Rap local : O.G.B, hip-hop bouillonnant
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Rap local : O.G.B, hip-hop bouillonnant

Chaque semaine, cette chronique met en lumière l’oeuvre des rappeurs et des producteurs québécois les plus intéressants du moment. Au programme : entrevue, revue non-exhaustive des nouveautés de la semaine et aperçu des prochains spectacles à voir.

Entrevue //

Fusionnant jazz, funk et hip-hop, le septuor O.G.B se démarque sur la scène rap québécoise avec une formule organique bouillonnante.

Lancé la semaine dernière, Volume un marque par son minutieux dosage entre explorations progressives et éléments accrocheurs. Enregistré au studio 270, ce premier album a nécessité une concertation de la part des sept multi-instrumentistes. «On a fait beaucoup de shows l’an passé et, au lieu de se diviser la petite cagnotte chaque fois, on gardait ça dans un pot. En fin de compte, on a amassé une couple de milliers de dollars, qui nous ont servi pour louer le studio pendant trois jours», explique Franky Fade, seul rappeur de la formation.

«Ça a été très serré dans le temps», ajoute le bassiste Vini Claude. «Y’a donc fallu s’ajuster et répéter en conséquence. Pendant un mois et demi, on se rencontrait très souvent pour pratiquer. Le fait qu’on soit sept, ça a aussi aidé à l’organisation, car on s’est divisé les tâches.»

Complété par le batteur escogrif, le producteur et arrangeur sambé, le claviériste GreenPiece, le guitariste électrique The Architect et le saxophoniste et flûtiste ict, O.G.B (pour Original Gros Bonnet) tire profit de la richesse musicale et des talents distincts de chacun de ses sept membres. C’est d’ailleurs cette complémentarité créative qui a amené les musiciens et amis à se rassembler officiellement en 2016 au cégep Saint-Laurent, là où ils ont tous suivi une formation en musique classique ou jazz. «Sambé et moi, on habitait dans un appart situé à un coin de rue du cégep vers 2014-2015. On a fait nos premières compositions là-bas», relate Franky Fade, qui était alors uniquement pianiste. «Quand les autres se sont ajoutés, on s’est rendu compte que ce qu’on faisait, c’était très hip-hop et qu’on avait besoin de quelqu’un au micro.»

À lui seul, To Pimp a Butterfly, classique instantané de Kendrick Lamar, a donné envie à Fade d’empoigner le micro. «J’ai beaucoup écouté ce disque-là, et ça m’a porté à écrire mes premiers textes. Avant ça, j’avais pas vraiment été exposé à la culture hip-hop. Ensuite, on a trouvé GreenPiece pour me remplacer aux claviers.»

«J’me rappelle qu’on était tous en réunion à l’appartement quand Franky est arrivé avec cet album-là et qu’il nous l’a fait écouter», poursuit Vini Claude. «Ça m’a pris du temps à comprendre c’était quoi, car j’étais davantage un fan de R&B et de funk. Parallèlement à ça, y’avait aussi l’album III de BadBadNotGood qu’on écoutait beaucoup.»

Paru en février 2017, un premier EP homonyme a jeté les bases de la formule hip-hop dynamique du groupe, qui prend forme avec plus de consistance sur Volume un.  Comme d’habitude, c’est sambé et ict qui ont composé en majeure partie les chansons. «Ils étaient plus organisés que pour l’EP», raconte Vini Claude. «Ils se rencontraient une fois par semaine et, ensuite, ils nous sont arrivés avec des idées claires et des compositions sur papier.»

«La grosse différence avec l’EP, c’est que les tounes étaient prêtes à 80-90% quand on est arrivés en répétition. Les impros étaient uniquement réservées pour les parties solos des chansons», explique Fade.

Inspiré par les albums de la formation texane Brockhampton, qui ont carrément changé sa façon «de voir le hip-hop», le rappeur s’est ensuite basé sur les compositions instrumentales de ses compères pour écrire des textes spontanés, davantage portés sur la sonorité des mots que sur un sens profond. «C’est toujours flow first. C’est la façon la plus naturelle d’écrire du rap quand t’as pas nécessairement un concept établi ou un message à faire passer. J’y suis allé avec ce que je ressentais, de façon impulsive.»

