Je dois vous avouer ma surprise et mon profond mécontentement devant les panneaux publicitaires accrochés sur le Musée d’art contemporain. Je ne reviendrai pas sur les affiches indiquant qu’il s’agit du Musée du quartier. C’est une manière (bien malhabile) de rappeler aux touristes et visiteurs ainsi qu’à la Ville qu’il y a un musée à ne pas oublier (et à mettre en valeur) au centre du Quartier des spectacles… J’en m’en prendrais plus à l’absence d’image pour annoncer l’expo rétrospective de Betty Goodwin. Pourquoi avoir seulement misé sur les images très clean et très esthétisantes de Robert Polidori ? Pas assez « vendeuses » ou « accrocheuses » les images de Goodwin? Ses nageurs (presque des noyés) auraient pourtant pas mal frappé l’imaginaire…
Je suis fatigué de voir nos institutions presque gênées de présenter l’art plus radical. Il faut toujours faire plus grand public, plus accessible, plus facile, plus sympathique, plus Snoopy, plus Youpi, plus Youbidou-y-a-de-la-joie… Nos gouvernements démocratiques et les conseils d’administration de nos institutions imposent trop souvent la dictature de l’expo grand public (où plutôt du grand public tel qu’on l’imagine et le méprise). Revenons sur une question qui m’est chère : si nous ne défendons pas nos artistes bec et ongle, qui le fera pour nous ? Autre question : alors qu’il y a trois femmes artistes qui sont présentées au MAC (Goodwin, Davis et Hurlbut), pourquoi avoir choisi de mettre de l’avant uniquement l’artiste de sexe masculin ?? C’est le meilleur ? Il vit à New York et est donc plus hot ? Encore une attitude de colonisés ?
Goodwin trop plate ?
Nicolas Mavrikakis
Tout comme il ne faut pas juger un livre à sa couverture, il n’est pas recommendé de spéculer sur l’originalité artistique d’un musée en s’appuyant sur ses panneaux publicitaires. Les affiches publicitaires d’un musée sont ce que la page couverture est pour le livre. Le rôle vulgarisateur de la culture artistique du musée ne commence qu’à l’intérieur de ses murs. À l’extérieur de son îmmeuble, le rôle du musée est d’attirer une clientèle. Et cette clientèle peut s’avérer très diversifiée, allant de l’assisté social témoignant d’une certaine curiosité envers l’art, à l’universitaire qui a complété sa thèse de doctorat en Histoire de l’art. À mon avis, tout musée se doit d’inciter les citoyens à faire un voyage dans le monde artistique. Mais pour y arriver, les musées n’ont parfois d’autres choix que de recourir à de la démagogie picturale pour aspirer les âmes populaires. Car il me semble assez congru d’admettre que les photographies de Robert Polidori sont, à première vue, plus attrayantes que les oeuvres plus radicales de Betty Goodwin. En effet, les gens n’ont pas nécessairement le temps, quand ils sont au volant d’une auto, d’être séduits par la morale cachée derrière la paroi des oeuvres plus abstraites qu’expose le MACM. Ceci étant dit, la perspective d’une mise en valeur du travail de Goodwin ne doit pas être exclue une fois les visiteurs du musée détenant leur billet d’entrée.
No Gregory, I feel that Nicholas is right on the mark with this one, and I am glad he voiced a malaise I experienced this summer when realizing the same thing. Any good book cover should be representative of the contents, and it makes little sense as to why the musée would put two Polidori posters and none at all for the other artists. As a result it appears that all that one can see is Polidori, thus losing a chance to entice or interest someone who prefers a different kind of work–including that of Goodwin, one of Canada’s most eminent, and beloved artists, whose exhibitions are continually popular with all kinds of publics.