroyable Je m’en rappelle plus, mais c’est vraiment bon paraîtra le 25 mai.
L’imparable trio formé des rappeurs Fouki et Kevin Nash ainsi que du producteur QuietMike frappe fort une fois de plus.
Le vétéran Le Chum annonce la sortie de P.M.S.D.S.C. (Pardonne-Moi Seigneur D’Avoir Sorti Ça) avec L’élu, une autre bombe du rappeur vilain Colonel.
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Snk arpente une rythmique dancehall sur Ozeille, premier extrait de son EP Saphir.
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Incarcéré depuis quelques jours (et pour un bon moment, selon ce qu’a appris le site HHQC), Lost renoue avec son acolyte Ryan sur Slow Motion.
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Le polyvalent Shash’U offre un remix de la chanson Montreal XO de Laurence Nerbonne auquel se joint le renard Rymz.
En vedette dans cette même chronique la semaine dernière, les rappeurs Sam Faye et D-Track offrent leur deuxième EP en duo, Stéréo.
Le rappeur/poète c-nek se joint à l’éminent producteur jazzy rap Téhu sur calorifères.
Le rappeur montréalais Knowledge s’affirme avec intelligence et volubilité sur Affirmative Action.
À quelques jours de la sortie du EP Sideways, le duo Ghostnaut & Dualib mélange soul et hip-hop sur Raindrops, en collaboration avec Coin Banks, Elodie Rama et Mr. J. Medeiros.
Tommy Kruise surprend avec une production soul chaleureuse sur MTLIEN, nouvelle pièce du rappeur Wasiu coproduite par Dear Lola.
Membre de La Collection, le jeune et créatif Asw&ll se fait plus intimiste sur I Just Wanna Feel Good.
Signé sous Productions Organizés, LeMind dévoile un nouvel extrait de son album Overdose.
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Deux semaines avant la sortie du mini-album Éléphant rose, le collectif Casse-Croute lance Nintendo.
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Entre indie R&B et hip-hop, Gotti Banxx profite d’une production signée Jei Bandit.
Toujours aussi génial dans son genre, le rappeur expérimental Hardbody Jones est à son meilleur sur Flooded.
3 shows à voir //
Pour une rare fois, la légende du hip-hop local Yvon Krevé se produira sur scène, et ça se passe vendredi à Drummondville avec GunDei.
Pub Hériot (Drummondville), 19 mai (21h30)
Le duo montréalais Moriss Regal & Yerly fait les choses en grand pour la sortie de son deuxième projet. Après une soirée de lancement dans un loft privé, il poursuivra la soirée jusqu’aux petites heures du matin avec un after-party durant lequel se produiront notamment jamvvis et fruits. Contactez Moriss Regal pour plus d’informations.
Loft à confirmer (Montréal), 20 mai (22h)
La ligue de battle rap WordUP! cherche ses prochaines têtes fortes. On pourra notamment y voir Dirty Chris (du Loud Pack), Arnô, Visage Pâle et, surtout, Smitty Bacalley, qui a récemment fait paraître l’inclassable Stockholm avec Jay Scott.
Le Sino (Montréal), 20 mai (19h)