Fuudge dévoile le frénétique Fruit-Dieu
Le groupe montréalais nous présente en primeur son deuxième album, Fruit-Dieu.
Entre grunge, punk, lo-fi, stoner rock et rock psychédélique, Fruit-Dieu marque par sa lourdeur, son cran et sa puissance, mais aussi par ses riffs accrocheurs et ses mélodies qui restent en tête. Écrit et composé par David Bujold, qui mène le quatuor, l’album est l’incarnation la plus brute et la plus féconde de Fuudge à ce jour.
D’ici la sortie officielle de l’opus (ce vendredi 31 janvier sous Lazy at Work), on vous propose une écoute exclusive ainsi qu’une entrevue avec le chanteur de la formation. Le lancement aura lieu ce samedi 1er février au pub West Shefford dans le cadre du Taverne Tour.
VOIR : Fruit-Dieu est un album que vous avez créé sur une courte période, et il s’en dégage une énergie brute, encore plus incisive que sur Les Matricides. Qu’est-ce qui explique ce choix?
David Bujold : Je tiens à garder un rythme de production rapide. Mon but est de sortir un album par année, comme ça se passait dans les années 60 et aussi à l’instar de certains artistes contemporains qui optent pour cette cadence rapide (Ty Segall, King Gizzard, Wand…). Peut-être le côté “brut” émane de cette urgence à créer et d’un rythme de production serré?
Avez-vous des bands qui vous ont inspiré à aller dans cette direction?
Les inspirations dans Fuudge sont diverses et assumées. C’est comme si je mettais les Beatles, Nirvana, Syd Barrett et Black Sabbath sur la table et que j’essayais d’en faire une boule.
On dit de votre titre, Fruit-Dieu, qu’il est «l’alliance de deux idées tout en contraste, l’une dans son aspect purement terrestre et l’autre par son caractère éthéré». Plus précisément, quelle signification y accordez-vous?
Le titre de l’album (étrange, j’en conviens) vient de la chanson du même titre. C’est une sorte de mélange des concepts du Péché originel et de 2001, l’odyssée de l’espace, dans lequel j’imagine un singe en train de prévenir son ami de manger une chose qui lui donnera la conscience humaine, état duquel il ne pourra pas revenir. C’est deep.
Les deux premiers extraits évoquent la mort de façon directe, Mourir j’aime trop ça et Enterré vivant. Peut-on parler d’une fascination, d’une obsession pour ce thème?
En effet, c’est un thème très récurrent chez Fuudge. Il faut noter que j’utilise le thème de la mort sous des angles symboliques. Dans Mourir j’aime trop ça, la mort représente l’auto-destruction ainsi que la destruction des choses et des êtres. Dans Enterré vivant, elle symbolise l’état de se retrouver dans les bas-fonds de son existence.
Votre écriture est assez franche et directe, ce qu’incarnent plutôt bien les titres très évocateurs des chansons (Dins vidanges, Beurrée d’marde, Le goût de ta chair). Est-ce que l’écriture est aussi spontanée qu’elle le laisse sous-entendre?
Je ne suis pas capable d’écrire des textes très élaborés. Je m’en tiens donc à des idées crues, précises (même si elles peuvent être interprétées de plusieurs manières) et courtes. Néanmoins, ça me prend beaucoup de temps à les achever.
Qu’est-ce qui s’en vient pour vous?
Rien n’est encore annoncé mais il va y avoir plein de shows partout au Québec en 2020. Alors en ce moment on se met en forme pour être prêt à affronter le défoulement extrême que représente une tournée de Fuudge.