Musique

Gorillaz : Des bêtes de scènes bédéesques

Le groupe de Damon Albarn était parmi les plus attendus de la programmation du FEQ et n’a certes pas déçu le public très nombreux venu l’acclamer.

Malgré qu’il s’agissait du premier concert de Gorillaz au Festival d’Été de Québec, la formation anglaise n’en était visiblement pas à sa première scène d’envergure. Gravitant autour de leur dernier album, Humanz, paru en avril dernier, le spectacle a su tenir la foule en haleine du début à la fin.

Sur scène, Gorillaz s’avère être bien plus que les projections des emblématiques personnages que sont Murdoc, Russel, 2-D et Noodle. L’aspect visuel, quoique très léché, n’a pas réussi à voler la vedette au charismatique Damon Albarn, sillonnant la scène de long en large, le sourire au lèvres. Appuyé par de solides musiciens et une armée de choristes (!), le leader du groupe semblait avoir un sincère plaisir à animer généreusement son public, allant même jusqu’à danser dans la foule sur leur succès radio DARE, en fin de parcours.

Damon Albarn (Crédit: Renaud Philippe, Courtoisie Festival d'été de Québec)
Damon Albarn (Crédit: Renaud Philippe, Courtoisie Festival d’été de Québec)

Il fallait s’y attendre, ce sont les pièces tirées des premiers albums de Gorillaz qui ont reçu le plus chaleureux accueil, alors que les titres de Humanz, fort bien livrés sur scène, ont tout de même piqué la curiosité des spectateurs. Comportant de nombreux invités, dont la majorité simplement incarnés en projections sur écran géant, les plus récentes chansons ont tout de même pu bénéficier de la présence de Danny Brown, Kelela (croisant leurs voix sur Submission) et du surprenant Jaime Principle (rayonnant animateur de foule sur Sex, Murder, Party).

Les moments forts du spectacle demeurent l’interprétation de  la sympathique 19-2000, de l’hymne pop We Got the Power, alors que les premières notes de mélodica annonçant Clint Eastwood ont semé la folie des festivaliers, entonnant le refrain d’un même souffle pour une finale mémorable.

 

Grillz et R&B au soleil couchant

Tâche ingrate que celle de faire une première partie sur les plaines d’Abraham, alors que le soleil tarde à se coucher, bien accroché au sommet du Concorde. C’est pourtant la mission qu’a tenté de relever la jeune chanteuse R&B Kelela. Seule en scène, cette dernière paraissait minuscule sur la plate-forme, ce qui ne l’a pas empêché de donner une prestation intéressante, tissée de refrains langoureux et de beaucoup d’amour.

Kelela (Crédit: Renaud Philippe, Courtoisie Festival d'été de Québec)
Kelela (Crédit: Renaud Philippe, Courtoisie Festival d’été de Québec)

Quelques instants plus tard, le phénomène Danny Brown apparaissait sur scène avec désinvolture. Assaillant la foule d’une basse très (trop?) vibrante, le rappeur à la réputation d’enfant terrible a donné une performance en crescendo, où Smokin & Drinkin a finalement réussi à ranimer le public…d’un seul côté de la scène. « Fuck this side, i’mma play on that side for the rest of the night! Go get a drink », indique-t-il moqueusement aux festivaliers d’avant-scène. On l’aura tôt appris; lorsqu’on s’appelle Danny Brown, on peut se permettre d’être exigeant avec son public. Un commentaire qui rappelle évidemment celui de Kendrick Lamar, au même événement, la semaine dernière.

 

// À voir ce soir: l’hommage à Bob Walsh à l’Impérial Bell dès 19h45 ou Muse sur les plaines à 21h. Entre les deux, notre coeur balance.