Une histoire de Coton ouaté et 6 surprises du Gala de l’ADISQ
Ouvert par un numéro sérieusement explosif (genre, au sens propre) qui aura pris des airs de consécrations pour Sarahmée comme Souldia et ponctué d’une prise de position vibrante de Pierre Lapointe à l’endroit des Spotify de ce monde, le Gala de l’ADISQ 2019 s’est montré en phase avec le millésime en cours, mais curieusement imprévisible à bien des égards. Micro-analyse un brin prématurée d’une soirée riche en surprises.
1. Ginette Reno – Album adulte contemporain
La diva québ aura été préférée à un Robert Charlebois absent, à un Michel Rivard qui a livré le show musicothéâtral de sa vie, à une nouvelle venue prometteuse du nom de Lou-Adriane Cassidy et à une Ingrid St-Pierre au sommet de son art. Contrairement à ce qu’elle entonne, Ginette Reno n’est pas de celles qui ne font que passer.
Bien au contraire.
View this post on InstagramQuel beau moment avec @ginetterenoofficiel ? #GalaADISQ
A post shared by PalmarèsADISQ (@adisq) on
2. Alaclair Ensemble – Album rap
Loin de nous l’envie de remettre en question ce choix: l’impact d’Alaclair Ensemble sur la scène rap est palpable. Fouki, aussi nommé dans la catégorie, n’aurait peut-être pas été tout à fait le même sans l’apport (immense!) des Bas-Canadiens. Or, la compétition était rude dans cette catégorie et ce n’était pas gagné d’avance pour les minces du 418, vu la montée mainstream récente d’un pilier comme Souldia, l’exposition médiatique toujours croissante de Koriass et le méga succès de Loud au-delà de nos frontières.
3. Coeur de Pirate – Album pop et interprète féminine
Si 2019 aura permis à Marie-Mai de fouler la scène du Centre Bell à trois reprises, soulignant une fois de plus sa soif d’envergure et son charisme digne d’une Lady Gaga, c’est finalement la poétique Coeur de Pirate qui aura brillé au plus fort de son étoile hier soir. Et pour cause! Ce plus récent disque est clairement le meilleur de sa discographie, bien qu’il n’ait pas eu la résonance de son premier, tant au Québec que par-delà l’Atlantique.
N’empêche, hier, elle a consolidé son statut d’incontournable.
View this post on InstagramCue the memes. Merci tout le monde wow album pop j’en reviens toujours pas ????
A post shared by Coeur De Pirate (@beatricepirate) on
4. Alexandra Stréliski – Révélation de l’année et auteure ou compositrice de l’année
Éclipsant Vincent Roberge (Les Louanges) qui avait préalablement remporté les prix Félix-Leclerc, Rapstat-Lelièvre et Espoir FEQ en plus de se faufiler jusqu’à la courte liste des Polaris, la pianiste a surpris tout le monde hier en remportant ses deux prestigieux prix. Excessivement éloquente dans ses remerciements, elle n’a pas manqué de rappeler qu’il ne faut jamais «sous-estimer la force de la douceur».
Ce à quoi, en latin, nous répondrions: word.
[facebook]2305724216224006[/facebook]
5. Florent Vollant – Album autochtone
On est de ceux qui prédisaient une victoire d’Elisapie pour son extraordinaire album qui, par ailleurs, marquait son retour après un passage à vide, une période excessivement difficile dans sa vie. Mais tout bien considéré, il allait presque de soi que la moitié de Kashtin remporte ce nouveau prix dédié à un représentant des Premières Nations, vu son apport incommensurable à la musique québécoise.
[facebook]700350443808200[/facebook]
6. Roxane Bruneau – Chanson de l’année
La preuve comme quoi il ne faut jamais, jamais, jamais sous-estimer la portée d’une Youtubeuse qui se met à la chanson et rallie nombre de gens autour des préoccupations LGBTQ+.
7. L’omniprésence dudit Coton Ouaté
Véritable phénomène viral à la portée spectaculaire (on parle quand même d’un vidéoclip vu 3,6 millions de fois dans une province qui compte 8,5 millions d’habitants!), l’hymne frisquet de Bleu Jeans Bleu a vite fait de rentrer dans le coeur des gens à la manière de l’Hawaïenne des Trois Accords en 2003.
View this post on InstagramA post shared by Joy Ride Records (@joyriderecords) on
Mais au-delà de cette étonnante victoire dans la catégorie Groupe de l’année, on avait envie de s’offrir une mention spéciale à Loud, lui même vêtu du confortable chandail, un «Hochelag Tuxedo» détaillé à 1075$, allô la gentrification, au moment d’accepter le trophée d’interprète masculin de l’année.
[facebook]455860015135641[/facebook]