Nouvel extrait: la main tendue de Jean-Michel Blais
Musique

Nouvel extrait: la main tendue de Jean-Michel Blais

Dans ma main, c’est un nouveau baume que le pianiste Jean-Michel Blais partage avec nous. Un titre qui donne son nom à son prochain album, à paraître le 11 mai prochain. Après avoir dévoilé roses et blind, on retrouve une nouvelle fois la touche de l’artiste, un subtil mariage de piano et de touches électro.

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Les premières secondes sont nerveuses et électroniques, comme porteuses d’une attente muée en tension. Puis, le piano s’invite timidement avant de prendre de l’assurance. La libération des notes se ressent, la détente peut commencer. La mélodie se transforme pour devenir plus fluide et s’affranchit entièrement. À la dernière minute, l’apaisement est atteint comme si toute l’énergie négative s’était enfin évacuée. Jean-Michel Blais remplace les mots par la musique sans pour autant les oublier. Pour Dans ma main, il a puisé son inspiration auprès du poète québécois Hector de Saint-Denys Garneau. Celui-ci a publié Regards et jeux dans l’espace, son unique recueil de poèmes, en 1937. Une œuvre teintée de sobriété et d’esthétisme, mais surtout incroyablement moderne. L’écrivain y appelle au changement et lutte contre l’immobilisme. Voici un extrait du poème C’est là sans appui:

Mais laissez-moi traverser le torrent sur les roches

Par bonds quitter cette chose pour celle-là

Je trouve l’équilibre impondérable entre les deux

C’est là sans appui que je me repose

Jean-Michel Blais se veut reposé et reposant mais sans jamais cesser le mouvement et l’expérimentation. Il réussit ici à nous prendre par la main en toute simplicité pour nous transporter dans la musique. Pour lui, celle-ci semble être un onguent qu’on applique sur l’âme anxieuse, l’art devenant alors une véritable thérapie. D’ailleurs, seul le piano lui apporte la sérénité. Il paraît vouloir nous dire que nous avons toutes les clés en main pour s’affranchir un peu plus de nos maux avec des mots: «Comme les pièces énigmatiques d’un puzzle ou les fragments d’un miroir, l’espoir réside juste là, dans nos propres mains. Celles avec lesquelles nous aimons, nous échouons, nous prions, nous prenons, nous donnons. Celles avec lesquelles nous essayons, nous payons, nous arrachons, nous manquons. Celles avec lesquelles nous grattons, nous touchons, nous jouons, nous prenons la main de l’autre».