Ce que Voir a écouté en janvier
Musique

Ce que Voir a écouté en janvier

Andy Shauf, Marie-Pierre Arthur, Fuudge et Wolf Parade, entre autres, ont pas mal tourné dans nos écouteurs. 

Andy Shauf

The Neon Skyline (Arts & Crafts)

L’ambiance feutrée de The Party se perpétue sur cet opus que j’avais vraiment hâte de mettre dans mes oreilles. Forcément, le Torontois (nouvellement déménagé, il vient de Saskatchewan) ramène sa clarinette, instrument encore associé aux harmonies poches du secondaire ou à la musique klezmer, et mise une fois de plus sur des arrangements assez somptueux merci et saupoudrés de petites épices country. Liées les unes aux autres et dans un ordre chronologique, les 11 plages racontent l’histoire à la fois banale et émotionnellement très chargée d’un type qui recroise son ex par hasard dans un bar. (Catherine Genest)

Rosalía

Juro Que (Columbia) 

Après une série de singles aux effluves plus sud-américaines (à commencer par Con Altura avec J Balwin) qu’ibériques, la Barcelonina revient à des sonorités plus proches de son flamenco originel, mais sans renier ses nouvelles affinités musicales. C’est pas pour me déplaire. Mise à l’avant-plan dans le mix et dès les premières secondes, la guitare de Joselito Acedo nous transporte jusqu’en Espagne en un claquement de mains. (C.G.)

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Okay Kaya

Watch This Liquid Pour Itself (Jagjaguwar)

Avec ses sujets peu communs (Asexuel Well Being) et son sens indéniable de la formule (Insert Generic Name), l’Américaine Okay Kaya me fais un peu oublier l’écrin cent fois déjà entendu du folk un brin décalé et introspectif qu’elle propose. N’eût été des paroles réellement singulières et d’un interlude musicalement surprenant comme Mother’s Nature Bitch, ç’aurait peut-être été un album de passage… Mais je crois vraiment que je vais avoir envie de le réécouter dans quelques mois. (C.G.)

Marie-Pierre Arthur

Des feux pour voir (Simone Records)

C’est l’histoire d’une autrice-compositrice-interprète qui a décidé de repartir à zéro, de revoir les us et coutumes de sa création. Conçu à partir de jams improvisés avec Samuel Joly, Nicolas Basque et François Lafontaine, son complice de toujours qui signe ou cosigne la quasi totalité des compositions, Des feux pour voir brille de mille feux par son amalgame dynamique et brillant d’influences composites, allant du funk au grunge en passant par le folk et le new wave. (Olivier Boisvert-Magnen)

THe LYONZ

2nd U (Part 1) (E47 Records)

Sur 2nd U (part 1), le duo hip-hop montréalais THe LYONZ explore divers univers sans jamais se perdre, prouvant qu’il est autant à son aise dans des zones ambiantes que psychédéliques. Avec son flow ferme, qui rappelle bien souvent celui de Kendrick Lamar, Norrin capte notre intérêt de manière soutenue, alors que son collègue Salvo impressionne avec des compositions organiques aux influences jazz. (O.B.M.)

Fuudge

Fruit-Dieu (Lazy at Work)

Entre grunge, punk, lo-fi, stoner rock et rock psychédélique, Fruit-Dieu marque par sa lourdeur, son cran et sa puissance, mais aussi par ses riffs accrocheurs et ses mélodies qui restent en tête. Écrit et composé par David Bujold, qui mène le quatuor, l’album est l’incarnation la plus brute et la plus féconde de Fuudge à ce jour. (O.B.M.)

Petite Papa

Fraîche heure (Indépendant)

Petite Papa amorce 2020 en grand avec Fraîche Heure. Formé du beatmaker Kèthe Magané, de la jeune rappeuse Calamine et du jeune vétéran Sam Faye, le tout nouveau trio y présente cinq pièces au groove prenant et aux rimes efficaces, le tout dans une ambiance joviale à la bonne humeur contagieuse. Encore embryonnaire, la complicité entre Faye et Calamine s’annonce plus que prometteuse. (O.B.-M.)

Wolf Parade

Thin Mind (Sub Pop)

C’est toujours difficile pour un groupe d’accoter le succès d’un premier album. Surtout quand ce premier album, Apologies to the Queen Mary, dans le cas de Wolf Parade, demeure une référence de la scène indie rock montréalaise, à une époque où la ville bouillonnait de bands qui attiraient l’attention de la presse internationale. Bref, tout ça pour dire que même si le quatuor ne renouvelle pas l’énergie brute et l’urgence de ce premier opus, il reste que Thin Mind est très efficace. On parle d’un album bien rock, aux mélodies entrainantes, porté par la voix éraillée de Dan Boeckner. Les pièces Under Glass, Julia Take Your Man Home et Against The Day restent en rotation dans mes écouteurs. (Sara Barrière-Brunet)

Braids

Young Buck (Secret City Records)

Je l’avoue, j’adore le clip de cette chanson, réalisé par le Montréalais Kevin Calero (qui a notamment signé de magnifiques vidéos pour Foxtrott et Coeur de Pirate). On y retrouve le groupe Braids dans un scénario où le désir sexuel et charnel prend toute la place. Au-delà des images, on est porté par la voix de Raphaelle Standell-Preston, tantôt aérienne, tantôt pleine d’intensité, sur une trame de clavier sautillant qui se rapproche d’une power ballad au refrain. Il s’agit du deuxième extrait de l’album Shadow Offering, à paraître le 24 avril. (S.B.B.)

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