BloguesPartiellement Martel

Ash et Tabula


Nels Cline a continué de jouer, concentré, voire impassible, malgré ses pédales qui avaient le goût de giguer…
 

C'est dans la deuxième partie que ça s'est un peu gâté. D'excellents musiciens, y'a pas à dire. Nels Cline (Guitare) a fourni une performance constante malgré le fouilli de pédales – parfois récalcitrantes – qui l'entouraient. Tom Rainey (batterie) a fait montre d'une concentration quasi-joussive. Pourtant cette étrange impression que chacun refusait de céder du terrain, que chacun voulait garder le lead.
C'est l'un des dangers encourus par ceux qui s'adonnent à la musique actuelle. Ils doivent habituellement faire partie de plusieurs formations, ce qui rend la cohésion difficile entre les musiciens. Je ne sais pas si ça a été le cas ici, mais disons que la structure était moins captivante que pour le premier show. Très souvent, c'est Andréa Parkins qui a réussi à lier le tout.
L'image un peu ridicule qui me vient, c'est celle d'un immense saucisson plus ou moins bien ficelé, très savoureux mais dont certains morceaux alléchants nous glisseraient entre les doigts.
Il manquait aussi ces élans de folie – ou de génie – qui poussent à trouver la musique autrement qu'avec des instruments. Outre lorsque Rainey a frotté sa cymbale avec le bout de sa baguette, ou lorsqu'il a caressé la peau tendue de sa caisse claire, la technique était plutôt conventionnelle. Il faut dire que Huntsville avait placé la barre très haute à ce sujet. Remarquez, peut-être que c'est moi qui ne suis pas assez urbain branché…