Louis-Philippe Gingras nous présente la réjouissante Deux pouces
Musique

Louis-Philippe Gingras nous présente la réjouissante Deux pouces

L’artiste montréalais dévoile en primeur le troisième extrait de son album à venir le mois prochain.

Faisant suite à Apocalypso et Barrés d’Toronto, Deux pouces allie jazz, rock et mambo avec allégresse. Louis-Philippe Gingras y livre un texte humoristique avec sa désinvolture habituelle. Son troisième album, Tropicale Apocalypse, paraîtra le 15 novembre prochain sous Simone Records.

Tu nous présentes ici Deux pouces, nouvelle chanson au texte pour le moins suggestif. Quelle est l’histoire derrière l’écriture de cette pièce?

Deux pouces était à la base une chanson très frivole. La phrase-clé «Y m’reste deux pouces de bizoune pour te dire je t’aime» est sortie au milieu d’amies et amis, au sortir de l’eau plutôt fraîche à la plage de Natashquan. Elle est devenue premièrement une chanson de mariage pour mon oncle et sa nouvelle épouse. C’est finalement mes musiciens qui m’ont convaincu de la mettre sur l’album. C’est là que le texte a pris une tangente écologiste («Y a de l’eau / Tout autour de toi») et une réponse souriante au suicide («Si tu plonges dans la vie / Y va faire si froid / Si tu plonges dans la mort / Ça faut pas faire ça, c’est trop froid»).

Les teintes tropicales/calypso de la chanson rappellent celles du premier extrait. Qu’est-ce qui t’a mené vers cette direction musicale insoupçonnée?

Deux pouces est moins clairement calypso qu’Apocalypso. La section finale, une nouvelle danse sociale appelée le Poulycroc (NDLR : une danse inspirée d’une croquette de poulet cylindrique, qui sera dévoilée et enseignée lors du lancement de l’album), est inspirée du mambo. Puis dans la réalisation, même si la progression d’accords est pas mal la même, j’ai pris une direction différente d’Apocalypso: plus de guitares acoustiques pour remplacer l’orgue et l’orgie de cuivres. J’ai laissé plus de place à mon trompettiste Rémi Cormier, pis on s’est payé la traite avec Antoine Binette au steel drums. C’est tout aussi festif, mais moins chaotique. Un party facile à cleaner le lendemain.

Ton album paraît le mois prochain. Tu y fais le portrait d’«une fin du monde lumineuse». Que trouves-tu de joyeux dans l’apocalypse?

Ben, c’est dark, l’apocalypse… Surtout que c’est de plus en plus possible et proche comme possibilité. Mais depuis que j’ai entendu en conférence l’astronaute Chris Hadfield parler des possibilités technologiques qui pourraient nous aider à contrer le réchauffement climatique, je suis rempli d’espoir. Pis se battre en souriant, je trouve ça efficace. Ça fait peur aux méchants!

Tu signes l’ensemble des arrangements et de la réalisation de l’opus. Comment cette expérience s’est-elle déroulée?

YO! C’est difficile! Première fois que je réalise complètement un de mes albums. Ça fait un cerveau qui roule beaucoup, surtout qu’il restait beaucoup de «création» pendant l’étape studio: des textes à terminer, les arrangements à faire de A à Z. Mais je regrette rien, pis je serais pas arrivé à un résultat aussi satisfaisant si j’avais pas été épaulé par Ben Bouch (Benoit Bouchard) à la console. Je connais rien dans les machines. Lui, y connait toute.

À quoi peut-on s’attendre pour «la grande bacchanale» du Café Cléopâtre, qui fera office de lancement le mois prochain?

Ça risque de déchirer comme show. On va être environ neuf musiciens sur le stage en plus d’invités qui sont ponctuellement sur l’album. Tiens, y a mon nouvel ami Pierre Lebeau, comédien, qui lit des textes sur l’album. Il sera là, je tripe raide. Sébastien Croteau aussi, chanteur de Necrotic Mutation, qui va venir s’énerver. Je suis en train de patenter un stage fucké pis faire un peu de mise en scène, ce qui n’est pas dans mes habitudes. Pis of course, comme on est au Cléopâtre, c’est possible que vous voyiez un peu de peau. On s’en rejase!

Louis-Philippe Gingras 
Lancement = CCF19

Le 13 novembre à 21h
Au Café Cléopâtre (Montréal)
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