Les laissés pour contes : décortiquer l’ignorance
Présenté au Théâtre La Chapelle, le spectacle de contes urbains Les laissés pour contes offre, pour une quatrième année, une tribune à des auteurs et comédiens peu ou pas connus.
Cette année, c’est le thème de l’ignorance qui a été imposé aux auteurs. Pour le fondateur et directeur artistique Pierre Chamberland, ce thème s’imposait de lui-même. «C’était en quelque sorte la suite logique de l’édition précédente, qui avait comme thème la peur», explique-t-il.
«Je considère qu’une grande partie de nos peurs individuelles et collectives résultent de l’ignorance. J’avais envie d’explorer davantage cette dernière qui est présente plus que jamais dans notre société, bien que nous vivions à une époque où il n’y a jamais eu autant d’outils et de moyens de communiquer entre nous. Agissant autant comme des causes que des conséquences de l’ignorance, plusieurs facteurs sont susceptibles de créer un terreau fertile à sa prolifération; l’individualisme, le chacun pour soi, au détriment de la rencontre avec l’autre et des relations humaines.»
Nouveaux talents
Auteur de La Part d’ombre, l’un des six contes qui sera interprété cette année, le directeur artistique a, comme d’habitude, fait un appel d’auteurs afin de mettre en lumière de nouveaux talents.
Au terme d’un comité de lecture, c’est finalement l’animateur de radio et scripteur Jean-René Bérard, le scénariste Pierre-Marc Drouin, l’acteur et improvisateur Alexandre Dubois, la directrice artistique du Théâtre de Brousse Juliana Léveillé-Trudel ainsi que la comédienne et professeure Danielle Fichaud qui ont été choisis.
Pour les acteurs, Pierre Chamberland avait des noms en tête, mais il a également procédé à des auditions. Alphé Gagné, Audrey Rancourt-Lessard, Jani Pronovost et Brigitte Soucy se joindront donc à Danielle Fichaud et Alexandre Dubois qui interpréteront eux-mêmes leur conte.
Mystérieuse, la mise en scène a été imaginée par l’acteur Patrick Renaud (Toute la vérité, Colocs.tv), qui l’avait également signée sur une précédente édition. «Nous développons le conte urbain en étoffant les conventions théâtrales. Nous voulons créer un univers scénique plus riche, plus fécond, délaissant la sobriété propre au conte urbain classique», indique le fondateur, volontairement flou.
«En fait, Patrick Renaud a concocté une petite surprise… mais je préfère vous garder dans l’ignorance à ce sujet !»