Julyan est au moins aussi doué que son frère Hubert Lenoir
Il s’est révélé au tournant de la présente décennie avec The Seasons, groupe qu’il formait notamment avec son frère Hubert Lenoir. L’album Pulp n’avait pas encore vu le jour que pourtant ça ne faisait aucun doute : Julien Chiasson, dit Julyan, et son cadet n’appartenaient pas exactement au commun des mortels. Devant tant de charisme et de talent, on leur prédisait déjà un brillant avenir sur le plan musical.
Après un passage à vide, une période plus difficile qu’il évoque sans pudeur en début d’entrevue, le leader de la formation funk rock Forest BOYS déploie ses ailes sur Rebel Now Now, son premier titre enregistré en tant qu’artiste solo. À l’écoute de ce brûlot beatlesque réalisé par Jesse Mac Cormack, on en vient rapidement à comprendre que le vent a tourné pour l’auteur-compositeur-interprète natif de Beauport. S’il nous fallait déjà dresser la liste des artistes à surveiller en 2020, on y inscrirait forcément le nom de Julyan.
On t’a connu au sein de The Seasons puis de Forest BOYS, un groupe funk rock qui continue de soulever les foules à Québec… Mais pourquoi avoir attendu si longtemps avant de te lancer sous ton propre prénom et en solo?
Durant les deux dernières années avec The Seasons, j’ai traversé une période très sombre. Ma confiance en moi et mon estime ont chuté très bas. J’avais l’impression que je n’avais simplement pas le je-ne-sais-quoi qui fait que les gens t’accordent leur attention. Je continuais de composer des chansons, mais avec la certitude que personne ne voudrait les entendre. Le fait de fonder Forest BOYS, entre autres, m’a aidé à me reconstruire. À ce jour, je ne sais pas plus si les gens seront intéressés par ce que je fais, mais je suis rendu à m’en foutre juste assez pour trouver le courage de sortir une chanson en solo.
Sur Rebel Now Now, tu signes une sorte d’anti-chanson d’amour adressée à l’ancienne élue de ton cœur que tu as quittée avant même qu’elle ait le temps de t’inspirer un titre. Du moins, c’est ce que j’en déduis. Je me trompe où c’est précisément le genre de texte trop personnel que tu n’aurais pas pu chanter dans l’un de tes bands?
C’est intéressant, car en rétrospective je me rends compte que c’est une des façons d’interpréter la chanson, bien que le message initial soit l’acceptation de soi malgré la tristesse d’être rejeté. Mais pour revenir à ta question, je crois que chanter en solo me permet en effet d’exposer mes côtés les plus vulnérables.
De tous les morceaux que tu as mis au monde dans les dernières années, les mélodies sont toujours hyper entêtantes, carrément géniales. J’ai l’impression que c’est ton souci premier, aussi. C’est quoi ton secret, coudonc?
Wow, merci! Je ne sais pas… Je crois que j’ai une rigueur particulière quant à la structure et la mélodie de mes chansons. Quand j’entends, écris ou joue une chanson, je vois littéralement les mélodies flotter dans ma tête. Je perçois leurs impacts et leurs responsabilités envers la chanson. Ensuite, il ne me reste qu’à choisir avec mon cœur le chemin je veux prendre. C’est pour moi une sorte de tango entre le cœur et la tête, entre le senti et le mental. J’essaie de ne jamais laisser un de ces éléments prendre le dessus, ni en laisser un de côté.
Récemment, avec ton frère Hubert, tu as coécrit la pièce titre du plus récent album de Pierre Lapointe : Pour déjouer l’ennui. Est-ce que tu sens que cette expérience de création va influencer ton parcours comme auteur et compositeur?
Absolument. Tellement. Pierre a été une personne marquante dans la dernière année de ma vie. Le fait qu’il m’ait demandé de travailler avec lui m’a donné un sentiment de validation. Ça m’a aidé à croire que je devais faire quelque chose de bien si j’en étais arrivé à coécrire une chanson avec un artiste de si grand talent.
Tu planches sur quoi en vue de 2020?
Oh boy! A lot. Je vais me donner en spectacle! Je vais aussi continuer d’enregistrer et de sortir d’autres chansons, suivi d’un EP avant la fin de l’année. En plus, il y a un album des Forest BOYS en route pour le printemps et une tournée de prévue à l’été. J’ai hâte!