10 moments qui confirment ma dépendance aux téléphones intelligents
Vous reconnaitrez-vous dans mes habitudes de dépendance technologique?
J’ai déjà, dans le cadre de ma chronique, exprimé ma dépendance aux likes. Celle-ci n’a rien perdu de sa force, elle a plutôt gagné en précision et intensité. Mais ce n’est pas ma seule dépendance: je suis accro aux téléphones intelligents. Voici dix moments qui me le confirment, sans équivoque.
1. Récemment installé dans la Mercedes relativement neuve de mon père pour un voyage à North Bay, j’ai pris un moment pour inspecter les installations autour de moi: ne voyant aucune entrée USB pour recharger mon téléphone qui meurt trop rapidement, la bagnole a immédiatement perdu toute valeur à mes yeux.
(Bémol: je ne suis pas un grand connaisseur de voitures et autres bolides à moteur. La chute, somme toute, n’était pas vertigneuse.)
2. Dans la rue, une fille me fait signe de bonjour. Je lui renvoie la main, mais réalise promptement qu’elle adressait sa salutation matinale à un homme derrière moi. Ça n’a pas pris deux secondes avant que je ne retrouve mon téléphone devant mon visage, feignant l’intérêt pour la machine en espérant que celui-ci enterrerait mon humiliation publique toute fraiche.
(Bémol: personne n’a porté attention à cette scène insignifiante, ce matin-là, évidemment.)
3. En sortant du métro, je tiens la porte à une jeune femme qui passe par l’ouverture sans lever la tête ni dire merci, trop absorbée par son activité sur cellulaire. Je ne la juge pas. Entre toxicomanes, on se comprend.
(Bémol: j’aimerais me considérer comme un parfait gentleman qui ouvre des portes à ses concitoyens, mais je dois avouer que ce ratio de politesse n’est pas absolu. Il m’arrive d’errer, ou même d’être maladroit dans ce geste. Je ne suis pas un parfait gentleman.)
4. Les lieux que je visite fréquemment sont tous munis d’un chargeur USB pour Samsung que je laisse là parce que l’inverse est inimaginable.
(Bémol: certains de ces chargeurs ne sont pas les miens. Il m’arrive de parasiter les possessions matérielles des autres quand je considère que ça ne nuit pas potentiellement à leur utilisation du cellulaire. Par exemple, j’attendrai toujours que le téléphone de l’autre soit proprement chargé avant de lui emprunter son fil. C’est la moindre des choses.)
5. Je choisis mes places dans des cafés et des bars en fonction de la proximité avec une prise.
(Bémol: je n’impose jamais un changement de place si un ami est arrivé préalablement dans l’établissement et s’est installé maladroitement, mais sans malveillance, loin de la civilisation.)
6. Dans le but d’éviter la tension, lorsque je souhaite passer une soirée résidentielle ou sociale, il m’arrivera de brancher mon téléphone, mais de le poser sur une surface plate, de dos, muet, pour ne ressentir aucun appel technologique qui me dirigerait vers une présence virtuelle nuisant à ma réalité tangible.
(Bémol: c’est tout à mon honneur.)
7. Comme on regardait parfois sa montre (cet objet étrange à fonction unique) sans se rappeler de l’heure qu’on venait de voir, il m’arrivera de naviguer sur mon téléphone par pur automatisme, sans nécessairement enregistrer activement mes gestes. Dans cette série de clics et de glissements de doigts automatisés, il m’arrivera de sortir de mon application Facebook pour re-cliquer immédiatement sur mon application Facebook.
(Bémol: des fois, je fais ça avec Instagram.)
8. Ça me prendrait environ deux minutes pour me rendre compte que je suis sorti à la mauvaise station de métro puisque je souhaite jouir le plus tôt possible de mon accès au Wi-Fi privé tout le long de ma présence souterraine mobile.
(Bémol: sans cette privation là, je n’aurais peut-être pas lu la moitié des livres que j’ai lus dans la vie.)
9. Mon téléphone a une réception quasi-inexistante dans l’immeuble de ma soeur. J’ai les conversations les plus stimulantes de ma semaine, en général, quand je vais chez elle. Peut-être parce que je ne pense jamais à mes notifications qui, je sais, ne me parviendront pas dans cet édifice immunisé?
(Bémol: non, c’est surtout parce que ma soeur est brillante.)
10. Mon humeur peut être directement proportionnelle à la vie de batterie annoncée sur mon téléphone.
(Bémol: non, en fait, ça, c’est vraiment problématique.)