Navet Confit fait le bilan de sa «carrière»
Musique

Navet Confit fait le bilan de sa «carrière»

L’auteur-compositeur-interprète nous présente en primeur son huitième album Engagement, lutte, clan et respect, jusqu’au jour de sa sortie officielle, le 12 avril.

Figure bien connue de la scène locale montréalaise, autant pour sa musique que pour sa réalisation d’albums et ses nombreuses collaborations dans le domaine du théâtre, Jean-Philippe Fréchette alias Navet Confit livre ici un nouvel opus qui tombe à point. Au même titre qu’un recueil et qu’un spectacle de lancement pluridisciplinaire à venir dans les prochains jours, Engagement, lutte, clan et respect vient souligner ses 15 ans de «carrière», comme il le dit lui-même avec une bonne dose de satire et d’humilité.

VOIR : D’abord, pourquoi avoir choisi de mettre le mot «carrière» entre guillemets?

Navet Confit : Car je suis très loin de ce qu’on peut appeler un carriériste! Je fais tellement ma musique dans l’ombre depuis mes tout débuts que ça avait pas trop de sens de souligner un quelconque anniversaire de carrière. En même temps, j’ai tellement mis de travail là-dedans que je pouvais pas non plus ne rien souligner. C’est un peu le paradoxe d’être à jamais un artiste émergent! En ce moment, j’arrive à un point de synthèse, où j’ai justement la possibilité de regarder en arrière pour mieux décider de ce que je veux faire à l’avenir.

Même si on se doute qu’il y a beaucoup d’ironie derrière cette énumération, le titre «Engagement, lutte, clan et respect», ça représente quand même un peu ton parcours, non?

Sincèrement, c’est vraiment une grosse joke. Je faisais de la tournée avec Camaromance et je me suis acheté une revue de quiz pour adolescents dans un dépanneur. Engagement, lutte, clan et respect, c’était l’une des réponses qu’on proposait dans un quelconque test de personnalité. Je trouvais que la phrase avait du punch et j’ai voulu en faire un titre!

Tu es réputé pour ton esthétique DIY, cette idée de faire le plus de choses possibles avec peu de moyens. Est-ce que cet album s’inscrit dans cette tendance?

Mon précédent, LOL, était beaucoup plus punk. Je l’avais enregistré avec des musiciens, tandis que là, j’ai effectivement choisi de revenir à mes racines, de tout enregistrer en studio seul. Il n’y avait pas de période de pré-production ou d’enregistrement qui était délimitée. Tout se faisait un peu en même temps, de l’écriture jusqu’aux arrangements. Tous les instruments étaient à portée de main, et ça me donnait beaucoup de liberté. Je trouve ça toujours aussi intéressant, cette possibilité-là d’enregistrer de la musique à très faible coût et d’avoir quand même une bonne qualité sonore.
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Au-delà de cette esthétique qui est devenue ta marque de commerce au fil des années, comment vois-tu ton évolution artistique en 15 ans?

Le fait de réaliser des albums (Carl-Éric Hudon, Sébastien Lafleur…) et de composer de la musique pour d’autres disciplines comme le théâtre et la poésie (Nyotaimori, La femme la plus dangereuse au Québec…), ça a vraiment stimulé ma réflexion de créateur. On peut dire que je suis parti de quelque chose de plus conventionnel pour tranquillement aller vers un éclatement des disciplines. C’est une des raisons pour laquelle je monte un gros show en lien avec cet album.

À quoi peut-on s’attendre pour ce spectacle?

Comme d’habitude, mon power trio avec Lydia Champagne et Carl-Éric Hudon sera de la partie, mais il y aura aussi deux nouvelles musiciennes : Émilie Proulx et Sheenah Ko (de The Besnard Lakes). On pourra aussi y voir la chorégraphe et interprète Geneviève Jean-Bindley ainsi que les comédien.ne.s Catherine Le Gresley et Maxime Brillo, et l’artiste visuel Martin Lachapelle aux projections vidéo. Ce sera un show de musique avec une portion théâtrale en phase avec l’esprit très éclaté du livre.

C’est d’ailleurs une première dans le milieu de la littérature pour toi. Comment tout ça est arrivé?

C’est un peu un accident. L’éditeur, Somme Toute, m’a contacté pour me demander si je voulais faire un recueil à partir de mes textes, et j’ai plongé là-dedans sans trop me poser de questions. J’aurais été niaiseux de refuser! En bout de ligne, c’est devenu un patchwork : un mélange de textes de chansons, d’illustrations et de nouvelles. C’est la somme d’une vingtaine d’années de prises de notes et de gribouillages.

Engagement, lutte, clan et respect
(Lazy at Work)
disponible le 12 avril
lancement le 18 avril au Théâtre Aux Écuries
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