Sublimer la nature
Quand on lui demande ce qui le fait rester dans son coin de pays natal, Francis Faubert répond sans hésitation: «Ici, on a de l’espace. C’est important pour moi de pouvoir respirer. Mais c’est certain qu’avec ce que je fais, je ne pouvais pas me permettre d’aller vivre trop creux dans le bois. L’Outaouais, ça me permet d’être pas trop loin de Montréal tout en vivant un peu plus d’isolement, sans avoir l’espèce de hype touristique des Laurentides. Pour avoir la crisse de paix, c’est parfait.»
Cette sainte paix, elle est d’ailleurs essentielle à son œuvre. Pour composer son plus récent album, Maniwaki, Faubert s’est enfermé dans son shack, au fond des bois, pour s’imprégner de la nature outaouaise. «Pour moi, c’est le plus beau décor qu’il y a. Tu sais, c’est juste comme des collines, des lacs, juste du relief, quelque part entre les montagnes et les plaines. Un coup que je suis isolé dans la nature, tout s’intègre tout seul, le processus créatif commence de lui-même.» C’est donc toutes ses rencontres, ses idées et ses inspirations qui passent par le filtre de la ruralité de l’Outaouais quand il s’assoit devant une feuille de papier pour créer.
Les soirées passées autour du feu à jouer ses tounes en étant accompagné d’amis d’enfance, c’est une forme de convivialité de laquelle l’artiste ne pourrait se passer, comme un ressourcement qui le ramène aux bases de son art. «J’ai été élevé sur une terre de 100 acres, donc on avait jamais besoin d’aller bien loin pour se sentir en pleine nature. C’est un feeling qui ne peut pas se retrouver en ville.» Mais l’Outaouais, ce n’est pas que de la nature. Commençant ses soirées en se promenant dans les terres, le jeune Faubert finissait la plupart du temps dans les cafés de Wakefield à boire de la bière et à participer à des soirées open mic. «Wakefield, c’est un petit village anglophone, mais y a vraiment une soif de culture là-bas. Je me souviens d’avoir vu Arcade Fire et Patrick Watson au Mouton noir, avant qu’ils ne deviennent big… La plupart des bands qui tournent entre Toronto et Montréal s’arrêtent là plutôt que d’aller jouer à Ottawa, c’est vraiment une place le fun.»
Bien qu’il soit actuellement un peu trop pris dans le temps pour redonner à la communauté qui l’a vu grandir, Faubert ressent un besoin de l’aider à croître sur le plan culturel. Après tout, s’il a décidé d’y rester, c’est qu’il sent que la région a quelque chose à offrir. «C’est difficile pour moi en ce moment avec les shows, la création et tout ça, mais j’ai vraiment envie de m’impliquer dans la vie culturelle d’ici. Moi, j’habite ici, pis j’ai envie que le monde vienne voir à quel point c’est un coin attrayant… J’ai des idées, j’ai plein de projets, mais je peux pas trop t’en parler pour l’instant!» Chose certaine, Francis Faubert est à surveiller de près!
Les choix de la rédac
On ne peut pas visiter l’Outaouais sans à tout le moins faire un détour au Musée canadien de l’histoire. L’établissement à l’architecture marquante présente entre autres une superbe exposition sur la préhistoire des Tsimshians.
100, rue Laurier, Gatineau, museedelhistoire.ca
Pour ceux qui désirent en apprendre plus sur la culture et l’histoire algonquine, le Centre culturel Kitigan Zibi Anishinabeg est tout indiqué. On y présente des expositions, des artefacts, des tableaux et des photographies portant sur ce peuple aux traditions riches.
54, Makwa Mikan, Maniwaki, kzadmin.com
Pour du divertissement un peu plus alternatif, le House of Targ d’Ottawa est un hybride entre une salle de spectacle DIY et une arcade rétro où l’on peut du même coup assister à un concert en améliorant son score à Pac-Man.
1077, rue Bank, Ottawa, houseoftarg.com
En Outaouais selon Francis…
On mange où?
Il faut absolument passer au Café Entre Amis. «Le nom est un peu pastoral, mais écoute bin. J’pense qu’ils sont rendus numéro un sur Trip Advisor. Ils font des déjeuners et des lunchs, ils ferment à 15h, mais c’est juste malade comment c’est bon. C’est deux chefs réputés qui ont ça, ça vaut vraiment le détour!»
491, rue Notre-Dame, Montebello, 819 664-5332
Un événement culturel marquant?
Évidemment, c’est le Festival de l’Outaouais Émergent qui remporte la palme. «Le FOÉ a pris une tournure un peu plus communautaire récemment, et c’est revenu à la mission de base: promouvoir les talents locaux. L’équipe fait des miracles avec toutes les coupes qu’il peut y avoir dans c’t’ostie de milieu-là. Ils se démènent pis ils créent une super bonne vibe.»
Centre-ville de Gatineau, septembre 2017 (dates à confirmer), festfoe.ca
On se promène dans quel coin?
Le lac la Pêche, un incontournable pour se tremper le corps. «Tout près de Duclos, le village où je suis né, y a ce lac-là qui est vraiment très beau. C’est dans le parc de la Gatineau, et y a une plage où vont les touristes… Le truc, c’est de continuer plus loin, passé la plage. Là, y a une espèce de grosse roche pour plonger, c’est le meilleur spot pour faire des feux et boire de la bière en paix.»
Lac la Pêche, parc de la Gatineau, chemin Sincennes, Pontiac