L’exposition s’achève demain, samedi 25 août, et si vous ne l’avez pas encore vue, elle mérite une visite. L’idée qui la sous-tend fait réfléchir. Le commissaire, critique d’art, collectionneur et rédacteur en chef de la revue Internet intitulée Free Pass Project (http://freepassproject.com/), Jean-Michel Ross, nous invite dans les locaux de la galerie B-312 à la deuxième intervention de sa galerie pop-up, Thomas Henry Ross (nommée ainsi en l’honneur de son petit garçon). Après New York, où Ross a monté trois volets à la première intervention de sa galerie, et avant d’aller à la foire de Budapest cet automne, il intervient à Montréal (http://thomashenryross.com/). L’idée de galerie pop-up qui ouvre pour le temps d’un événement n’est pas nouvelle, mais ici elle revêt un intérêt particulier, car elle investit des lieux très différents (espace commercial, centre d’artistes, foire…). Mais ce qui fait que ce projet est encore plus intéressant est le thème de cette expo. Elle traite de la notion de contexte.
C’est un exercice passionnant que je fais souvent en tant que critique. Je me demande souvent s’il m’arriverait de changer de regard et d’avis si une œuvre présentée dans une galerie privée était plutôt exhibée dans un centre d’artistes (et vice-versa) ou si, encore plus étonnant, une oeuvre présentée dans une galerie reconnue ou un centre d’artistes était plutôt présentée dans une galerie très commerciale… Parfois il est aussi bon d’oublier qui a fait une oeuvre et de se demander ce que serait notre vision de celle-ci si elle était faite par un autre artiste moins connu ou au contraire par quelqu’un de plus connu… Faites l’exercice, il est très instructif.
La réflexion sur la notion de contexte va ici très loin. Elle est développée avec intelligence par Kim Waldron qui montre à travers des couvertures de journaux qu’une même nouvelle, publiée le même jour, dans différents journaux peut être traitée de manière très diverse. Une manière amusante de remettre en question la notion d’objectivité journalistique. On y remarquera aussi les œuvres d’Itziar Barrio, de Group Material (collectif de New York ayant créé entre 1979 et 1996) et de Sarah Greig.
Nous attendrons avec impatience la suite des activités de cette galerie nouveau genre.
Excellente réflexion Nicolas.
Merci
Cette réflexion mériterait vraiment d’être approfondie — elle est fascinante. Elle rejoint certains éléments d’un livre que je suis en train de lire: L’Œuvre d’art et ses intentions de Alessandro Pignocchi (Odile Jacob 2012).
On aimerait une suite, Nicolas !