Verdun ouvre (enfin) ses portes aux bars
C’est officiel : les premiers bars pourront ouvrir à Verdun. Et l’arrondissement ne se limitera plus qu’aux microbrasseries, cette fois-ci.
« Désirant diversifier son offre commerciale et dynamiser sa vie de quartier, l’arrondissement de Verdun a adopté lors de la séance du conseil hier soir, un règlement qui offrira désormais aux Verdunois la possibilité de prendre un verre sans devoir quitter le territoire de l’arrondissement », nous confirme le compte-rendu de la séance du conseil. En gros, le Benelux Wellington ne sera plus seul!
Après avoir été sollicité par la population depuis des mois, voire des années, le conseil d’arrondissement a officiellement modifié sa réglementation concernant les fameux débits de boisson. Si le processus d’approbation de projet reste lourd – on s’en doute -, la porte est cependant ouverte aux entrepreneurs.
En 2011, l’arrondissement avait déjà entrouvert la porte en modifiant son règlement de zonage dans le but d’autoriser les usages de type « microbrasserie » dans certaines zones commerciales. Cela avait permis, entre autres, l’ouverture de la microbrasserie Benelux, sur la rue Wellington, en 2013, avec le succès dont il jouit encore aujourd’hui.
Critères et évaluation
Bien que Verdun ouvre la porte à cette modification drastique à sa réglementation, reste que l’encadrement de ces nouvelles entreprises se fera de manière rigoureuse, selon le maire de l’arrondissement, Jean-François Parenteau. La modification adoptée en conseil permettra l’implantation de débits de boisson seulement dans les secteurs commerciaux le long de la rue Wellington, entre la rue Strathmore et la 6e Avenue – le territoire de la Promenade Wellington, grosso modo -, de la Place du commerce et du Chemin de la Pointe-Nord, dans le quartier Île-des-Sœurs. Ainsi, une zone à Verdun et deux à l’Île-des-soeurs seront aptes à recevoir de telles entreprises.
Évidemment, ces ouvertures seront approuvées à condition de respecter de nombreux critères et devront faire l’objet d’une évaluation du projet, avant d’obtenir ledit permis. De plus, les établissements devront être compatibles avec leur milieu d’insertion : « À titre d’exemple, aucun appareil de loterie vidéo ne sera permis dans ces nouveaux établissements. »
Un processus d’évaluation sera également mis en place et chaque demande sera évaluée par le Comité consultatif d’urbanisme (CCU), qui fera ses recommandations au conseil d’arrondissement. Par la suite, le Service de police de la Ville de Montréal fera ses propres recommandations au conseil. Enfin, des conditions spécifiques pourraient être ajoutées éventuellement par le conseil d’arrondissement, « telles que des superficies maximales ou des limites reliées au bruit ». Actuellement, le règlement indique que la superficie de plancher destinée au service et à la consommation de boissons alcoolisées ne doit pas excéder 200 mètres carrés.
De la Loi sur la tempérance à aujourd’hui
L’ancienne Ville de Verdun a appliqué jusqu’à tout récemment la Loi sur la tempérance. Cette loi, adoptée à la fin du 19e siècle par le Parlement fédéral, instaurait une prohibition complète sur la vente d’alcool et interdisait tavernes, boîtes de nuit et cabarets sur le territoire. Verdun et Saint-Lambert ont longtemps été les seules « villes sèches » du Québec. Ce n’est qu’en 1996 que le règlement interdisant la vente et l’exposition de vins et spiritueux divers de Verdun a été abrogé pour autoriser les restaurants à vendre de l’alcool aux clients consommant un repas. En 2011, une nouvelle modification changeait la donne et ouvrait la porte aux microbrasseries. En 2013, une première microbrasserie a ouvert ses portes sur la rue Wellington. Depuis cette semaine, un nouveau règlement relatif aux usages conditionnels permet d’exploiter un établissement avec service de boissons alcoolisées dans certaines zones ciblées de l’arrondissement.