Ces jours-ci, à New York, autant la biennale du Whitney est nulle autant la triennale du New Museum est intelligente. Cette seconde édition de l’événement a été développée autour d’un thème qui n’est pas que cosmétique (ce qui est plutôt rare dans ce genre d’événement). The Ungovernables a été monté par Eungie Joo et Ryan Inouye et se révèle une expo engagée dans une époque qui semble de plus en plus insignifiante et stupide politiquement (Harper, Charest, Rob Ford, Gérald Tremblay, Sarkozi, Berlusconi, Poutine…)
Une des meilleures œuvres est certainement celle conçue par The Propeller Group, collectif créé en 2006. Pour leur projet intitulé TVC Communism (2011), il a demandé à une agence de publicité de réfléchir à une manière de monter une campagne pour mieux vendre le communisme. Une installation vidéo de cinq heures nous permet d’assister à la séance de brainstorming afin de trouver une bonne manière de refaire le branding de l’idée de communisme. Tout se vend, tout est à vendre et tous peuvent être achetés…
The Trainee de Pilvi Takala est une installation multimédia où cette artiste montre comment elle a passé un mois entier dans une compagnie (Deloitte) à ne rien faire assise à son bureau ou debout dans l’ascenseur pendant plusieurs heures… Dans notre époque d’hyperproductivité, voilà geste qui n’est pas anodin. La copie de morceaux de la Statue de la Liberté de Danh Võ ne manque pas non plus de mordant, recréés en Chine par des artisans… Probablement à moindre coût que l’original. Valeur politique et symbolique en moins.
Jusqu’au 22 avril. New Museum