Vince Staples au Belmont : D’une intensité sans relâche
Le rappeur californien Vince Staples se produisait pour la première fois à Montréal, samedi soir au Belmont. Retour chronologique.
Une salle comble attend le rappeur de 22 ans pour le 4e concert de sa tournée CIRCA ’06, entamée quelques jours auparavant à Philadelphie. Faisant honneur à la note de Greenland, publiée sur la page de l’événement («Doors at 7 / show at 8. Ends at 10»), la foule arrive tôt, et – surprise –le Belmont est plein à craquer dès 20 h.
Après une courte première partie assurée par l’excellent trio montréalais The Posterz, Staples fait son entrée sur scène. Âgé d’à peine 22 ans, le petit gars de Long Beach se tient loin des stéréotypes du genre. Sans bijoux ni casquette, il arbore plutôt un t-shirt noir rentré dans des jeans ajustés, roulés au bas pour dévoiler un paire de Converse grise.
Visiblement épuisé, la voix nasillarde et enrouée, il s’adresse à la foule : «I’m not a 100% sure, but I think it’s my first time around here». Il n’en faut pas plus pour énerver tout le monde parce que OUI, c’est effectivement sa première fois à Montréal. Bavard, il poursuit en témoignant de son appréciation du mur de briques du Belmont et de la proximité de la salle avec le Tim Hortons sur Mont-Royal.
La performance débute avec Lift me up, le premier titre de Summertime ’06, son premier album qui reçoit une pluie d’éloges depuis sa sortie cet été. Staples a le feu au derrière : il saute partout, tellement qu’on finit par douter qu’il tienne la route jusqu’à 22h.
S’ensuit une quinzaine de chansons. On alterne entre le répertoire de l’album et celui du tout aussi excellent EP Hell Can Wait. Charismatique, il s’adresse à plusieurs reprises à la masse du Belmont, souvent même à des personnes en particulier. «Hey you, you seem like you got a lot of free time because you know aaaaaaalllllll the lyrics! What’s your name?» envoie-t-il à une Sarah qui ne se contient plus. «Everybody make some noise for Sarah!»
Malgré un micro s’éteignant à plusieurs reprises — on le soupçonne d’avoir souvent accroché le piton dessus — et des toussotements par-ci par-là, Vince Staples garde la même intensité jusqu’à la fin du concert. Il s’adresse une dernière fois à la foule : «Can I ask you just one question? This is the last song, can you go really, really crazy?». Et c’est à moment que le Belmont est devenu, pour quelques instants, un mosh pit sur le tempo de la chanson Blue Suede.
En espérant un prochain passage le plus tôt possible.
Coécrit par Janie Tremblay.
À lire : notre critique de Summertime ’06.