Usually Beauty Fails de Frédérick Gravel en tournée

Usually Beauty Fails, la création du chorégraphe québécois Frédérick Gravel, poursuit sur sa lancée depuis plus de 2 ans. C’est maintenant au tour de Sherbrooke et Québec d’accueillir le spectacle de Gravel qui récolte les éloges partout où il passe, autant en Amérique du nord qu’en Europe.

Complice du public, Frédérick Gravel fait un pied de nez à la beauté, aux conventions qui la définissent, le tout, enrobé d’une désinvolture calculée, d’une lucidité réfléchie. Fidèle à son habitude, Gravel fond la musique et la danse dans un spectacle hybride, où l’un sert l’autre : trois musiciens branchés – menés par Stéphane Boucher à la composition musicale -, six danseurs chargés à bloc et une énergie pop-rock qui fait monter la tension et le désir pour foutre le camp aussi vite qu’elle est venue.

La métaphore débridée qu’est Usually Beauty Fails se penche sur le rapport à la beauté, le choc amoureux et le défi des relations, qui ne manquent pas de marteler le quotidien. À la croisée du concert rock et du spectacle de danse, Gravel nous entraîne dans un va-et-vient de projections, de ruptures et de répétitions, tout en se nourrissant de certains clichés de la séduction de la culture pop et de la danse.

En entrevue avec Fabienne Cabado, à l’occasion de la première de son spectacle, Gravel expliquait l’origine du spectacle : « Usually Beauty Fails tourne autour de l’idée de ce que je peux faire de beau en danse qui ne soit pas quétaine, too much ou larmoyant […]. Tout ça est lié à ma réflexion sur le fait que pour être un bon citoyen, il faut travailler fort sur une vision lucide de soi-même, de ce qui nous constitue. Je trouve qu’il est très naïf de croire que notre identité est un choix, alors que c’est une construction. »

Sur scène, on retrouvera cette année Vincent Legault, Stéphane Boucher, Lucie Vigneault, Francis Ducharme, Hanako Hoshimi-Caines, Frédéric Tavernini et Jamie Wright, en plus de Gravel lui-même.

Dans sa chronique du 14 novembre 2012, Elsa Pépin avait qualifié Usually Beauty Fails ainsi : « Ce coït en concerto est d’une beauté qui résiste aux modèles, mais qui ne fait pas dans la licence. »

Au Théâtre Centennial de Lennoxville le mardi 25 novembre
Au Grand Théâtre de Québec du 9 au 11 décembre