Ô 6ième Sens démystifié
À quoi faut-il s’attendre?
Être plongé dans le noir pour la durée totale d’un repas, ça peut être déstabilisant. On a demandé aux employés de nous raconter leurs meilleures anecdotes, question que de vous préparer à l’imprévisible.
Quelles sont les réactions que vous entendez le plus souvent? C’est la question qu’on a d’abord posée à Jean-François Lessard, le gérant du restaurant Ô 6e Sens.
« Ça dépend vraiment des gens. Certains me disent que les papillons dans le ventre avant d’entrer dans la zone noire leur font penser à un saut en parachute. D’autres deviennent très émus et ils ont envie de serrer le serveur dans leurs bras après être sortis de la salle à manger. »
Précision importante : les serveurs du restaurant Ô 6e Sens sont majoritairement aveugles. Dany est l’un d’eux. « Ça fait trois ans et demi que je travaille ici. […] C’est vraiment gratifiant au niveau de l’inversion des rôles. Quand je traverse la rue, par exemple, c’est le voyant qui m’aide qui est en contrôle. Mais quand je travaille au restaurant, c’est le contraire. »
Et comme il n’est pas aveugle de naissance, Dany est capable de beaucoup d’empathie envers ses clients. « Je suis très encadrant parce que je veux les rassurer et, surtout, qu’ils aient du plaisir. C’est pour ça que je les fais rire. » D’ailleurs, il estime que 90% à 95% des clients réussissent à relever le défi d’un repas dans le noir. Un très bon ratio.
Pas de panique
Même si Jean-François Lessard nous avoue que les chefs ajoutent toujours un aliment extrême (ténébrions, crocodile ou chameau) à leur menu, notre homme tient quand même à se faire rassurant. « On demande toujours à nos clients s’ils ont des allergies ou des intolérances alimentaires avant de les emmener avec nous dans la salle à manger. »
Reste qu’il peut se vanter d’être l’un des seuls restaurateurs de Québec ayant l’audace d’apprêter les reptiles ou les insectes. Seriez-vous en mesure d’identifier ces aliments à l’aveugle?