Rap local : Planet Giza, l’évolution naturelle

Entrevue //

Installé à Laval, Montréal et Gatineau, le trio Planet Giza s’apprête à donner son tout premier spectacle au Festival international de jazz de Montréal. Entrevue avec Rami.B, l’un des trois producteurs de ce groupe complété par Dumix et Tony Stone (également chanteur).

VOIR : Ça représente quoi pour vous de jouer dans un festival aussi célèbre que celui-ci?

Rami.B : C’est un gros accomplissement, car c’est l’un des seuls festivals qu’on n’avait pas encore fait. Pour l’occasion, on va offrir notre première prestation complète avec Tony au micro et un live band, formé de Nathan Dumont aux claviers, Jephte Kalombo à la batterie et Echerme Bruno à la basse. On va jouer notre dernier album, Added Sugar, au complet, en plus de quelques exclus. 

Sur cet album, on constate que Tony prend une plus grande place que d’habitude. On sent également que vos influences se sont recentrées autour du soul. Sentez-vous qu’après cinq projets, Planet Giza a vraiment trouvé sa signature?

On sentait que notre son inspiré des musiques africaines, avec l’image de la pyramide en arrière, commençait à se répéter, donc après un certain temps, on a voulu évoluer. Il faut dire aussi que 90% de la musique sur Détour: Zayad City (NDLR : leur troisième projet, sorti en 2017) était créée à partir de samples, donc on ne pouvait pas la mettre sur les plateformes de streaming. C’est là qu’on a décidé d’aller vers une formule entièrement axée sur la composition et, vu qu’on a toujours été des fans de neo-soul, c’était naturel d’aller dans cette direction. Pour ce qui est de Tony, on avait remarqué que nos fans aimaient tout particulièrement les chansons avec sa voix sur Détour, donc on est allés all in là-dessus. Il ajoute une autre dimension à notre musique. 

Depuis quatre ans, vous êtes considérés comme la relève de la foisonnante scène des beatmakers montréalais dans la foulée des succès de High Klassified, Kaytranada et Tommy Kruise. Est-ce que vous ressentez une certaine pression?

C’est certain que, quand on voyait tous les gars blow up vers 2015, qu’on voyait les moves qu’ils faisaient, on savait qu’il fallait se botter le cul. On s’est mis de la pression nous-mêmes. Quand on a sorti notre premier EP, y’a des gros blogues comme Soulection qui parlaient de nous, donc on se disait qu’on allait blowup. Mais, à partir du EP suivant, Road 2 Pharaon, on a juste décidé d’arrêter de checker ce que le voisin fait. On veut tout simplement créer la meilleure musique possible.

Avez-vous encore des objectifs de grandeur à l’international?

Oui, c’est sûr, mais on veut aussi faire du démarchage au Québec. On n’a pas un marché clair en tête, on veut juste que le plus de monde possible entende notre musique. On ne s’attend pas à être millionnaires avec ça, on veut juste pouvoir gagner notre vie.

Planet Giza au Festival international de jazz de Montréal – Scène Casino de Montréal/CBC /Radio-Canada, 29 juin (22h)

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La nouvelle de la semaine //

Au-delà du retour inattendu de Vaï avec [youtube href= »https://www.youtube.com/watch?v=JmfeWp_ZUTw&fbclid=IwAR3dYBomEqIQKrSA3BvFGaMczD0U1spJOn-6W5ezIle_237i11jl1BGKYe4″]À zéro[/youtube], chanson qui annonce Couleurs, son premier album en plus de 10 ans, c’est l’annonce de la réédition de Mentalité moune morne (Ils n’ont pas compris) qui retient l’attention cette semaine. Chef-d’oeuvre incontesté du hip-hop québécois, le premier album de Muzion fêtait son 20e anniversaire au début du mois et profitera d’un tout premier pressage sur vinyle ainsi que d’une nouvelle édition en format disque compact le 26 juillet prochain. Pour souligner le tout, le groupe initialement formé de J.Kyll, Imposs, LD-One et Dramatik a lancé sur sa chaîne Youtube une version spéciale de 12 heures de son plus grand succès La vi ti neg.

[youtube]C9J_2y8CSDo[/youtube]

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Le projet de la semaine //

Décidément, c’est la semaine de Tony Stone qui, en plus de se préparer à l’un des plus gros spectacles de sa jeune carrière, se dévoile avec The Gumbo Tape. Sur cet EP de quatre titres qu’il présente en collaboration avec le rappeur français Manast LL’, l’un des rares cousins à s’exécuter avec brio en anglais, le Gatinois d’adoption continue à croiser hip-hop, neo-soul et R&B avec beaucoup de finesse et de fluidité.

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La chanson de la semaine //

Manast LL’ remporte également ce titre grâce à une autre de ses collaborations transatlantiques, cette fois avec le producteur français Blasé et le rappeur québécois Rowjay. À la fois minimaliste et accrocheuse, Bounce mettra assurément le feu aux planchers de danse cet été.

Mention aussi à l’apaisante et groovy Low Town de Biliwald, rappeur de Québec qui prépare la sortie de son premier album solo Frugal, et à l’intense et fantomatique 666 Freestyle de Kris the $pirit, rappeur montréalais d’une impressionnante constance.

[youtube]N7n8Fhj2maU[/youtube]

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L’instru de la semaine //

Après nous avoir offert Oolong, Steeped, un «bijou de hip-hop lo-fi aux racines jazz» comme on le disait en janvier dernier, le musicien, rappeur et producteur Shemar Gordon alias RamehS.eS se fait plaisir avec une nouvelle beat tape expérimentale, présentée sous la forme d’un seul morceau de 13 minutes.

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Le clip de la semaine //

Un triplé pour Manast LL’ qui, en plus de s’illustrer pour le projet et la chanson de la semaine, brille du côté visuel. Réalisé par WwweshStudio, le clip pour son hit instantané Bounce avec Rowjay et Blasé rehausse avec originalité le groove de la pièce, à l’instar du clip d’Antoine Deslandes pour la veloutée Let’s Do It avec Tony Stone.

[youtube]gNmV3zNYDGI[/youtube]

[youtube]G6gFjeVcPAQ[/youtube]

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Les spectacles à voir //

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Agua Negra

Le duo Agua Negra, formé de Cotola et Paranoïze, sera de la partie pour un concert extérieur dans le cadre du Festival international de jazz de Montréal.

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Koriass

Koriass sera du Festivoix de Trois-Rivières ce lundi.

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Dead Obies

Le quintette Dead Obies sera du côté de la Baie de Beauport en fin de semaine, accompagné par Xavierr et Whitie.

[youtube]E9tdt-Re3Fc[/youtube]