Michel Louvain : le bilan d’une «belle vie»

Comment l’idée de cet album vous est venue?

Je voulais faire un CD avec des chansons que les gens peuvent fredonner dans leur maison ou leur résidence. Des chansons que tout le monde connait, sur lesquelles tout le monde peut danser.

Plus précisément, comment vous les avez choisies, ces pièces?

J’ai demandé aux gens sur ma page Facebook de me donner des titres de chansons qu’ils aimeraient que j’enregistre. Je peux-tu te dire que la liste a été très longue? Là-dedans, il y en a qui étaient pas du tout dans mon style et d’autres que j’avais déjà enregistrées. Sincèrement, je sais pas pourquoi ils me les ont demandées, celles-là… Probablement qu’ils ne se souvenaient plus de mes premiers microsillons! En fin de compte, j’ai retenu cinq chansons qui provenaient de suggestions et les autres, elles viennent de mon cru ou de suggestions de mon producteur. J’ai notamment choisi L.O.V.E., que je chante à moitié en français et en anglais, ainsi que Besame mucho en espagnol et Quando quando quando en italien.

C’est une de vos rares incursions en d’autres langues, non?

C’est vrai qu’avant, j’osais pas trop. C’est mon producteur Martin Leclerc qui m’a donné carte blanche. Pour Quando, j’ai appelé un ami en Italie et je lui ai demandé de me réciter la chanson, que j’ai retranscrite à l’oreille, de la manière que je l’entendais. Ensuite, je l’ai enregistrée et, pour savoir si c’était bien, j’ai fait venir en studio mon ami Roberto Medile  [NDLR : chanteur et comédien québécois] . Il m’a dit : «Louvain, t’as 99%. Tu dois juste changer un ‘’A‘’ pour un ‘’O‘’!» J’étais très flatté d’avoir juste eu une faute, car j’ai toujours eu une très bonne oreille. J’avais fait la même chose pour reprendre Gangnam Style au Bye Bye il y a quelques années.

En écoutant l’album, on sent que vous avez beaucoup de plaisir. Votre livraison est très joviale, parfois même théâtrale. Je pense tout particulièrement à la pièce d’ouverture Magnifique…

Oui, et même que je ris à la fin de la chanson! D’ailleurs, Pierre Messier du studio Piccolo, où j’ai enregistré l’album, m’a dit un peu la même chose : «Tu souris, t’as l’air d’avoir du fun, Michel.» Et oui, j’ai eu du fun, car je les connais toutes très bien, ces chansons-là. Il y en a même comme Chacun garde dans son cœur ou Les plus jolies choses de la vie que j’ai faites en une prise. Mon pianiste m’a regardé et m’a dit : «On le savait que tu les connaissais, ces chansons-là… mais pas autant que ça!»

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Le titre, La belle vie, donne le ton à l’album. Est-ce que ça fait aussi office de bilan pour l’ensemble de votre carrière?

C’est Martin qui m’a dit : «On va faire un CD et ça va s’appeler ‘’La belle vie’’!» Au début, je l’ai regardé et j’ai dit : «Mais pourquoi pas ‘’La vie est belle’’?» Mais en fin de compte, je trouvais que son titre était beau, donc j’ai pas trop argumenté! Et oui, ça va avec ce que je vis. Je célèbre mes 62 ans de carrière cette année et je repars en tournée jusqu’à 2020, au moins…

Et vous êtes heureux à poursuivre les spectacles à ce rythme-là? Vous n’avez jamais besoin de pause?

Je reviens tout juste de Floride. Le 23 décembre, j’ai terminé 23 spectacles en 21 soirs pour Noël une tradition en chanson et je suis parti tout de suite après. Je suis revenu samedi soir passé.

À quoi ça ressemble, Michel Louvain en vacances? Êtes-vous capable de réellement lâcher prise?

En fait, je suis parti avec un démo de mon album, que j’ai longuement écouté. Après ça, j’ai reçu la vraie version mixée par FedEx et j’ai trouvé ça vraiment beau. J’ai profité de mes vacances pour apprendre les paroles des chansons. Je prenais le vélo tous les jours et je m’arrêtais pour écouter ça, bien assis sur le bord de l’océan. Ça m’a aidé à comprendre les chansons que je voulais faire en show pour les 2-3 prochaines années.

Donc vous n’avez pas vraiment décroché…

La tête me trotte tout le temps! Des fois, je prends un cocktail avec des gens et je pars dans ma bulle. On me demande : «Michel, t’es où?» D’autres fois, j’entends une chanson quand je suis avec des amis et, soudainement, je demande : «As-tu un crayon?» Je pars prendre le nom de la chanson en note, car je me dis que ça pourrait être bon de l’interpréter en show. Je rentre chez moi et je mets ça dans mon cartable «Chansons futures pour spectacle».

Justement, à quoi on peut s’attendre pour votre prochain spectacle?

Je viens de finir la grosse tournée de mes 60 ans de carrière en novembre. Cette fois, ça va être un peu plus intime, il y aura moins de musiciens à mes côtés, mais essentiellement, je vais refaire les mêmes salles. Je vais également rejouer au Casino de Montréal et j’en suis très content, car c’est moi qui ai fait l’ouverture de la salle de spectacle du Cabaret à l’époque. C’est un honneur pour moi d’y retourner.

La belle vie
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