Dance Laury Dance, plus propre mais toujours aussi sale
Le groupe hard rock québécois revient avec un premier album en six ans et nous présente en primeur son clip pour Encore une nuit sans journée.
Et c’est un nouveau départ pour Dance Laury Dance. Après deux albums et un EP en anglais, la formation installée entre Montréal et Québec y va d’un premier album en français. Prévu pour le 17 avril prochain, l’opus contient le premier extrait Demi smoke, lancé le mois dernier, ainsi que cette toute nouvelle pièce, Encore une nuit sans journée, qui nous prouve que les années et le changement linguistique n’ont pas eu raison de l’irrévérence du groupe.
Forts d’un nouveau look, plus propre et coloré, Sébastien Deschênes, Alexandre Laperrière, Maxime Lemire, Philippe Lemire et Étienne Villeneuve explorent l’univers sale et brut du hard rock avec la même énergie et la même impulsion qu’à leurs débuts, versant à leur guise dans la satire et l’autodérision.
Une journée avant sa sortie, on vous présente le clip d’Encore une nuit sans journée réalisé par Alec Pronovost (Le Killing, Jeep Boys), accompagné d’une entrevue avec Maxime Lemire, chanteur de la formation.
Dance Laury Dance – Encore une nuit sans journée
VOIR : Vous proposez un clip simple, dynamique et relativement efficace. Qu’est-ce qui vous a inspirés?
Maxime Lemire : L’inspiration pour le clip nous vient de ces vidéos qui ont bercé notre jeunesse, au début des années 90, comme Holy Wars de Megadeth ou I’m Broken de Pantera. On ne voulait rien de compliqué parce qu’on a de la misère à suivre. Sinon, on était tannés de s’habiller en noir comme la majorité des bands du même genre, fait qu’on s’est acheté des t-shirts et des runnings blancs pis des jeans bleus. Le confort, l’audace, la simplicité.
Encore une nuit sans journée entretient la mouvance hard rock de vos précédents projets. Comment a-t-elle été créée?
Étant donné que Phil et moi on vit à Montréal, que le reste du band est à Québec et que, collectivement, notre horaire du temps est un mess, c’était plus simple pour cet album-là que Phil et moi on compose la musique dans notre studio. On envoyait les chansons par la poste à Harry qui ajoutait ses tracks de basse et, finalement, on jammait ça tous ensemble, nu-pieds. Toute la musique de l’album a été écrite de cette façon-là. Pour les paroles d’Encore une nuit sans journée, je suis allé chez mon chum Robert Nelson, on a fumé une puff ou deux et on a écrit ça ensemble à partir d’une couple de phrases que j’avais déjà écrites. Pif Pouf.
Vos paroles sont toujours aussi crues et sales, même si elles sont en français. Appréhendez-vous qu’elles soient reçues plus rudement ou tièdement? Je pense notamment à ce passage qui évoque (célèbre?) les relations sexuelles non protégées…
Ce qu’on sort là, c’est tout simplement du Dance Laury Dance, mais en français. Pour nous, chanter en français, ça venait pas avec un changement de style. On n’a pas fait de compromis. S’il avait fallu qu’à toutes les fois où on a été reçus «rudement ou tièdement», on se laisse abattre, on aurait arrêté de jouer après notre premier show. Ça appartient à chacun d’aimer ou pas notre musique, ça fait partie de la game pis on deale avec, comme tous les autres artistes d’ailleurs. Au final, on va se concentrer sur avoir un maximum de fun avec le monde qui vient nous voir en show. À nos yeux, c’est ça le plus important : le fun avec les gens qui sont là.
Pour ce qui est du passage sur les relations sexuelles non protégées, l’album est rempli de trucs comme ça. Mon intention, c’est pas de faire l’apologie de comportements jugés «dangereux» ou whatever. Je les expose comme moi ou un des gars du band les a vécus. Tsé, y’a un bright side à tout ce qui est dangereux, comme «faire l’amour» pas de capote par exemple. La plupart du temps, quand c’est dangereux, c’est plus le fun. Mais y’a l’autre côté de la médaille aussi, pis ce côté-là est dans les paroles également. Tu peux pas faire le party non-stop sans en subir les conséquences un jour ou l’autre. Mais encore là, ça appartient à chacun d’interpréter les paroles comme il veut. À chacun son background. Ce qui est «cru et sale» pour toi, ça ne l’est pas nécessairement pour quelqu’un d’autre.
Depuis vos débuts il y a 13 ans, avez-vous déjà eu peur de devenir vos propres personnages de scène, c’est-à-dire des rockeurs dépravés ou stéréotypés?
Si on a déjà été dépravés? À nos heures certainement. Stéréotypés? Pour ceux qui s’arrêtent à une première impression, j’imagine que oui. Si on a eu peur de ça? Non.
Dance Laury Dance c’est aussi des pères de familles, des entrepreneurs, un étudiant en génie physique, un vrai guitar shredder qui met encore à ce jour des heures de pratique par semaine sur son instrument, y’a des boys qui sont sobres depuis un bon bout… Je sais pas trop ce que ça veut dire pour toi «rockeurs stéréotypés», mais non, on ne se sent pas comme ça du tout.
Aussi, on croit que le monde est assez intelligent pour faire la différence entre Dance Laury Dance et la vie de tous les jours. Notre job, c’est de mettre la pédale au fond et donner le meilleur de nous-mêmes pour les gens qui sont là. Ensuite, ce qui se passe entre les shows, ça appartient à chacun de nous, en autant que tu sois dans ta game shape pour la prochaine gig, tu peux vivre ta vie de gitan comme tu l’entends.
Quels sont les autres thèmes explorés sur l’album?
En gros, ça parle d’excès, d’être un jambon, de comportements destructeurs, d’être né pour perdre, de loyauté… Y’a des récits de vie racontés tels quels, des histoires vraies qui sont arrivées au band ou à moi. Ça parle de s’enterrer vivant et de pas trop s’en faire avec ça parce qu’à la fin tes vrais amis vont être là pour toi, même si toute chie.
Y’a place à interprétation. Une toune qui parle de la vie et de la mort pour moi, ça peut parler de viagra pour quelqu’un d’autre… True story.
Lancements de l’album : le 24 avril à L’Anti (Québec) et le 9 mai aux Foufounes électriques (Montréal)