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Jour 2

 
Mei Han, caressante, le geste théâtral, nous a fait découvrir plusieurs facettes du zheng.

Le zheng. 2500 ans d'histoire avant de se retrouver sur la scène de la salle Pierrette-Gaudreault. Ce que j'avais perçu comme un instrument d'une extrême sensualité, séduit par les gestes larges et théâtraux de Mei Han, ses mains caressant les cordes à la fois tendues et souples, a ensuite pris plusieurs personnalités selon les tableaux présentés. Au deuxième tableau, des dérapes frénésiques inespérées. Au troisième, devenu franchement autoritaire, il donnait la réplique à la flûte traversière de Coat Cooke. Plus tard, il est devenu festif, comme s'il avait pu faire sonner la liesse de quelque peuple à peine sorti d'une guerre assassine, donnant une impulsion à l'auditoire qui s'est levé pour une ovation – pour une fois largement méritée.


Bourassa
 

Mei Han s'est entourée de virtuoses pour l'occasion. Le saxophone parfois beckettien de Coat Cooke, empêché d'un genou, son corps désaxé, des instruments à vent qui faisaient enfin entendre le vent… Le travail passionné du pianiste Paul Plimley, une véritable opération à coeur ouvert, le travestissement sonore du piano, ses cordes pincées ou frottées. Et Randy Raine-Reush, avec tous ces instruments un peu fous… Des instruments parfois millénaires, qui étrangement, avaient un son tout à fait actuel.

L'événement a eu lieu. Que ceux qui ont préféré le confort du sofa et le vide de la télé s'en mordent les doigts. Ils ont manqué un excellent concert. Avec cet ensemble, une écoute extraordinaire. Un équilibre entre justement l'équilibre et le déséquilibre.