Johnny Clegg est décédé
Le musicien et anthropologue sud-africain a rendu l’âme mardi, à l’âge de 66 ans.
Olivier Boisvert-Magnen
Photo : Appleseed Records
Surnommé «le Zoulou blanc», Johnny Clegg est décédé entouré de sa famille à Johannesburg, selon ce que rapporte son ami et gérant Roddy Quin dans un communiqué de presse rendu public sur la page Facebook de l’artiste. «Johnny laisse des empreintes profondes dans le cœur de chaque personne qui se considère africaine. Il nous a montré ce que c’était d’assimiler et d’embrasser d’autres cultures sans perdre son identité. C’était un anthropologue qui a utilisé sa musique pour parler à chaque personne. Avec son style de musique unique, il a traversé des barrières culturelles comme peu d’autres. Il a réveillé la conscience de plusieurs d’entre nous.»
Né le 7 juin 1953 à Lancashire en Angleterre, Johnny Clegg a déménagé très jeune avec sa mère en Rhodesie (où se trouve maintenant le Zimbabwe) suite à la séparation de ses parents, avant de s’installer en Afrique du Sud à l’âge de six ans.
C’est dans ce pays qu’il s’est fait connaître comme musicien, d’abord durant les années 1970 au sein du groupe Juluka, reconnu pour ses mélanges d’afro-pop et de maskanda (une musique folk zulu), ainsi que pour son message anti-Apartheid.
Il a ensuite fait sa marque au sein d’une autre formation, Savuka, qui opérait dans des zones musicales similaires, mais avec des touches encore plus variées, notamment de musiques celtes et de rock. Dans les années 1990, l’un de ses plus célèbres albums, Heat, Dust and Dreams, a été nommé aux Bilboard Music Awards et aux Grammy Awards.
Figure emblématique de la musique sud-africaine, il a dédié sa plus célèbre chanson Asimbonanga à Nelson Mandela, avec qui il l’a d’ailleurs interprétée en 1999.
Clegg avait arrêté de se produire en spectacle depuis 2017, lorsqu’il a appris qu’il était atteint du cancer. En tout, il a vendu plus de cinq millions d’albums.
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