Arrestation d'Alexis Martin lors de la manifestation de mercredi soir

Arrestation d’Alexis Martin lors de la manifestation de mercredi soir

Sur la page Facebook de l’Agence M qui représente l’acteur, auteur et dramaturge Alexis Martin, l’on peut lire que ce dernier a été arrêté par des policiers de la SPVM dans la nuit de mercredi à jeudi pour participation à une manifestation illégale.

Mercredi dernier, quelque 7000 personnes ont marché dans les rues de Montréal après que la ministre Line Beauchamp ait décidé d’exclure la Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) de la table de négociations qui visait à trouver une solution pour régler le conflit étudiant qui dure depuis plus de 10 semaines.

M. Martin était chez un ami durant la manifestation et, c’est en se rendant à son domicile qui est situé à environ deux kilomètres d’où il se trouvait qu’il s’est retrouvé dans une souricière du SPVM et qu’il a été poussé et frappé à l’abdomen et au bras par un policier. Il a ensuite été menotté et transporté au poste de police où on lui a remis une contravention de 146$ et où il a été libéré à 4h45.

Pour le bien de tous, le gouvernement se doit de négocier avec les étudiants concernant la hausse des frais de scolarité. C’est ma conviction personnelle. Toutefois, les étudiants n’ont pas besoin de moi pour exprimer leurs revendications, ils le font avec grande intelligence. Mes deux heures d’attente dans un autobus réquisitionné par le SPVM m’ont au moins permis de découvrir avec bonheur le calme, l’intelligence et l’humour des ces jeunes hommes et femmes qui manifestent une compréhension profonde de ce qui constitue l’essence de la démocratie : la prise de parole, confie Alexis Martin sur Facebook.

L’Agence M a aussi ajouté sur sa page Facebook qu’Alexis Martin a ainsi désiré partager les faits avec la population mais qu’il n’accorderait aucune entrevue.

Témoignage d’Alexis Martin :

Ce qui s’est passé ce soir là… – Alexis Martin

«Je ne faisais pas partie de la manifestation du 25 avril.

Je ne savais pas que la manifestation des étudiants avait été déclarée illégale quand j’ai quitté le domicile d’un ami, à pieds. Deux kilomètres me séparaient de mon domicile.

Les gens faisant partie de la manifestation se sont mis à courir pour se sauver des policiers. C’est à ce moment que j’ai réalisé l’ampleur de la situation.

Un policier anti-émeute m’a aperçu et m’a permis de quitter le groupe, ce que j’ai fait. J’ai marché 25 pieds vers ce que je croyais être la sortie, pour me retrouver dans une souricière du SPVM.

J’ai alors tenté d’expliquer à un autre policier que je ne faisais pas partie du groupe et c’est là qu’il m’a poussé et frappé à l’abdomen et au bras, malgré le fait que je ne résistais pas.

J’ai été consigné à rester assis sur la chaussée pendant 45 minutes, entouré des manifestants.

Une policière a fait la lecture de nos droits avec un porte-voix. J’ai été fouillé et menotté avant de monter dans l’autobus du SPVM qui nous a transportés au centre d’enquête. Arrivé sur place, j’ai attendu deux heures dans l’autobus, les mains attachées dans mon dos.

Au poste, vers 4h15 AM, prise de photo, papiers d’identification, aucun interrogatoire. Je regrette quelques injures à mon égard.

J’ai été libéré vers 4h45 AM, avec une contravention de 146$ en mains.

Pour le bien de tous, le gouvernement se doit de négocier avec les étudiants concernant la hausse des frais de scolarité. C’est ma conviction personnelle. Toutefois, les étudiants n’ont pas besoin de moi pour exprimer leurs revendications, ils le font avec grande intelligence. Mes deux heures d’attente dans un autobus réquisitionné par le SPVM m’ont au moins permis de découvrir avec bonheur le calme, l’intelligence et l’humour des ces jeunes hommes et femmes qui manifestent une compréhension profonde de ce qui constitue l’essence de la démocratie : la prise de parole. Je n’ai pas constaté d’agressivité inutile, ni de propos incohérents; en fait, les policiers qui appelaient pourtant à la dispersion du groupe, l’ont tout simplement empêchée. Allez savoir… »