Rappeur bien en vue de la relève depuis la sortie de son EP solo Diamonds (In the Rough) en novembre dernier, Franky Fade aborde son évolution musicale et humaine dans les textes de Volume un. «Dernièrement, j’ai délaissé totalement le piano au profit du rap et, d’une certaine façon, j’ai appris à assumer mon rôle de rappeur. Ça m’a donné une conscience nouvelle que j’essaie de transmettre dans mes textes. J’ai pus peur de m’affirmer, car mon but, c’est d’explorer jusqu’où mes habiletés peuvent m’amener.»

Lancement d’album – Le Ministère (Montréal), 14 avril (21h)

Nouveautés d’envergure //

Après un passage remarqué à Tout le monde en parle, Loud y va d’un clip pour la chanson la plus pop de son premier album solo Une année record.

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Le jeune Zach Zoya pose habilement sur cette production de High Klassified, qui fera paraître un nouvel EP à la fin du mois.

Teddy The Beer propose un flow souple et posé sur La faucheuse.

En constant développement artistique, le collectif Team XXI signe un deux titres original mettant notamment en vedette Franky Fade et chrysalis.

Glyda et Aswell (de La Collection) sortent d’un hiatus de quelques mois avec Get It.

La rappeuse montréalaise Gaby Harvey dévoile son flow mélodieux et vaporeux sur Sway.

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Le tout nouveau quatuor The Odds présente le premier extrait de What Are The Odds? en compagnie de l’arrangeur et producteur Roby (ex-Save Yours).

Le beatmaker montréalais Slumgod publie une série de beats trap à vendre.

Neuf mois après Tables TurnKGoon s’allie avec Deucebeatz pour l’EP No Caption.

Izzy-S s’attaque aux haters dans son dernier clip.

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Enima livre la mixtape très attendue OPN, qui comprend 21 nouvelles chansons dont l’extrait/clip Misère.

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Les Anticipateurs ont profité de leur passage à Paris pour tourner le clip de Cirque du soleil.

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Le Limoulois Steve Beezy livre un nouveau clip en soutien à son dernier projet La réforme vol. 3.

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Lil Deezy (l’un des plus talentueux membres du collectif Les 13 Salopards) lance I Will Never Blow Up, un premier album officiel.

Le prometteur Speng Squire annonce la sortie de son projet This Moment Belongs To Us avec avec un premier extrait de calibre.

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Armé d’un flow soutenu qui carbure à l’intensité, LeMind propose un aperçu de son album BarzzZ prévu pour le début de l’été.

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Syme se proclame «rebelle avec pas de cause» dans Vie de star, nouvel extrait de son album Grosse tête paru début mars sous HLM.

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Le Gaucher expérimente un territoire trap élémentaire et virulent sur Les Cités Dope.

Le Montréalais Lougy Badness y va d’une chanson soul rap bien ficelée.

Encore trop sous-estimé sur la scène rap de la métropole, le tandem Jimmie D et Nicholas Craven rapplique avec le clip de Penthouse Animals, originalement paru en 2016 et téléchargé à nouveau sur Youtube après une suppression accidentelle.

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L’inclassable rappeur et producteur Reptile Rampant accélère la cadence avec un funk rap intense à souhait sur Dead Fish.

L’intraitable Beeyoudee s’allie avec le producteur et DJ Manspino (ex-Sans Pression) sur l’album Rétroviseur.

3 shows à voir //

Beeyoudee

Accompagné par Seif de Limoilou Starz, Beeyoudee offrira une prestation en soutien à son plus récent album.

Cégep de Sainte-Foy (Québec), 11 avril (12h)

50 / 50 Rap Show

Le trio artistique Odds lancera son tout premier EP, What Are The Odds?, en compagnie de Mitch Donovan (ex-Save Yours).

Entre-Nous (Montréal), 13 avril (21h)

Révèle la relève

Dorénavant séparé, le quatuor Bad Nylon présentera un dernier spectacle en carrière, en compagnie du vétéran KNLO.

Maison de la culture Maisonneuve (Montréal), 13 avril (20h30)

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