Un remarquable premier EP pour Lesser Evil
Le tout nouveau duo montréalais se dévoile avec un premier EP homonyme de bon augure.
Formé des musiciens Christophe Lamarche-Ledoux (Organ Mood, Chocolat) et Ariane M., le duo propose ici quatre chansons captivantes, toutes menées par un désir d’expérimentation poussé et visiblement étoffé. Dans un genre difficile à établir, quelque part entre electronica et synth-pop psychédélique, Lesser Evil tisse un décor hypnotique et enveloppant, qui rappelle certains des meilleurs moments du chef-d’oeuvre Third de Portishead.
Les deux complices se connaissent depuis un moment, et cette complicité transparaît sur ce mini-album, que nous présentons en exclusivité quelques heures avant sa parution officielle.
Comment la rencontre entre vous deux s’est-elle déroulée?
Christophe Lamarche-Ledoux : On se connait depuis longtemps. Nous étions voisins durant notre enfance. Fenêtres de chambres l’une en face de l’autre. On ne se parlait pas vraiment par contre. La rencontre amicale/musicale s’est produite des années plus tard. Venant du même coin, on a gardé beaucoup d’amis en commun. Pour faire une histoire courte, Ariane cherchait à collaborer sur des chansons sans cadre précis, et je lui ai proposé de faire ça dans mon studio installé dans un véhicule récréatif dans le bois. Après quelques fin de semaines à faire ça, cette collaboration nous a surpris et elle a pris un tournant explosif. On s’est rendu compte que ce sur quoi on travaillait dépassait la somme de nos efforts. C’est devenu une évidence : un nouveau band devait se nommer.
Ensuite, quelle a été la ligne directrice du projet?
C.L.L. : Au départ c’était la liberté de faire ce qui nous tente, car personne n’attendait ce projet. La liberté de faire des chansons sans attache ni étiquette… sans public même. C’est devenu ensuite l’excitation, le désir de toujours la retrouver. Ce qui nous pousse à travailler chaque segment, mot, progression, silence, c’est le besoin que l’écoute nous tienne sur le bord de notre siège et nous excite. Si une écharde nous empêche de nous laisser aller, on procède à l’opération pour retrouver la jouissance. Ce procédé se répète et se répète jusqu’à l’aboutissement, jusqu’à ce qu’on ne sache plus comment faire mieux.
L’EP a été enregistré dans un véhicule récréatif. Qu’est-ce qui a motivé ce choix?
Ariane M. : En fait, Christophe vivait dans ledit VR et cet environnement, moitié hippie moitié redneck, était le parfait endroit pour ce que nous allions entreprendre. Il n’y avait pas grand chose à faire à part se baigner dans un ruisseau froid et tuer des moustiques, donc nous passions nos journées le nez dans nos sessions. Ce niveau de concentration nous a permis de faire confiance à ce qui allait se passer cette journée-là, sans penser aux étapes suivantes et surtout, sans viser un résultat précis. Le set-up était minimal : deux musiciens, deux micros, des synths et quelques morceaux de batterie qui résonnent dans la forêt.
Pour la suite des choses, quels sont vos plans?
A.M. : On est déjà très avancés dans le processus de terminer un album. C’est long, on travaille comme des motherf*ckers sur chaque détail. Donc dans l’immédiat, c’est pas mal la priorité, mais pas très loin devant nous se dessine un band live, une proposition de spectacle à faire voyager. On regarde ça de loin et, bientôt, on se lance là-dedans.