L’artiste canadienne Rebecca Belmore au MAC cet été
La programmation estivale du Musée d’art contemporain de Montréal (MAC) met en vedette l’artiste anishnabe Rebecca Belmore à travers l’exposition Braver le monumental, organisée par le Musée des beaux-arts de l’Ontario et commissariée par Wanda Nanibush, conservatrice de l’art autochtone.
«Dès qu’on a su qu’on allait rouvrir cet été, on a profité de l’occasion. C’est une artiste qu’on suit et qu’on veut inviter depuis longtemps», explique Lesley Johnstone, conservatrice et chef des expositions et de l’éducation au MAC qui organise cette présentation. Cette occasion, c’est celle d’exposer les œuvres de l’artiste anishnabe, Rebecca Belmore. La Canadienne a été la première femme autochtone à être choisie pour représenter le pays à la Biennale de Venise en 2005.
L’œuvre sélectionnée, Fountain, fait d’ailleurs partie des 16 autres qui seront exposées dès le 20 juin prochain au MAC. Il y aura également une compilation de ses performances qui seront présentées. L’idée étant d’offrir au public un survol majeur du travail de l’artiste. Cette belle collection d’images viscérales constitue un corpus riche qui inclut des sculptures, des installations, des photos et des vidéos.
«Mme Belmore est une artiste complexe, qui aborde les enjeux urgents de notre époque comme notre rapport au territoire, la violence que subissent les femmes autochtones ou encore le problème des pensionnats», précise Mme Johnstone, très enthousiaste à l’idée de lancer cette nouvelle exposition. Enracinées dans les réalités politiques et sociales des communautés autochtones, les œuvres de Rebecca Belmore établissent des liens évocateurs entre les corps, la terre et la langue.
«La pratique de Rebecca Belmore fait face aux enjeux monumentaux de notre époque en nous invitant à témoigner de ce que nous voyons et à nous en soucier. Son approche profondément intuitive nous guide vers nos propres réponses poétiques et magnifiques. Elle traite de la souffrance des gens avec tact et sensibilité, sans exploiter ou déprécier leurs expériences», raconte aussi Wanda Nanibush, conservatrice d’art autochtone au Musée des beaux-arts de l’Ontario.
L’artiste utilise une multitude de techniques pour transmettre ses messages. Elle travaille autant la matière comme l’argile, que la vidéo ou la photographie. En mettant à l’honneur une artiste autochtone, le MAC se place dans la ligne qu’ont décidé de suivre beaucoup de musées. «Il y a un réel engouement pour les artistes des Premières Nations, car il y a de plus en plus une réelle reconnaissance de la force de leur travail», poursuit Mme Johnstone.
D’autres artistes seront également présentés cet été: Nadia Myre, Chloé Lum et Yannick Desranleau. Des performances, des rencontres avec les artistes et les commissaires, des visites interactives, ainsi qu’une série d’activités éducatives complèteront la programmation.