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Critique: Pique-nique en campagne


Pique-nique en campagne
Source: Programme de la soirée
 

Si Arrabal est un héritier des Ionesco, Becket et Genet, le texte de Pique-nique en campagne n'a souvent d'absurde que la situation. Rien à voir, par exemple, avec La Leçon ou La Cantatrice chauve de Ionesco, ou encore avec End Game de Beckett… Par contre, c'est une excellente façon de s'initier à cette branche du théâtre, souvent la caricature extravagante d'une société dépeinte comme dénuée de signification, dont le propos, étrangement, demeure souvent très actuel.

Les comédiens engagés dans cette aventure avec le 100 Masques sont fidèles à leur talent, rien à redire. Par contre, je questionne peut-être la direction qui a été prise à partir du texte d'Arrabal. Le chemin est peut-être un peu facile pour arriver à imaginer que les personnages d'un drame absurde sont des nigauds (même si c'est désopilant…). Et si on imaginait qu'ils ne le soient pas? Qu'ils ne zézaient pas? Qu'ils soient conscients de ce monde étrange dans lequel ils doivent évoluer, et que l'absurdité de leur comportement soit un choix, et non une insouciante naïveté? Il me semble que tous les jours nous avons des preuves qu'il n'y a pas que les idiots qui soient dignes de l'absurdité…

La scénographie, travail de Marie-Hélène Leblanc, aidée de Pierre Tremblay, est ingénieuse. Je respecte énormément les pièces de théâtre qui ne se prennent pas pour autre chose. Qui ne cherchent pas à calquer le réalisme de l'écran, mais qui font bien sentir la scène, avec tout ce qu'elle a de toc flamboyant. Chapeau!

Et la trame sonore, créée par le metteur en scène, Patrice Leblanc, est particulièrement réussie. Par moments… On s'y croirait.

Votre choix sera difficile, amateurs de théâtre…